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En cas de vacance au sommet de l’Etat : La Cour constitutionnelle doit prendre ses responsabilités

Certes gardée secrète, la santé de l’homme qui tient le pays d’une main de fer sans gagner des élections et qui perpétue une dynastie moribonde et démodée depuis plus de 50 ans au Gabon serait très mauvaise. Entre virées à l’étranger pour consulter les meilleurs spécialistes du monde et malaises réels de plus en plus récurrents, les spéculations vont dans tous les sens sur l’Etat de santé de Boa qui est tout de même un humain.

Père de famille et grand-père, Boa gagnerait, avec un peu d’humanisme pour lui-même, à s’arrêter un peu non pas pour les Gabonais pour lesquels il n’a aucune empathie puisqu’il peut ordonner, comme au QG de Jean Ping le 30 août 2016 qu’on les massacre ou s’accommoder de crimes rituels qui déciment un pays entier, rien que pour sa propre longévité. Du pognon, il en a suffisamment hérité de son « père » et depuis qu’il est président sans légitimité, il a en suffisamment déjà amassé pour plusieurs de ses générations à venir. Qu’il choisisse le pays de son « repos » ou, s’il veut vivre au Gabon, qu’il s’offre une loi sur mesure pour garantir sa sécurité à vie comme Mugabe au Zimbabwé. Mais qu’il s’en aille du pouvoir ! Et au final, ce serait bien tant pour lui (longévité) que pour les Gabonais (bol d’air libératoire).
Le vrai débat est le mensonge qui entoure son état de santé. L’Union nationale et, récemment, le Rassemblement héritage et modernité n’ont pas eu tort d’interpeller Issozet Ngondet à prendre ses responsabilités quant à la gestion de la vacance du pouvoir qui semble inéluctablement se profiler à l’horizon. Il n’est pas du ressort de quelques fonctionnaires (porte-parole, conseillers) à la présidence de venir raconter des inepties à longueur de journée, car, bien qu’étant en autocratie, le peuple a droit à une information vraie. De toutes les façons, elle finira par sortir tôt ou tard. L’expérience est là. Lorsqu’Omar Bongo, fondateur de la dynastie et du régime, avait été emmené en Espagne dans un avion médicalisé, d’aucusn avaient dit qu’il était parti déjà mort. Sur place, la famille et ses sbires ont nié son état critique. Mieux, Eyeghe Ndong, alors PM, était monté au créneau pour dire que le président se portait bien. La suite on la connait. Dans la foulée, la France avait balancé l’info : “Omar Bongo est passé à l’orient éternel”, pour reprendre le jargon des autres…Quid de Boa depuis une semaine ?
On veut bien croire la présidence qui reconnait déjà une « fatigue sévère » (qu’est-ce que cela signifie dans ce contexte ?) due à un rythme de travail énorme. Mais, entre nous Gabonais, Boa travaille-t-il vraiment à ce point en dehors de ses interminables voyages ? Si tel était le cas, ce pays ne serait pas ce qu’il est depuis qu’il est là. De petits tronçons qui font 9 ans, des quartiers en pleine capitale sans eau ni électricité, des fonctionnaires sans salaires ici et là, une sécurité sociale qui ne fonctionne plus, une justice en grève permanente, des logements sociaux inexistants… Que diront nos grand-mamans qui vont en brousse tous les jours avec des paniers lourds et les travailleurs qui sont dans les chantiers forestiers avec des salaires de misère comme à Olam ? Voilà un monsieur qui est surpayé, mais qui brille par son incompétence et son amateurisme et qui ne cherche qu’à satisfaire ses propres intérêts et ceux de ses amis autour de lui. Le registre des mensonges qu’il pompe aux Gabonais (20 000 logements sociaux, mesures des conseils des ministres délocalisés, nouveau Air Gabon, les emplois, croissance, sécurité, la bonne gouvernance, écoles, sécurité sociale…) n’a plus d’espace pour rajouter les nouveaux.

Le pouvoir est-il (déjà) presque vacant… ?

Selon le confrère en ligne et La lettre du Continent, Boa « devrait s’éloigner des affaires du Gabon durant plusieurs semaines ». A cette allure-là et en l’absence de preuve de vie réelle ou d’avis de ses médecins fournis par le gouvernement, toutes les supputations sont permises.
La Constitution prévoit la « vacance du pouvoir », c’est-à-dire l’absence du président de la République « pour quelque cause » que ce soit : décès, maladie, démission. Or, Boa est dans un état de santé incertain aussi bien pour lui-même que pour ses proches et le peuple gabonais. Il est du devoir de la Cour constitutionnelle « familiale » de reconnaître que ce dernier est inapte pour excercer la fonction suprême du pays.
L’article 13 de la Constitution est clair et sans équivoque : « En cas de vacance de la présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement définitif de son titulaire constatée par la Cour constitutionnelle saisie par le gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, ou à défaut, par les bureaux des deux chambres du Parlement statuant ensemble à la majorité de leurs membres, les fonctions du président de la République, à l’exception de celles prévues aux articles 18, 19 et 116, alinéa 1er, sont provisoirement exercées par le président du Sénat ou, en cas d’empêchement de celui-ci dûment constaté par la Cour constitutionnelle saisie dans les mêmes conditions que ci-dessus, par le premier vice-président du Sénat ».
Que l’on soit en face d’un décès, d’une démission ou d’une incapacité résultant d’une maladie, il y a vacance du pouvoir. Ce qui doit ouvrir la voie à une transition comme en 2009 et à une nouvelle élection présidentielle.
Selon le confrère La Lettre du continent, depuis le 25 octobre dernier, le pouvoir aurait déjà pris des mesures internes pour parer à l’éventualité du décès de Boa. Il cite trois noms aux avant-postes d’une probable gestion de la « transition » pour protéger les intérêts de la famille Bongo : Frédéric Bongo, patron des renseignements (armées) ; Marie-Madeleine Mborantsouo, qui a le levier de l’article 13 qui déclenche la vacance du pouvoir ; Laccruche Aliahanga et le PM Issozet Ngondet qui gèrent les affaires politiques et financières du pays. Une troïka qui est censée annoncer, en cas de confirmation, la vacance du pouvoir et imposer une certaine ligne à la suite des évènements. Mais cela n’engage qu’eux. Car, du coté de la CNR, les appels à l’endroit de Jean Ping se relancent pour se préparer à une nouvelle élection présidentielle de confirmation sans laisser la moindre chance au PDG de tricher comme en 2016 dans le Haut-Ogooué.

 

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