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Des mesures à faible impact budgétaire

La junte estime que l’ensemble des mesures ferait gagner à l’Etat 70 milliards de Fcfa. Du n’importe quoi ! Parce qu’on sait tous que les réformes véritables attendues par les bailleurs de fonds (FMI) sont ailleurs pour permettre à l’Etat de réduire son train de vie et assainir les finances publiques.

La principale cause de la crise actuelle des finances publiques n’est pas la crise du pétrole, mais la mauvaise gouvernance (corruption) du système Bongo-PDG. Depuis qu’il s’est installé au pouvoir, il y a eu une prolifération des exonérations fiscales sans précédent au Gabon. Autrement dit, Boa a accordé à ses amis (Olam et autres sociétés chinoises, malaisiennes, libanaises et autres PME étrangères) des avantages fiscaux et douaniers qui font perdre à l’Etat des centaines de milliards annuellement. Par exemple, entre 2010 et 2013 seulement, les manques à gagner pour l’Etat à cause de ces exonérations douanières sont passés de 140 milliards de Fcfa à 232 milliards de Fcfa, soit une hausse de 66 % selon les estimations officielles de la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI). Rien que pour l’année 2013, le montant de ces exonérations accordées par Boa à ses amis représente plus de la moitié (54 %) des recettes douanières de la même année et l’équivalent de 35 % du total des recettes douanières que l’Etat doit encaisser par an. Les sources récentes indiquent que les exonérations fiscales et douanières représentent en général au moins 30 % de l’ensemble des recettes fiscales internes. C’est à cause de la pression que le patronat gabonais avait fait sur le gouvernement, estimant que Boa privilégie ses amis étrangers par rapport aux PME gabonaises, que la DGDDI avait lancé, sans donner des résultats par la suite, une opération de contrôle de ces exonérations.
On est donc face à un gouvernement qui harcèle les fonctionnaires parce qu’il vise d’économiser 70 milliards par an pour, dit-il « plus de justice sociale », alors que depuis 10 ans bientôt les mêmes voleurs d’élections pratiquent une politique économique et fiscale qui fait perdre à l’Etat au moins 200 milliards de Fcfa par an en recettes internes. Autrement dit, Boa préfère malmener les Gabonais plutôt que de demander à ses amis de la légion étrangère de payer leurs impôts et taxes. Alors que ce sont eux aussi qui, en partenariat avec lui, gèrent les forêts, les mines, les ports et les aéroports du Gabon et détiennent tous les marchés publics. Cela s’appelle « HAUTE TRAHISON ».
De la même manière qu’il a égrené une vingtaine de mesures contre les fonctionnaires, il aurait, pour montrer son souci de justice, de transparence, pris autant de mesures économiques et fiscales pour élargir les recettes de l’Etat et comparer là où l’Etat gagne le plus : en sacrifiant les fonctionnaires ou en sommant ses amis entrepreneurs étrangers de payer ce qu’ils doivent au trésor public.
Or, malgré ces exonérations fiscales accordées selon la tête du client, les hausses des prix ne diminuent pas considérablement (mais conjoncturellement quand il y a quelques contrôles puis remontent tout de suite après). Les secteurs concernés ne créent pas les milliers d’emplois qu’ils refusent à l’Etat de créer dans la fonction publique ; le volume des importations de denrées alimentaires du Gabon explose en passant de 250 milliards en 2009 à 800 milliards en 2017.
Ainsi, ce n’est pas dans la fonction publique que Boa va gagner ce qu’il perd dans le pétrole et les exonérations fiscales. Il crée des remous sociaux et politiques pour rien, juste pour montrer aux Gabonais que « je suis à la tête de votre pays et je vous nique comme je veux. S’il y a un garçon parmi vous (au sein du PDG ou dans l’opposition) qu’il viennent me dégager d’ici ! »
Wait and see !

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