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Avec son retour au bercail politique : Ndemezo’o revigore Ali Bongo et secoue l’apathie du camp Ping !

« Au revoir mon ami Jean Ping. Au revoir mes ami de l’opposition. Vous êtes sur une voie sans issue. Je retourne au PDG. Il y a la vérité là-bas. »

Quoi qu’en disent ses détracteurs – et tout le monde sait qu’ils sont très nombreux dans les deux camps –, c’est un geste d’une portée politique majeure galvanisant le camp présidentiel et pétrifiant à nouveau l’opposition radicale que l’ancien directeur de campagne de Jean Ping et rallié depuis près de cinq ans au régime actuel, a posé le week-end dernier à travers un retour plus au clair à ses vieilles amours PDGistes. A moins de trois ans des échéances électorales si particulières de 2023 qui concerneront à la fois le fauteuil présidentiel, la configuration de l’Assemblée nationale et la gestion des entités locales.

Signal politique majeur, car René Ndemezo’o Obiang, lui au moins, ne fait plus dans la distraction et les faux semblants. Il met directement les pieds dans le plat de ses ambitions personnelles. Ne s’embarrassant ni de scrupules de conscience, inconnus dans le monde politique, encore moins de toutes sortes d’artifices purement formels du genre convocation de congrès ou de consultation véritable et libre de la base.
On ne dit pas de Ndemezo’o Obiang qu’il est un fin stratège pour rien (Ping ne nous démentira pas, lui qui disait qu’il « vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi »). On doit aussi savoir avant tout qu’il n’a toujours été qu’un homme de pouvoir. Il s’est servi de la contestation estudiantine, ensuite de l’opposition donnée comme radicale, pour accéder, puis demeurer dans le cercle tant convoité de la prise de décisions et de la consommation immodérée des moyens publics. Avec une fidélité éprouvée, non pas à des hommes et des structures dont il se sert plus qu’il ne les sert, mais à une implacable logique de survie politique confortable à tous égards.
PDGiste, l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental n’a jamais véritablement cessé de l’être. Non pas par conviction politique candide, mais par pur et dur réalisme stratégique. Son départ de l’ancien parti unique, parfois si inique, même pour ses serviteurs les plus zélés, au gré des repositionnements au sein de l’appareil d’Etat a été tout sauf volontaire. Parce que c’est à son corps défendant que l’ancien ministre des Sports a dû se résoudre à prendre la porte, grande ouverte pour lui, du bâtiment de Louis par le distingué camarade qui pensait alors pouvoir refaire… la roue du vélo dont s’est servi son père, le grand camarade fondateur, pour emberlificoter tout un peuple et le laisser, lui son fils, assez tranquillement sur le fauteuil qu’il a occupé pendant plus de quatre décennies et dont rêvait secrètement, sans doute berné par le futé Omar-des-Plateaux, un autre héritier de l’époque, le cousin germain, le petit-frère, du point de vue culturel, de feu président Léon Mba-Minko-mi-Edang, le dernier Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba, Jean Eyeghe Ndong-Edang, alias « Nza nfe ». Une attitude d’ingratitude ou de cécité politiques condamnée, dit-on, à l’époque par Marie-Madeleine Mborantsuo, la présidente de la Cour constitutionnelle, qui aurait dit en substance ceci au président Ali Bongo Ondimba : « Je vous ai conseillé de tout faire pour régler le cas de Ndemezo’o Obiang. Maintenant qu’il est parti chez Ping, vous allez devoir débourser d’énormes moyens pour le faire revenir ». Vrais ou faux, ces propos semblent coller à une réalité certaine. Ce n’est pas en monnaie de singe qu’Ali Bongo Ondimba a pu s’attacher à nouveau les services du stratège politique bitamois. Très loin de là. Parce que, probablement au même titre que Pierre-Claver Maganga Moussavou et Me Séraphin Ndaot Rembogot, que l’on dit partant, lui aussi, pour…une confusion dans le Parti démocratique gabonais, René Ndemezo’o Obiang aura été l’un des principaux bénéficiaires des retombées des Accords dits d’Angondjé en héritant d’une grande institution comme le CESE où il a su placer ses lieutenants bitamois et en parvenant à placer au gouvernement issu desdites assises au moins deux ministres à des portefeuilles significatifs.

Qu’il est loin le temps où le pouvoir émergent, prétentieux, arrogant, trop sûr de tout et ne doutant absolument de rien prenait de haut, et même de très haut, des hommes comme Jean-François Ntoutoume Emane, Paul Toungui, Antoine De Padoue Mboumbou-Miyakou, Paul Mba Abessole, Me Louis-Gaston Mayila et… l’ancien maître capiste du Ntem ! « Mone Essandone », René Ndemezo’o Obiang, avait ainsi bu le calice de l’humiliation émergente jusqu’à la lie lorsque le peu perturbé de l’époque, Ali’9, refusa de lui concéder d’entrer simplement au Sénat. Après une longue et fructueuse carrière au service du président Omar Bongo et du PDG à l’Assemblée nationale.
En refusant de regarder jusqu’au contenu du courrier expédié par l’ancien ministre qu’il venait de chasser du gouvernement, le président de la République nouvellement élu, redoutait-il qu’en concédant de le laisser entrer dans la chambre haute du Parlement, le stratège politique bitamois n’y apporte la lumière dont il entendait désormais se passer pour conduire aveuglement le destin du pays ? Dieu et lui seul le savent.
Mais ce qu’Ali Bongo Ondimba sait maintenant tout seul, dans la solitude de son pouvoir, c’est qu’en politique « il vaut mieux être mal accompagné de Gabonais et d’anciens camarades du parti dont on sait tout qu’agir seul sous l’influence occulte des gens et des esprits qui viennent d’ailleurs ». Il doit ainsi regarder désormais vers les Alfred Mabika, Ngoyo Moussavou, Pendy Bouyiki, Alfred Nguia Banda et consorts pour réparer ce qui peut encore l’être, au nom de la paix des cœurs qui ont parfois saigné ensemble, sous le regard effectif et affectif de feu Omar Bongo Ondimba, leur dénominateur commun.

 

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