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Crise post-électorale de 2018 à Ndjolé : Battre le PDG, un crime abominable !

Depuis quelques semaines, nous sommes accrochés au sort des populations enlevées au quartier Bingoma, à Ndjolé, et jetées en prison à Lambaréné comme de vulgaires voyous sur instruction du Parti démocratique gabonais (PDG) et son leader local Denise Mekam’ne dont le comportement serait à l’origine de la chute de Janvier Nguema Mboumba lors du deuxième tour des législatives au deuxième arrondissement de Lambaréné. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que l’état de santé de certains otages se dégraderait de manière inquiétante…

En cas de mort d’homme parmi les détenus de Ndjolé gnoufés au pénitencier de Lambaréné, le PDG et certains de ses cadres, dont Denise Mekam’ne, Etienne Massard Makaga Kabinda, devront en répondre dans cette vie ou dans une autre. La liberté a un prix, la démocratie aussi. Le fait de jouir de l’influence que confère l’appartenance à une dictature, fut-elle impitoyable, ne doit pas nous faire oublier les valeurs humaines et sociétales et le respect des vieux. Mieux lorsqu’on a perdu une élection, on doit en accepter le résultat. Non seulement on falsifie le résultat des urnes, mais encoreon va même jusqu’à traquer et à punir le ou les vainqueurs. Cela est innaceptable.
A titre de rappel, battu dans les urnes lors des municipales à Ndjolé, le PDG avait transformé sa défaite en victoire et mis le feu à l’hôtel de ville. Ceci avec la complicité de certains membres du CGE local et des gendarmes commis à la surveillance des lieux. Après ce travail d’artiste, deux ministres d’Ali Bongo, Denise Mekam’ne et Massard Kabinda, ont organisé une véritable rafle du côté du mythique quartier Bingoma d’où est venu l’essentiel des voix qui ont fait battre le PDG à la commune de Ndjolé. Les vrais PV des bureaux de vote dudit quartier ont été froissés et jetés dans les eaux de l’Ogooué puis remplacés par de bons PV qui arrangeaient la victoire du PDG. La suite nous la connaissons.
Bingoma est aujourd’hui comme une ville morte. En dehors de quelques enfants qui pleurent leurs parents enlevés, des personnes du troisième âge, il n’y a presque plus personne là-bas. Les forces de l’insécurité du régime aux ordres ont effectué un travail parfait. Tout le monde est au frais du côté de Lambaréné. Plus de 61 personnes croupissent en prison, dont le vrai élu, Dieudonné Daltry Nang Eko, et ce depuis le 08 octobre dernier, il y a aujourd’hui un mois.
Actuellement, les nouvelles qui nous parviennent de la prison de Lambaréné sont inquiétantes. On parle de l’état de dégradation de la santé de plusieurs détenus politiques. Dégradation intervenue suite aux mauvaises conditions d’incarcération des détenus. Ils sont victimes de plusieurs maladies endémiques justifiant des prises en charge dans des unités sanitaires appropriées hors de la commune de Lambaréné. Il en est du cas de Stéphane Lentsindja qui souffre d’une grave affection abdominale nécessitant un transfert d’urgence à Libreville conformément aux recommandations formelles de son médecin traitant. Transfert malheureusement conditionné non seulement par la prise en charge des frais d’hospitalisation par la famille, mais également ceux liés au séjour des gardiens de prison qui accompagneront le malade comme si sa famille était aussi concernée par son incarcération que par sa maladie. C’est Denise Mekam’ne et Massard Kabinda qui doivent sortir l’argent. Dans le cas contraire, ils devront assumer les conséquences en cas de…

Qu’est-ce que cette grand-mère qui peine à marcher est concernée par l’incendie de la mairie de Ndjolé ?

Quand l’irréparable n’est pas encore arrivé, le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet gagnerait à rappeler ses ministres (Denise Mekam’ne et Massard Kabinda) à l’ordre et au ressaisissement. Ordonner la relaxe pure et simple des prévenus et ouvrir une vraie enquête indépendante sur l’incendie de la mairie de Ndjolé en lien avec les résultats des élections municipales là-bas. Pour cela, on n’a pas besoin d’arrêter des gens. Il suffit d’envoyer une équipe de la PJ pour cette besogne. La gendarmerie locale, suspectée d’avoir fermé les yeux, ne pouvant être juge et partie, doit être écartée. En revanche, les éléments commis à la surveillance des lieux devront être interpellés pour les besoins de l’enquête. Le président du CGE local et le préfet devront également être interrogés. C’est seulement après avoir fait la lumière sur cette affaire qu’on pourra, dans un second temps, procéder aux interpellations. On ne fait pas la politique avec l’émotion.
D’ailleurs, les populations fang du deuxième arrondissement de Lambaréné n’ont pas hésité à voter contre Nguema Mboumba Janvier tout simplement parce que ce dernier a accepté de recevoir le soutien public de Denise Mekam’ne. Dans le Moyen-Ogooué, comme ailleurs au Gabon, le fait ethnique a encore de beaux jours deant lui. Les Fang de Lambaréné, par solidarité avec les leurs de Ndjolé et qui sont en prison à Lambaréné, ont interprété la présence de Denise à Lambaréné comme un bras d’honneur humiliant au moment où elle est au cœur de la privation de liberté des personnes dont le crime est d’avoir voté contre elle.

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