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Confinement du Grand Libreville : Julien Nkoghe Bekale a-t-il évité un soulèvement populaire ?

Ce lundi 27 avril 2020, le premier ministre chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekale a annoncé un ensemble de mesures allant dans le sens d’assouplir le confinement total imposé aux populations du Grand Libreville car devenu contre-productif au fil des jours et présentant à l’horizon le risque d’un soulèvement populaire.

Alors que les gabonais redoutaient déjà le durcissement des conditions de confinement total imposé aux populations vivant dans le Grand Libreville au regard de la prolongation de deux semaines de cette mesure prise au cours du conseil des ministres du vendredi 24 avril 2020 dernier, et surtout du nombre croissant des cas d’infection au Corona virus, le premier ministre chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekale a surpris plus d’une personne en annonçant le lundi 27 avril 2020 l’allègement des modalités du confinement en cours. On note ainsi comme assouplissements, la libre circulation des personnes et des transports privés (taxis et taxis-bus) au sein du Grand Libreville, la reprise partielle de l’activité économique traduite par la réouverture des salons de coiffure, Pressings, Garages, Magasins pièces détachées et entretien automobile, vulcanisateurs…De même, le ministre de la Fonction publique a annoncé la reprise des activités professionnelles aussi bien dans l’administration publique que dans le secteur privé.

Le chef du gouvernement justifie ce retro pédalage, deux semaines seulement après la décision de confiner dans un même espace géographique les communes de Libreville, d’Akanda, d’Owendo, de Ntoum et la zone balnéaire de la pointe Dénis, par « le mécontentement localisé dans certains quartiers, montée en puissance d’une criminalité opportuniste et risque de déstabilisation sociale ». En effet, il faut dire que les conditions existentielles pour de nombreux gabonais au sein du Grand Libreville étaient devenues intenables. De nombreux compatriotes vivant au jour le jour s’étaient retrouvés dénués de leurs ressources et allaient inévitablement vers une misère certaine. De plus, les promesses égrenées à Arambo par le gouvernement gabonais sur les mesures d’accompagnement tardent à se concrétiser, quand d’autres n’ont à ce jour qu’un impact mitigé au sein des populations. Combien de fois n’a-t-on pas entendu des plaintes concernant la distribution des bons d’achat et des kits alimentaires. Certains missionnaires du ministère des Solidarités ayant choisi comme critère d’éligibilité, habiter une maison en planche. Comme si la maison en dur rendait ses habitants automatiquement aisés. Alors que nous voyons tous les jours des filles-mères abandonnées, des orphelins, des veuves, des chômeurs, etc, vivant dans la précarité sans nom, dans des bâtisses en parpaings qu’ils ont hérités d’un parent qui lui-même manque déjà de moyens quand il n’est pas mort, bref. Ce sont surement ce genre d’aberrations qui ont amené les populations d’Essassa, quartier périphérique situé à une vingtaine de kilomètres de Libreville, à ériger des barricades sur la voie nationale, il y a quelques jours, afin d’exprimer leur mécontentement quant à la mauvaise distribution de ces bons d’achat alimentaires.

Il faut dire que le sentiment qui a envoyé les habitants d’Essassa à descendre sur la rue se retrouvaient aussi chez un grand nombre des populations du Grand Libreville. Un soulèvement populaire se profilait nettement à l’horizon et ce n’est pas la peur du Covid-19 qui pouvait faire entendre raison à tous ces ventres affamés.

En assouplissant les mesures de confinement dans le grand Libreville, Julien Nkoghe Bekale vient peut-être d’éviter un soulèvement populaire qui aurait pu lui couter son poste. Cette décision est aussi vue par certains comme le révélateur de l’improvisation avec laquelle notre gouvernement gère cette pandémie. On confine les populations avant de leur donner à manger, on rend le port du masque obligatoire avant de l’avoir distribué, on annonce la gratuité de certains loyers à des gabonais (locataires et bailleurs) qui ne peuvent pas aller se faire inscrire au ministère de l’Economie faute de laissez-passer, on décrète le télé enseignement pour les classes d’examen sans que tous les coins et recoins où se trouvent les candidats à ces examens ne soient en permanence couverts par internet…Avec ce jeu des improvisations, est ce que le premier ministre n’a pas fait que différer dans le temps ce qui doit arriver ?

 

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