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Affaire Ajev-Etat Bongo : Le délitement de l’Etat de droit démocratique

Tentative d’arrestation abusive de parlementaires, de magistrats, procédures d’interpellations et de garde à vue viciées…la haine du droit que les Bongo ont dans ce pays vient d’atteindre un nouveau point culminant ces deux dernières semaines.

Décidés d’en découdre coûte que coûte avec tous ceux et celles qui ont fait partie du prétendu « plan » de BLA de prise le pouvoir au détriment de Nourredine et Sylvia Bongo, les services spéciaux de la présidence et la Direction générale des recherches (DGR) sont actuellement instrumentalisés au point de les sommer de faire fi des procédures légales et réglementaires qui régissent l’interpellation, l’audition et la garde à vue. Certains diront que « affaire de bandits se règle entre bandits » oui, c’est possible, mais au nom d’une certaine idée de la République et de l’Etat de droit, les procédures doivent être respectées. Le risque est que si l’on laisse les Bongo faire comme ils en ont déjà l’habitude avec les étudiants en violant les franchises universitaires pour aller les agresser à l’intérieur du campus pour de simples questions de bourse, l’Etat de droit va complètement disparaitre dans ce pays. Les seuls à avoir des droits se sont eux. Les autres gabonais, sinon les vrais gabonais, n’en ont pas.
Si dans un pays, on peut arrêter un parlementaire, un magistrat, un syndicaliste ou un journaliste sans respecter les formes requises par la loi qui visent à garantir la sécurité physique et juridique des personnes, la présomption d’innocence et surtout, l’efficacité même du système judiciaire, l’on court droit dans le totalitarisme et la guerre civile. A un moment donné, les autres ne continueront pas de se laisser faire ce genre d’abus en continue. La violence d’un état policier et illégal secrète partout la rébellion. Ceux qui établissement aujourd’hui les listes des personnes à arrêter vaille que vaille au mépris des procédures seront eux-mêmes demain les fugitifs de ce système. De plus en arrêtant des criminels financiers comme les actuels mis en cause, quel que soit par ailleurs les vrais mobiles politiques que l’on sait tous qu’il y a derrière cette vague d’arrestations, ils risquent de finir relaxés ou remis en liberté provisoire parce que d’une part les enquêtes auraient été bâclées sans grand-chose dans les dossiers (précipitation des donneurs d’ordres politiques tapis au palais pour les coffrer) ensuite, devant les juges ils vont montrer que l’Etat a ignoré les procédures ce qui conduit à l’annulation de toutes les démarches en cours et au recommencement de tout, sinon à la nullité de la procédure…
Comme rappelé par le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) au sujet de l’interpellation de l’ex-procureur Olivier N’zahou, « il est vrai que nul n’est au-dessus de la loi, même pas le juge qui rend la justice en votre nom, mais le juge n’est pas un justiciable comme les autres. C’est donc le lieu ici de rappeler à certains zélés que le peuple gabonais par la voie de ses représentants a mis en place des mécanismes d’enquête, d’arrestation, de poursuite et de jugement des magistrats à travers la loi n° 12/94 du 16 septembre 1994 portant statut des magistrat. Au regard de cette disposition, aucun officier de police judiciaire ni même les responsables de la direction générale des services spéciaux ne peuvent convoquer ni entendre un Magistrat. La seule supputation d’une telle démarche est la marque d’une ignorance flagrante des règles élémentaires de procédure en matière pénale ». Mieux, les éléments de la gendarmerie qui obéissent ou ordonnent de tels actes sont passibles d’être accusés et condamnés demain de « crime d’arrestation ou séquestration arbitraire » prévu à l’article 395 du code pénal et puni de 20 ans de réclusion criminelle et 20 000 000 de Fcfa d’amende au plus. Ce petit rappel qui a dû donner froid au dos des officiers qui veulent mettre la main sur l’ancien procureur pour soupçon de corruption.
Pareille en ce qui concerne les Parlementaires. Un élu national, fut-il ajévien, ne peut être entendu au B2 ou à la DGR sans que cela ne reçoive préalablement l’accord de l’Assemblée nationale qui doit vérifier le dossier qui incrimine cet élu. C’est la même immunité judicaire qui protège le président de la République qui protège aussi le député ou même le sénateur en tant qu’élu du peuple. Sans quoi on est dans l’état de dictature totale. Le clan Ali Bongo et le clan téké gagneraient à mettre les formes.

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