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Crime financier et disparition de 20 milliards au ministère du Pétrole à BGFI BANK : Le compte pirate de Pascal Houangni Ambourouet Codjo

L’affaire fait grand bruit en ce moment. L’actuel ministre du Pétrole, Pascal Houangi Ambourouet Codjo, selon un rapport de la Cour des comptes, a ouvert et gère personnellement un compte pirate à BGFI Bank dont les transactions, qui échappent au Trésor public, font état d’un détournement de la bagatelle de 20 milliards de Fcfa. Ce ministre, agit-il seul ou n’est-il que la vitrine d’un système de prédation bien huilé qui lui profite bien allègrement et aurait des tentacules jusqu’à la présidence de la République ?

Apres avoir démis de ses fonctions de directeur général des hydrocarbures, Jacob Tsioba Thaty, en août 2017, pour avoir ouvert un compte au nom de son département dans une banque commerciale de la place, en l’occurrence BGFIBank, sans son autorisation préalable, l’actuel ministre du Pétrole a décidé lui-même de se servir au lieu d’être servi par ses administrés. C’est en tout cas ce qu’a révélé la Cour des Comptes dans un récent rapport. La gestion des revenus issus du pétrole tout comme des mines n’a jamais fait l’objet d’une vraie traçabilité. D’un ministre à l’autre et par entente, souvent avec leurs collègues du Budget et de l’Economie, les ministres du Pétrole ont souvent ouvert des comptes parallèles pour encaisser les chèques et les virements que les sociétés pétrolières font au profit de l’Etat gabonais.
Ayant compris comment ce système fonctionne, Pascal Houangi Ambourouet Codjo a fait ouvrir à BGFI Bank un compte (n° 81009871011-02) pour son département ministériel avec, d’après des sources, sa signature pour les chèques ou les retraits d’espèces. Déjà avec l’ancien DG, il s’était fait payé plus de 100 millions de Fcfa pour avoir négocié avec l’intersyndical du Pétrole afin d’éviter une grève. On se demande si cela ne fait pas partie de ses prérogatives de ministre du Pétrole avec les avantages qu’il a conséquemment pour se faire encore payer une telle somme quand des fonctionnaires ailleurs sont sans salaire ou sans primes des mois durant.
Selon la Cour des comptes, « les recettes recouvrées en application des dispositions du décret n° 00518/PR du 06 août 2002 incriminé, étaient déposées dans un compte n°81009871011-02 ouvert dans les livres de la BGFI Bank, en violation des dispositions du décret n° 15/PR/MINECOFIN du 6 janvier 1976 portant règlement général sur la comptabilité publique ». Autrement, Pascal Houangni Ambourouet n’agirait pas seul. Le système de détournement implique au plus haut niveau de l’Etat, c’est-à-dire à la présidence de la République. L’agent qui est court-circuité est réparti à plusieurs « réseaux » ou « intermédiaires » qui vont du ministère du Pétrole à la présidence. Il sert aussi à financier les « fonds politiques » du président de la République (dont les activités au sein de son parti et l’entretien des associations politiques diverses qui pullulent dans la galaxie émergente) pour asseoir son pouvoir au Gabon et à l’étranger. En effet, loin de simples allégations infondées, la Cour des comptes a découvert l’existence d’un faux décret n° 00518/PR du 06 août 2002, autorisant l’affectation de 5 % des recettes minières et des produits pétroliers à la présidence de la République pour régler les questions de sécurité intérieure et extérieure. Si cela est vrai, on comprendrait que Boa n’aurait fait que perpétuer un système de vol d’argent public qu’il aurait hérité de son « père ». Ce système contribue à la constitution des « biens mal acquis » (BMA) au Gabon et à l’étranger, notamment en France.
Pascal Houangi Ambouret est donc le maillon central, entre autres ministres et « DG » puissants de l’émergence, d’un dispositif de détournements à grande échelle des fonds publics. Non seulement, il viole l’article 21 qui fait obligation de dépôt des fonds publics au Trésor (principe d’unicité de caisse), mais il se serait également « immiscé dans les fonctions de comptable public en gérant ledit compte, en violation des dispositions de l’article 2 alinéa 1 du décret n°00110/PR/MINECOFIN du 23 janvier 1975 ». Une situation qui n’aurait d’autre but semble-t-il que de siphonner allègrement les recettes minières et pétrolières aussi bien à son profit et au profit de complices tapis dans l’ombre à la présidence de la République.

 

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