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Entourloupe politico-juridique au sein du régime : Noël Mboumba en habits de traitre ?

Libéré de prison le 11 mars 2020, le bagnard et ancien ministre Noël Mboumba est passé à table le 12 mars dernier pour expliquer sa mise en liberté provisoire en affirmant qu’il a donné « des garanties de représentation... ». Un argument qui fait rire plus d’un, car ils sont nombreux au gnouf qui ont donné des garanties de représentation à l’exemple de Zibi, mais que la justice des Bongo a envoyé paître. D’aucuns pensent plutôt qu’il y aurait un deal occulte entre Mboumba et les ados au pouvoir. Deal qui l’aurait poussé à couler ses amis d’hier comme le fit Sala Ngoua Beaud Francis contre Amo.

Nous ne jetterons pas la pierre contre Noël Mboumba, mais ce dernier doit savoir que l’opinion gabonaise est loin d’être dupe pour la manipuler. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui pensent qu’il aurait été plutôt manipulé pour se sortir d’affaire, tant les conditions de détention devenaient pénibles pour quelqu’un qui a goûté aux délices du pouvoir et qui, chaque fois, s’est montré retournable.
Dans son propos, il y a certainement des choses vraies. Particulièrement lorsqu’il dit : « je tiens à préciser à l’opinion que j’ai reconnu avoir exécuté des instructions malveillantes de la part des personnes qui ont profité de leur position dominante pour me conduire à poser des actes contraires à la loi… ». Nos lecteurs se rappelleront que nous avons révélé ici avoir surpris des anciens collaborateurs de Noël Mboumba au ministère du Pétrole qui affirment que ce dernier envoyait souvent des sacs d’argent à la primature. Autrement dit, chez l’occupant des lieux, Julien Nkoghe Bekale. Le terme « personnes qui ont profité de leur position dominante… » a tout son sens. Il ne s’agit pas de BLA seulement.
Nous soupçonnons d’ailleurs que Noël Mboumba a fait ces révélations, nous ne dirons pas sous pression, mais c’est la résultante d’un deal que les nouveaux dirigeants lui ont imposé en contrepartie de sa libération. Au niveau où il était, il ne peut pas ignorer le montant de « plusieurs centaines de milliers de milliards de francs CFA soutirés des caisses de l’État » par lui et à qui il les a donnés, car il n’a livré aucun nom, se camouflant derrière le secret de l’instruction. La vérité est que ce monsieur, retournable à souhait, est venu dire ce que ses nouveaux amis lui ont demandé de dire pour sortir de la prison.
Ancien bras droit d’Yves Fernand Manfoumbi au sein de son association Renaissance, Noël Mbomba lui a faussé compagnie lorsque BLA atteignit son apogée. Il devint alors sociétaire de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev), dont il fut président d’honneur dans l’Ogooué-Maritime. Il dit avoir été amené à aborder un sujet récurrent ajouté aux griefs pesant sur lui et ses compères : le fameux plan de déstabilisation des institutions mis en place par Brice Laccruche Alihanga et Ike Ngouni avec l’aide de mercenaires français dépêchés au Gabon. Noël Mboumba soutient avoir entendu parler de militaires français arrivés au Gabon dans le cadre d’un renforcement de la sécurité. Affirmant n’avoir participé à aucune réunion stratégique pour l’exécution d’un plan de déstabilisation du pays, il a tout de même reconnu « qu’il y avait un plan, en préparation, de soulèvement des populations (…), un plan de déstabilisation des institutions pour, éventuellement, un coup de force ». Qui lui en a parlé ? Où et quand ? Noël n’en dit mot.
Sur ses conditions de détention, il dit avoir été traité comme un prince. A croire que, pour lui, Sans-famille était un hôtel quatre étoiles. « Je m’inscris en faux. Je n’ai pas entendu des bruits de personnes qui auraient été torturées pendant que j’étais en prison. Nous avons bénéficié des conditions de détention humaines. La prison a été aménagée de sorte que les détenus que nous étions puissent avoir un traitement humain ». Autrement dit des gars comme Patrichi Tanasa ou Justin Ndoundangoye, qui se plaignent des cas de torture au gnouf, sont des illustres menteurs.
Rappelons que cet ancien tout puissant ministre du Pétrole avait été placé en détention préventive le 13 décembre en même temps que Brice Laccruche Alihanga, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Tony Ondo Mba, ancien ministre de l’Energie, Ismaël Ondias, directeur général de la Caistab et René Allogho Akoue, ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Issus tous de l’Ajev, ils sont accusés d’avoir détourné en bande organisée des centaines de milliers de milliards de francs CFA des caisses de l’État et voulu déstabiliser les institutions de la République.
Il n’est pas exclu que, dans les prochains jours, d’autres pro BLA soient libérés et viennent lire un document à charge écrit depuis la présidence. Mais avec les émergents la trahison finit toujours pas poursuivre et par rattraper le traître lui-même.
Bon vent de la liberté à Noël Mboumba !

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