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Covid-19 au Gabon/Test négatif pour voyager vers l’intérieur : Une mesure incohérente du Copil

Effectives depuis le 1er juillet, les mesures qui ont allégé le confinement ne sont pas toutes cohérentes, à juger par le sentiment d’injustice et les nombreuses palabres qu’elles engendrent. Il s’agit notamment du maintien de la fermeture des lieux de culte, des bars et motels ou encore le couvre-feu et le test négatif au Covid-19 pour se rendre en province…

Le test négatif au Covid-19

Cette mesure apparaît compréhensive au regard de la circulation encore forte du Coronavirus dans les communautés (familles, travail, commerces). La réouverture du Grand Libreville et sa connexion au reste du pays n’est pas sans présenter un grand risque de hausse exponentielle des cas. En effet, en laissant les populations de Libreville aller à l’intérieur du pays s’assurer de leur état de santé par rapport au Covid-19, la situation risque fort bien de s’aggraver d’ici quelques semaines seulement.
D’ailleurs, ce sont les fameuses autorisations de circulation durant le confinement partiel du Grand Libreville qui ont fait que le virus a vite gagné l’intérieur du pays. A cela s’ajoute la corruption des agents chargés d’effectuer les contrôles routiers qui fermaient les yeux sur la présentation des laisser/passer par les passagers se rendant à l’intérieur du pays, car aveuglés par la « mise » mirobolante des transporteurs qui avaient triplé, voire quadruplé les tarifs en prévision des contrôles. Pire, connaissant l’état des structures de santé publiques et mêmes privées à l’intérieur (manque ou insuffisance de médecins et spécialistes en réanimation, approvisionnement en oxygène difficile et insuffisance des appareils respiratoires, des médicaments et des capacités litières), le pire reste à craindre.
A l’intérieur du pays, les habitudes sont plus relâchées qu’à Libreville (respect des gestes barrières et de la distanciation sociale). Peu de gens croient encore, plus qu’à Libreville, que la maladie est imaginaire ou qu’elle ne serait pas aussi grave que le prétend le gouvernement. Les veillées mortuaires, les réunions familiales (mariages, palabres…) et les tontines se déroulent sans respect de la réglementation. Du coup, le déversement des Librevillois en province, avec l’approche des grandes vacances (juillet/août), surtout depuis la mise en vacance automatique des élèves et étudiants des niveaux intermédiaires, tout est à craindre.

L’incapacité du laboratoire professeur Gahouma à faire 10 000 tests/jour

L’exigence du test négatif au Covid-19 semble bonne dans ce contexte-là. Mais quid des mesures d’accompagnement ? Il s’agit notamment de la possibilité de faire des tests et d’avoir les résultats en temps réel. Les 60 centres promis et les fameux 10 000 tests du nouveau laboratoire baptisé du nom du professeur Gahouma, situé au stade d’AKébé, sont en réalité de la pure communication, pour ne pas dire de la mystification. Un vrai et gros mensonge d’Etat. Et pour cause, depuis quelques jours, ceux qui souhaitent voyager vivent un calvaire pour se faire dépister. Au lieu des 10 000 tests par jour, le nouveau laboratoire n’effectue que 300 à 500 par jour au maximum. Et au lieu des résultats en 24 heures, il faut espérer trois à quatre jours, voire plus, pour les avoir. Les queues de centaines de personnes désirant se rendre en famille en province sont incroyables, sans distanciation sociale !
La situation est pire pour ce qui est des centres périphériques de dépistage (Nzeng-Ayong, Lalala, Angondjé…). Les responsables de ces laboratoires se justifient en disant que soit les appareils sont en panne, soient ils ont envoyé les résultats au laboratoire d’Akébé qui est lui-même déjà en surcharge avec moins de 500 tests par jour sur les 10 000 annoncés par la propagande mensongère du Copil et du gouvernement. Du coup, il faut attendre 2 à 3 semaines pour connaître son statut (positif ou négatif au Covid-19). Autrement dit, le temps de cinq jours pour se rendre à l’intérieur du pays est déjà périmé. Tout comme, si on s’est fait tester négatif, il n’est pas exclu qu’entre le jour du dépistage et celui de la réception des résultats, on attrape le virus. Mieux, les laboratoires trient actuellement les personnes et « refoulent » la grande majorité de gens, pour ainsi dire ceux qui, sans maladie apparente et sans voyager, veulent avoir le cœur net pour connaître leur statut vis-à-vis du Covid-19. Incroyable !

Une mesure irresponsable qui masque le vrai problème

De même, comment le Copil peut-il avancer, en corrigeant les annonces faites il y a une semaine par le gouvernement (son autorité supérieure), que ce test au Covid-19 ne concerne pas les populations de l’intérieur du pays lorsqu’elles désirent se rendre à Libreville ? Une vraie bêtise scientifique, médicale et même politique. Le virus, dès lors qu’il a atteint le stade de la contamination communautaire et que chaque jour de nouveaux cas de Covid-19 sont détectés en province, la mesure de sécurité sanitaire (test négatif) pour circuler librement devrait être applicable sur toute l’étendue du territoire national.
Les membres du Copil, loin d’être des « idiots », font tout simplement de la politique et non plus la science ou la santé. Ils préfèrent délibérément masquer par là un vrai problème que le gouvernement doit en toute responsabilité et urgence régler : l’indisponibilité actuelle des laboratoires et des personnels bien formés capables, en toute sécurité, de faire des tests du Covid-19 en province. C’est le cas à Tchibanga (Nyanga) et dans plusieurs autres villes du pays.

L’autre incongruité du Copil en rapport avec cette mesure est la durée de validité de ce test fixée à 5 jours. Soyons sérieux ! Si une personne vient, par nécessité, à se déplacer 2 fois dans le mois, elle devrait donc, dans le même mois, faire le test 2 fois ! Or, il a été ressenti chez de nombreuses personnes des malaises après ce test : rhume, grippe et autres en raison de la méthode de prélèvement (nez, gorge). Sachant la faible capacité ou réactivité des laboratoires, la surcharge sera plus que préjudiciable : délais d’attente plus longs, stress et donc erreur dans les prélèvements et délivrance des résultats.
L’autre idée est que la période d’incubation du virus étant de 14 jours, est-il vraiment logique de refaire le test à une personne en moins de 14 jours soit 2 ? Autant ramener le délai de validité du test du Covid-19 à 15 jours, voire un mois.

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