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Accident de voiture sur le pont d’Isaac à Lambaréné : Nicaise Bourobou périt par plongeon dans l’Ogooué

Le proviseur Nicaise Bourobou de son vivant

Nicaise Bourobou, proviseur du Lycée catholique Jean Baptiste Adiwa situé à l’ile au premier arrondissement de la Commune de Lambaréné (en face de l’hôtel Sofitel Oggoué Palace) a perdu la vie par noyade, ce mardi 18 août 2020 à 17h30. Son véhicule de marque Prado, après avoir percuté les garde-fous du pont d’Isaac, a effectué un vol plongeon avant de se retrouver au fond du fleuve Ogooué. Dépêchés sur les lieux, les éléments de la brigade nautique de la gendarmerie nationale en poste à Lambaréné sont venus faire le service minimum, car n’étant pas doté d’un équipement de plongée.

 

Jusqu’à tard dans la nuit de mardi à mercredi, le véhicule et son conducteur y compris les autres passagers n’avaient pu être repêchés des grandes eaux de l’Ogooué. Même si nous sommes en saison-sèche, l’endroit où le véhicule a plongé est réputé très profond et lorsqu’on équipé d’un matériel de sauvetage adéquat, le succès d’un sauvetage n’est pas du tout garantie, non seulement du fait que le courant est très fort, mais aussi à cause du côté sombre de l’eau en profondeur…

En l’absence d’une unité de pompiers, la brigade nautique se livre au service minimum. Leur présence insignifiante irrite parfois les populations hébétées.

Notons que ce énième accident qui n’est certainement pas le dernier vient reposer en surface, la question d’une unité de pompiers à Lambaréné où des personnes chaque année, périssent dans les eaux de l’Ogooué, sans possibilité d’être sauvées. Souvent, les tentatives de sauvetage se font avec des moyens archaïques, pour ne pas dire rudimentaires (pirogue, trémails de pêche, plongeur traditionnel) qui ne donnent pas toujours des garanties de succès. Il faut à chaque fois, dépêcher depuis Libreville, une unité de pompiers pour aller aider aux recherches. Et le temps de parcourir les 360 kilomètres de route qui séparent Libreville la capitale du Gabon à la première capitale provinciale la plus proche qu’est Lambaréné, ils ne leur restera que de sortir les corps sans vie de l’eau en arrivant.

Et pourtant depuis des années, les populations n’ont de cesse de réclamer l’installation d’une unité de pompiers pour parer à ce genre d’accident qui survient au début ou à la fin de la saison-sèche, malheureusement, jusqu’à présent, le régime fait la sourde-oreille. On se souvient qu’en 1988, un enseignant de mathématiques au collège évangélique Michel Fanguinoveny (Pierre Fatirissingaye, d’origine burundaise) et toute sa famille avaient périe dans les eaux de l’Ogooué au petit matin, en venant d’une soirée entre amis. Son véhicule avait effectué un vol plongé dans l’Ogooué. Ce sont les pompiers venus de Libreville avec un équipement adapté, qui sont venus sortir l’épave et ses occupants de l’eau. Il n’est pas exclu qu’il en soit de même pour Nicaise Bourobou. Entre-temps, il y a eu de nombreux autres cas de noyade mais de moindre importance.

On en vient à se demander pourquoi le régime se montre aussi cruel envers les populations de Lambaréné en leur refusant une unité de pompiers pour sauver des vies ?

Retenons que, selon la légende, l’Ogooué doit prendre un ou deux sacrifices chaque année pour nourrir ses génies. Les sacrifices se font de deux manières, soit par noyade lors d’une baignade, et depuis que les parents ont compris cette logique, il est interdit aux enfants qui ne savant pas nager, de s’aventurer sur les rives de l’Ogooué. En l’absence de proie facile, les génies se serviraient eux-mêmes en allant pêcher leur proie depuis les deux ponts (pont d’Adouma et pont d’Isaac). Seule la présence d’une unité de pompiers peut confirmer ou infirmer cette logique si elle arrive ou pas à sauver des vies lors d’une noyade. Mais le pouvoir reste insensible à cette réalité. Un régime qui assiste impuissant à la mort de ses enfants, mais qui nous fait croire que les populations résignées de Lambaréné, lui font toujours une confiance aveugle en lui apportant leurs suffrages lors de chaque élections, n’est rien d’autre qu’un régime cruel…

Ce énième accident vient endeuiller non seulement une famille mais aussi tout le monde de l’éducation au Gabon. Rappelons que le Lycée Jean Baptiste Adiwa dont Monsieur Nicaise Bourobou est proviseur est un centre d’examen pour la session du baccalauréat 2020.

One Comment

  • Legaboma dit :

    Ha ! Mon ancien censeur de vie scolaire au Lycée Catholique Horizon de Tchibanga . . Vraiment c’est triste ! Que Dieu l’accueille dans son royaume.

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