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Cour des comptes du Gabon : René ABoghe Ella fait tomber Gilbert Ngoulakia

Gilbert Ngoulakia. La chute d’un kévazingo, membre de la famille Bongo qui aura confisqué la présidence de la Cour des comptes pendant 27 ans.

Gilbert Ngoulakia, le kevazingo président de la Cour des comptes vient enfin de tomber. Il aura confisqué l’institution durant 27 dans sans discontinuer, au point que d’aucuns pensaient que l’homme, originaire du Haut-Ogooué, y détenait un titre foncier. Lundi 06 septembre 2021 dernier, les Bongo ont décidé autrement. Ils l’ont viré pour installer le corvéable Aboghe Ella qui se sentait à l’étroit à la tête du Conseil d’Etat. Un homme qui a toujours aidé les Bongo à truquer les résultats des élections et donc qui a du sang entre les mains. Notamment les morts de 2016.

En dehors des hommages rendus à Guy Christian Mavioga et la révision de la loi organique sur la Cour constitutionnelle, la décision phare du Conseil des ministres de lundi dernier, reste la destitution de l’indéracinable kevazingo de la Cour des comptes Gilbert Ngoulakia. Comme lot de consolation, il a été casé à la tête du Secrétariat permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature. Du travail parfait mené de main de maitre par Ian Ngoulou, Jessye Ella Ekogha et Nourredin Bongo Valentin.

Sauf qu’en tombant de la tête de la Cour des comptes comme un fruit mûr, Gilbert Ngoulakia gagné par le poids de l’âge, gagnerait à dormir que d’un seul œil. En effet, l’homme connait à la virgule prête, tous les grands voleurs de la République. Avec certains, il est arrivé à des arrangements confidentiels soldés par des mises en débet. Avec d’autres, pour des raisons que lui seul sait, il a mis les dossiers sous coude. Il y en a même qui ont parlé d’arrangements d’arrière-boutique parfois soldés de dessous de table. Ce qui reste malheureusement à prouver. Mais Ngoulakia que l’on dit très malin et rusé, l’homme ayant été à l’école d’Omar Bongo Ondimba, a certainement transporté à la maison en faisant ses cartons, certains dossiers compromettants, pouvant mettre en mal, certains grands voleurs de la République. Ces derniers pour ne pas se mettre en dangers, pourraient donc lui chercher quelques bricoles. Ngoulakia gagnerait à ne pas accepter le moindre « bouillon de 11 heures »…

Perçu comme un pro-BLA qui avait voulu le projeter à la tête de la Cour constitutionnelle en 2018 en éjectant Marie Madeleine Mborantsuo, cette dernière s’était battue comme le diable dans un bénitier pour s’accrocher à son poste comme une grosse sangsue, avec l’énergie du désespoir. Sauf qu’aujourd’hui, la petite nouvelle équipe au bord de mer vient de remettre sur la table, le dossier de l’éviction de Marie Madeleine Mborantsuo et de Louise Angue. Ces deux dames y ont y titre foncier là-bas, car n’ont jamais bougé depuis la création de l’institution. Sauf que gagné par le poids de l’âge, Nourredin et son équipe pensent y apporter du sang frais. Les chemins de deux magistrats vont donc bientôt se croiser sur ce terrain. Gilbert Ngoulakia, dont les soutiens pensent qu’en tant que ressortissant du Haut-Ogooué, il serait l’homme de la situation.

René Aboghe Ella, magistrat taillable et corvéable à la solde des Bongo, il ne se privait pas d’assurer leur victoire aux élections. En retour les Bongo l’ont toujours bien récompensé. Désormais dans l’antichambre pour la présidence de la Cour constitutionnelle ?

De l’autre côté, il y a René Aboghe Ella. Ce fang du grand Nord est fidèle et corvéable du régime. Ses soutiens estiment qu’il a le profil du poste. En étant pas originaire du Haut-Ogooué, il donnera le sentiment que la présidence de la Cour constitutionnelle n’est pas une chasse gardée du G2. Sauf que, comme d’habitude, il poursuivra son bon job, celui de la légalisation des victoires électorales truquées des Bongo. L’homme, auparavant ancien président du Conseil d’Etat est très connu des gabonais pour avoir réussi à inscrire son nom dans l’histoire sombre du processus électoral au Gabon. Il fut pendant longtemps, président de la commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) où la proclamation des résultats par ses soins fut souvent jalonnée par des contestations de des populations gabonaises et se terminaient par des morts. Mais il a toujours été adulé par le régime. L’histoire politique retient même que l’une de ses habitations au quartier Nzeng-Ayong (Dragage) avait incendiée par les populations en pleine jour, le 31 août 2016, lorsqu’il déclara Ali Bongo Ondimba vainqueur en lieu et place de Jean Ping. Le voilà aujourd’hui à la présidence de la Cour des comptes, certainement pour mieux redresser les comptes publics souvent sujets à caution ces dernières années.

 

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