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Ali Bongo Ondimba/Etat de santé : Les gabonais veulent faire du « saint Thomas »

Tels Thomas, disciple de Jésus Christ dans la Bible, émettant des doutes sur la résurrection de son maitre et exigeant de le voir pour croire, de nombreux Gabonais, à travers des déclarations qui fusent çà et là, affichent aujourd’hui la même attitude concernant le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, en rapport avec ses ennuis de santé survenus à Riyad en Arabie Saoudite, le 24 octobre 2018.

Il y a quelques jours, Jean Rémy Yama, président de Dynamique Unitaire (DU), faisait une déclaration au cours de laquelle il disait ‘’avoir l’intime conviction qu’Ali Bongo est mort, qu’il n’existe plus’’. Des propos qui ont fait l’effet d’une bombe, tant ils avaient suscité de la part du gouvernement indignation et promesse de poursuites judiciaires à l’encontre de leur auteur pour, disait-il, propagation de fausses nouvelles. Des menaces d’arrestation qui, au lieu de ramener la sérénité autour de ce sujet lié à la santé du chef de l’Etat, semblent plutôt l’avoir exacerbé. Il faut dire que de manière officielle et permanente, le débat sur ‘’un flou entretenu sur l’état de santé d’Ali Bongo et de la prise en otage de l’appareil d’Etat par des personnes non habilitées’’ était jusque-là porté essentiellement par le mouvement Appel à agir. En effet, depuis février 2019, ce mouvement demande ‘’une expertise médicale afin d’attester de la capacité d’Ali Bongo à exercer les charges de la fonction de président de la République’’. Au lendemain des propos proférés par le professeur Yama, d’autres voix, certaines plus acerbes que d’autres, font de plus en plus surface comme possédé par le syndrome de ‘’saint Thomas’’, qui pourrait, selon eux, dissiper définitivement les doutes sur les capacités cognitives d’Ali Bongo, voire de sa prétendue mort tout court.
C’est le cas du docteur Sylvie Nkoghe Mbot, membre de Dynamique Unitaire, qui s’invitait au débat, elle aussi, et à titre personnel, le samedi 06 juillet 2019. Elle adressait ainsi un message au ministre de l’Intérieur et de la justice Edgard Anicet Mboumbou Miyakou dans lequel elle ne demande pas mieux que « d’être reçue en audience par le chef de l’Etat et qu’il organise une conférence de presse, en direct face à la presse nationale et internationale ». Une sollicitation qu’elle soutient en énonçant les principes de gestion de l’Etat chez nous. « Vous savez bien que rien ne peut se décider dans ce pays sans l’accord du chef de l’État et aucune revendication ne peut aboutir actuellement. Les revendications pour se réaliser et aboutir, ont besoin de démocratie et de partenaires légitimes, en l’occurrence le Président de la République qui est l’interlocuteur privilégié conformément à la Constitution ». On pourrait évoquer également les propos de maître Louis Gaston Mayila. En effet, le président de l’Union Pour la Nouvelle République (UPNR), pris au vif sur le sujet, déclarait : « …que ceux qui veulent en faire une affaire privée, une affaire d’initiés, une affaire de ceux qui savent, ceux-là, j’ai peur qu’ils aient tort et grand tort ». Et de poursuivre, en évoquant la nécessité de faire savoir la vérité à tous les Gabonais : « Certains et non des moindres veulent ou réfléchissent en secret, bien sûr, à une solution qui les arrange. Non messieurs, non mesdames, la solution qui convient ici est la solution qui convient à tous les Gabonais, parce qu’il s’agit du président de tous les Gabonais ».

Mais les sorties les plus acerbes semblent être celles de Gérard Ella Nguema, président du Front patriotique gabonais (FPG) et Féfé Onanga, leader président du Front patriotique gabonais (FPG).

C’est lors de sa conférence de presse tenue le 7 juillet 2019 à Libreville que le numéro un du FPG a fustigé « un imbroglio qui existe au sommet de l’Etat, à tel point que l’on ne sait plus qui dirige le pays ». C’est ouvertement qu’Ella Nguema a accusé les collaborateurs d’Ali Bongo d’entretenir l’opacité autour de son état de santé « afin de le manipuler et l’utiliser à des fins personnelles ». Estimant que la « République est en danger », le leader du FPG, a dit que « le Gabonais est un peuple pacifique, mais comme le couvercle d’une chaudière qui saute, rien ne peut l’arrêter quand il se soulève ». Féfé Onanga, quant à lui, c’est au cours d’une interview accordée à une chaine de télévision locale de Port-Gentil, Résistance Tv, qu’il s’est exprimé sur les propos du président de la DU et de la réaction du gouvernement qui en a suivie. Pour le président du MPR, « lorsqu’on disait qu’Ali Bongo n’est pas gabonais, Ali Bongo est passé à la télévision et dire que je suis Gabonais si on doit accuser des gens, ce sont ses parents. Il a présenté ses actes de naissances et l’affaire était close. Maintenant si on dit Ali Bongo est mort, ce n’est pas le ministre de l’Intérieur, c’est Ali Bongo lui-même qui doit venir dire que ceux qui disent que je suis mort, voilà je suis bel et bien vivant… Ce qui nous intéresse c’est de voir Ali parler, marcher et être touché par des Gabonais… ».
Pourtant toutes ces sorties médiatiques à la suite de Jean Remy Yama ont une fois de plus fait réagir le gouvernement et ce, de manière plus explicite. En effet, mardi dernier au journal de 20 heures de Gabon télévision, le premier ministre Julien Nkoghe Bekale appelaient les uns et les autres au ressaisissement et à la compassion, avant d’ajouter « qu’il n’y a pas vacance de pouvoir et qu’il n’y aura pas vacance de pouvoir ».

 

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