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Paiement de la dette intérieure La roublardise de BOA face au Patronat et aux PME locales

Confrontée depuis deux mois aux annonces mirobolantes  de BOA sur le paiement des arriérés de dettes aux entreprises locales, les PME gabonaises et le grand patronat, proche du régime, tombent finalement d’accord, malgré tout, sur une chose : la junte se monte d’eux.

 

Le cabinet de BOA avait annoncé, non sans triomphalisme, que l’Etat allait incessamment rembourser 70% de la dette intérieure en deux phases. La première porte sur le décaissement total immédiat de 160 milliards de francs CFA, concernant une liste indicative préétablie des sociétés, dont les créances devront être au préalable certifiées par l’administration (Dette et Budget). La seconde phase, quant à elle, porte sur 150 milliards de francs CFA qui feront l’objet d’un remboursement échelonné sur plusieurs années, à travers un mécanisme de recouvrement arrêté entre l’Etat et le Club de Libreville (grand patronat). Seulement deux mois plus tard, à part quelques règlements sporadiques comme pour faire croire qu’effectivement les choses allaient rentrer dans l’ordre conformément aux  dires de la junte, c’est le statut quo qui prévaut. Est-ce à dire que l’on a annoncé le paiement de prestations faites sans en connaitre le montant réellement consolidé ? D’où ce pactole est-il sorti,  du Trésor Public, de la BGFI  ou de l’AFD (agence française de développement)? Ce que l’on sait au moins c’est que cet amateurisme qui n’est au fond pas innocent, mais s’apparente à la roublardise, à la foutaise, alors que des pères et mères de famille sont au chômage technique qui depuis de 2014, qui depuis 2016 parce que l’Etat n’avait pas honoré ses engagements vis-à-vis des fournisseurs et prestataires.

 

De la sérénité au doute sur le paiement…

 

Pour tenter de sortir la tête de l’eau, le patronat (CPG) s’est déporté du coté du « 2 décembre » pour aller exposer à Issozet Ngodet, qualifié d’incompétent par BOA, une solution qui peut débloquer la situation : le rachat de la dette intérieure par une banque (la même) à l’Etat pour payer directement toutes les entreprises listées, quitte à trouver avec l’Etat un terrain d’entente autrement. En juin 2014, Alain Bâ Oumar (CPG) croyait en la volonté de l’Etat de régler ses ardoises. Mieux, là en janvier 2018, c’est le même qui avait déclaré que «La CPG n’est pas inquiète, parce que sur ce dossier on a reçu les assurances au plus haut niveau du chef de l’Etat qui s’est engagé sur ce dossier. Des discussions qui sont en cours et nous arriverons à quelque chose d’une manière ou d’une autre ». Deux mois après, c’est désenchantement, BOA comme par nature n’a pas tenu promesse et ne les as pas  reçu lui-même, préférant les renvoyer maintenant chez son PM qu’il a publiquement fait passer pour un « incompétent ». Le scepticisme est de plus en plus affiché au sortir de la réunion avec l’« incompétent »  PM Issozet Ngodet, d’autant plus qu’il a déclaré que « L’Etat s’est engagé dans le Plan de relance économique à rembourser aux entreprises la dette qui leur est due. Les entreprises attendent d’être payées depuis 2014. Si on ne fait rien, l’attente pourrait encore durer deux-trois ans, le temps que ce Plan de relance se mette en place ».

Cependant l’idée d’une banque à la rescousse de l’Etat, sur proposition du patronat, est plutôt tordue comme démarche d’action publique. Ce qui veut dire qu’il y a au plus haut sommet du pouvoir une entente avec ladite banque, que le nom est encore secret. BOA, en tant que président-commerçant, et son entourage de rapaces sont déjà bien huilés dans les montages financiers qui reviennent souvent plus chers au contribuable alors qu’ils ont d’autres options qu’ils se refusent souvent d’appliquer.

L’on sait au moins que la CPG frappe à toutes les portes pour faire racheter cette dette : l’AFD avec sa gammes de produits bancaires couteux (fond Porparco…), la Banque mondiale avec ses exigences de transparence sur la réalité du service fait (on connait la surfacturation et les collusions de certaines sociétés du club de Libreville avec la junte qui en est souvent aussi actionnaire), l’évaluation du taux d’endettement actuel du Gabon et ses capacités de remboursement et de surcroit ses délais et procédures longues et difficiles. Le recours à la BGFI (la banque des Bongo) parait s’éloigner parque cette banque fait l’objet d’une surveillance à cause de la nature « façon-façon » de ses dépôts et épargnants, et de ses mouvements financiers pas tres réguliers dans la sous région (Gabon, Guinée-équatoriale et Congo). La BGFI se serait déjà risqué dans des opérations pour laquelle la BEAC et la COBAC n’auraient pas donné leur quitus, à moins de ne pas comprendre que c’est le portefeuille des Bongo, là où on retire au Trésor Public les prérogatives pour en confier la gestion (conflit d’intérêt).

 

Bâ Oumar prend donc la place d’Immongault…

 

Face à l’incurie Régis Immongault, ministre en charge de l’économie, écarté finalement des discussion par la CPG préférant le face à face avec BOA, Alain Bâ Oumar a donc décidé de porter la veste de « ministre bis » de l’ Economie pour trouver les voies et moyens afin de faire décoller le Plan de Relance Economique (PRE) 2017-2019. Car la question de la dette est une composante prioritaire de ce plan. Et les économistes avec John Maynard Keynes savent que la relance économique a pour instrument capital l’injection de capitaux dans les entreprises privées, en l’occurrence le paiement des dettes en cours depuis 2014, sinon l’on reste dans les intentions publiques de  relancer la machine économique. Le seul bouton qu’Immongault sait appuyer dans ses fonctions, c’est celui des lettres de demande de crédit (emprunt) auprès des établissements et marchés financiers. Sur le plan structurel de l’économie, il est perdu et ne sait exactement trop quoi faire. A en juger par le fait que le DC de BOA, Alihanga, un autre épisodique « ministre » de l’économie qui est déjà descendu à la Douane et aux Impôts pour mettre de l’ordre dans le capharnaüm des régies financières (entre détournements des recettes dues à l’Etat et revendication outrancières des primes sans corrélation avec les ressources collectées). Du coup son  départ est demandé pour défaut de résultat et pour avoir vendu du vent à BOA. A moins de considérer que son statut de « frère lumière » de BOA joue encore en sa faveur, quand dehors les entreprises ferment, les gabonais perdent les emplois et que le taux d’endetteme

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