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Conseil municipal de Lambaréné/Election du maire Jean Justin Maury : La victoire amère de Madeleine

L’Hôtel de ville de Lambaréné.

Après deux reports, les PDGistes, soutenus par leurs alliés du PSD de Maître Séraphin Ndaot Rembogo, ont finalement désigné, le mardi 05 février dernier, le maire de la communauté pour la commune de Lambaréné. Son nom : Jean Justin Maury Ngowemandji.

Une opération rondement menée par la petite bourgeoise du Château et qu’ont failli faire capoter ces radicaux d’Adouma qui se sont tapé le luxe de poser des barricades sur la route Nationale I au petit matin du dimanche 03 février dernier, au niveau du pont qui porte le nom de leur quartier. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le camp de l’opposition au conseil municipal, mené par Séraphin Akoure Davain et Paul Marie Gondjout, a, deux jours durant, privé le PDG d’accomplir une cause déjà entendue.
Ce sont finalement 21 conseillers sur 33 (PDG : 19 conseillers, PDS : 2 conseillers) qui ont élu le bureau du Conseil municipal de Lambaréné mardi dernier. En fait d’élection, il s’agissait plutôt d’un partage de postes au sein du conseil entre Galoa et Mèryè décidé et supervisé par la petite bourgeoise du Château, Madeleine Rogombé, épouse Berre.
Au terme de ce Yalta sur les bords de l’Ogooué, voici ce que ça donne : maire : Jean Justin Maury (Galoa) ; premier adjoint au maire : Armand Mouloungui Mèryè ; deuxième adjoint au maire : Pascal Lehindah (Mèryè) ; troisième adjoint au maire : Alain Litsotsa (Mèryè) ; quatrième adjoint au maire : Mireille Simbwe du PDS (Galoa).

Trahis et humiliés, les jeunes d’Adoma qui avaient massivement votés PDG posent des barricades sur le pont.

On nous taxera certainement de tribalistes pour avoir précisé les ethnies des heureux élus, mais il était pour nous important de le faire, car à Lambaréné les populations sont installées sur la base ethnique depuis des lustres, sans oublier que là-bas, comme ailleurs au Gabon, le fait ethnique est encore vivace. Et c’est sur cette base que le PDG, qui tient le pays, bat campagne. Georges Rawiri, que l’on savait farouchement anti-fang comme l’était Rose Francine Rogombé, se prémunissait tout de même de la précaution de peser les équilibres locaux en prenant en compte les ethnies autochtones tout en ajoutant une dose des populations dites flottantes. Ce dosage ethnique n’était pas un problème pour Richard Auguste Onouviet (Rao) qui, lui, se tapait le plaisir de s’entourer de l’ensemble des composantes vivant dans la ville.
En prenant le pouvoir politique à Lambaréné, Madeleine Rogombé a estimé qu’elle devra faire pire que sa mère. Elle a réussi l’exploit d’écarter de la gestion de la ville deux des trois communautés autochtones, les Fang et les Akèlè. Elle ne s’est même pas gênée en constatant que les Galoa, à eux seuls, ont le député du premier arrondissement, le maire de Lambaréné et le président du Conseil départemental de l’Ogooué et des Lacs.
En barrant la route au niveau du pont dimanche dernier, la population fang d’Adouma, qui a massivement voté pour la liste PDG, a voulu envoyer à dame Berre un signal fort. Gageons qu’elle a capté le message, même si, visiblement, elle a recruté un suppléant fang au niveau d’Adouma. En positionnant Laéticia Diweckou comme tête de liste, on a vite compris que c’était pour s’attirer les faveurs de l’électorat fang. Une communauté fang qui, aujourd’hui, se sent trahie et se mord les doigts. Mais cinq ans, c’est vite passé. Encore qu’il faut être certain que c’est dans cet intervalle que les élections locales vont arriver. Des bricoles peuvent intervenir d’ici-là, surtout qu’il y a une vacance qui tarde à se pointer à l’horizon. Aux jeunes d’Adouma qui ont osé hausser le ton, nous disons notre soutien. Il ne faut jamais garder le silence lorsqu’on est victime d’une injustice.

 

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