Input your search keywords and press Enter.

Déversement des produits chimiques dans le fleuve Ogooué par la SEEG de Ndjolé : Pollution a à ciel ouvert

L’écoulement des huiles usées de la SEEG à Ndjolé

Décidément, le fleuve Ogooué et les ressources halieutiques qui y vivent n’ont pas beaucoup de chances ces derniers temps. Alors même que le phénomène des carpes mortes de l’Ogooué n’a pas encore ramené une totale sérénité au sein de la population gabonaise, consommatrice de ce poisson d’eau douce, voilà qu’on découvre que la Seeg de Ndjolé, à travers sa centrale thermique, déverse allègrement des produits chimiques dans l’Ogooué via les caniveaux de cette ville.

Les personnes habitant ou de passage à Ndjolé, deuxième ville de la province du Moyen-Ogooué, située dans le département de l’Abanga-Bigné, peuvent constater le désastre écologique auquel se livre l’antenne locale de la Seeg de cette ville. En effet, les huiles de vidange et autres produits chimiques issus de l’entretien de la centrale thermique qui alimente la ville en électricité sont simplement déversés dans les caniveaux qui longent la route qui va du marché de Ndjolé au quartier Missanga. Si cette pollution est passée presque inaperçue pendant la saison sèche, du fait de l’assèchement dans les caniveaux, l’arrivée des pluies est venue la mettre au grand jour. L’on peut voir couler dans ces caniveaux un liquide noirâtre dégoulinant d’un tuyau en PVC qui part depuis la Seeg. Ces produits toxiques, mélangés avec de l’eau de pluie sont directement drainés vers l’Ogooué. Imaginons la suite…

Certains de nos lecteurs trouveront surement le sujet banal, tellement cette situation a été maintes fois décriée, dénoncée et condamnée dans la presse et ailleurs, mais rien n’y fait. Seulement, aujourd’hui plus que par le passé, où le mystère des carpes mortes de l’Ogooué n’a pas encore livré tous ses secrets, il apparait urgent et impératif d’interpeller les auteurs afin qu’ils cessent ces actes d’incivisme, à la limite criminels.

Les gabonais encore traumatisés par la mort mystérieuse des carpes de l’Ogooué

Tous les Gabonais se souviennent fraichement du ‘’phénomène des carpes mortes de l’Ogooué’’. En effet, début juillet, les populations vivant sur les bords du fleuve Ogooué constatent la présence de centaines de poissons morts dérivant le long du fleuve et dans les lacs proches de Ndjolé. Les supputations vont bon train, on parle de rejets industriels de métaux lourds, ou de contamination chimique…, bref. Toujours est-il que le gouvernement interdit la pêche, ce qui provoque le chômage des pêcheurs. Il invite les populations à s’abstenir de consommer la carpe pendant une période de deux fois quinze jours et à collaborer avec les équipes présentes sur le terrain…Aujourd’hui, heureusement, la situation semble s’être stabilisée.

Cependant l’identification par le Centre national de la recherche scientifique et technologique (Cenarest) du virus TiLV (Tilapi Lake Virus) comme cause de la mort des poissons n’apporte pas toutes les réponses aux inquiétudes des populations. En effet, pour Daniel Franck Idiata, commissaire général du Cenarest, la recherche devra se poursuivre pour élargir le champ d’investigation et répondre donc à toutes les préoccupations, entre autres : « Des paramètres environnementaux ont-ils joué un rôle dans le déclenchement de cette épidémie ? Y a-t-il un risque en termes de santé publique pour les populations qui auraient consommé des poissons contaminés ? Quelles sont ou quelles peuvent être, à court, moyen et long terme, les possibilités que ce phénomène se répète dans le temps et dans l’espace ? Comment gérer les populations des poissons qui ont survécu à l’épidémie et pouvoir augmenter les stocks ? … »

Autant d’interrogations qui doivent interpeller tous les Gabonais sur l’obligation de préserver notre environnement immédiat. Et si, à ce jour aucun décès n’a été déploré à la suite de l’affaire des carpes mortes, personne jusque-là n’a pu évaluer les conséquences de ce virus sur la santé humaine à moyen et long terme, ni quel environnement favorise réellement la présence de ce pathogène. Autant de préoccupations et d’inquiétudes qui semblent simplement passer au-dessus des têtes des responsables de la Seeg à Ndjolé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *