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Etat Bongo et la classe politique au Gabon : Le clan BOA face aux élites gabonaises

Trois familles politiques occupent actuellement et ouvertement le terrain politique au Gabon. Et on comprend bien que l’itinéraire de leurs conjonctions dès ce début d’année 2020 déterminera beaucoup la trajectoire politique ultérieure de notre pays.

Nous commencerons par la dynamique issue des accords politiques d’Angondjé. Elle comprend le clan Ali Bongo Ondimba, le Parti démocratique gabonais, ses alliés émergents, ainsi que tous les partis et associations qui ont saisi la main tendue d’Ali Bongo Ondimba après les évènements dramatiques post-électoraux de 2016. Il s’agit principalement de Démocratie nouvelle, du parti des bâtisseurs (PDS) et du Parti Social Démocrate.
A l’opposé, on trouve la Coalition pour la nouvelle République, dirigée par Jean Pin,g qui regroupe, pour l’heure, une dizaine de partis et associations dont les principaux sont le Parti gabonais du progrès (PGP), le parti de Jean Ping, l’Union pour le progrès et la liberté (UPL), présidée par le Dr Edouard Engohan Alloghe, en passant par le Mosires de Jean Eyeghe Ndong, les 7 Merveilles de Joël Ngoueneni Ndzengouma et d’autres comme le Parti souverainiste et écologiste (PSE) de Francis Aubame. Ce qui caractérise ce groupe réside dans sa volonté stratégique de « récupérer la victoire volée » à Jean Ping. Et, pour ce faire, tactiquement, il exige la déclaration de la vacance du pouvoir par…Marie Madeleine Mborantsuo et l’intervention de la Communauté internationale au nom du principe onusien de la responsabilité de protéger qui redéfinit la notion de souveraineté qui, nous le rappelons, n’est plus seulement : « …un droit pour les États contre l’ingérence dans leurs affaires internes, mais un devoir de protection de leurs populations. Dès lors, est reconnue à la Communauté internationale une compétence en cas de « défaillance manifeste » d’un État à protéger sa population. Il s’agit d’une responsabilité de protéger les populations civiles victimes de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, nettoyage ethnique et crimes de guerre. Cette responsabilité subsidiaire, activée par le Conseil de sécurité, peut prendre la forme d’une intervention coercitive telle que prévue par le chapitre VII de la Charte, mais aussi d’une palette d’autres mesures, pacifiques, diplomatiques ou humanitaires ».

Plus modérés, prêts à des compromis et réclamant même un dialogue national, plusieurs écuries politiques ont décidé de se regrouper dans le PG41 qui compte parmi les signataires de sa charte Les Démocrates de Guy Nzouba Ndama, l’Union nationale de Zacharie Myboto, le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) d’Alexandre Barro Chambrier, le Morena, le Rassemblement pour le Gabon, l’Energie du peuple indépendant (Epi), l’Union pour la nouvelle République (UPNR) de Louis Gaston Mayila. Ils estiment tous qu’Ali Bongo, en tant que pierre angulaire des institutions, doit assumer sa responsabilité devant le peuple en discutant avec lui et « être capable de parler avec la classe politique dans l’intérêt supérieur de la Nation. Car s’il ne le fait pas, le mauvais temps qui pointe à l’horizon n’est ni souhaitable ni bon pour le Gabon ». La volonté de dialogue national est manifeste. Et la PG41 tient le Premier ministre et les tenants du pouvoir pour « responsables de l’aggravation de la situation générale du Gabon s’ils ne réunissent pas dans l’urgence la classe politique nationale, car la colère du peuple gronde sourdement. Il est effectivement temps que le pouvoir prenne ses responsabilités pour initier un dialogue et déclarer la vacance du pouvoir dans la mesure où le président de la République ne peut plus respecter son serment consacré à l’article 12 de la Constitution ». On ne saurait être plus clair. Ce regroupement de déçus et des Accords politiques d’Angondjé et de la Coalition pour la nouvelle République exige un nouveau dialogue. Et, en l’occurrence, la PG41 a objectivement un précieux allié : l’Union européenne. Cette dernière, en décembre 2017, avait déjà clairement encouragé la tenue d’un dialogue véritablement inclusif. Elle en a précisé les contours. C’est ainsi que, sans le condamner, l’UE a, par exemple, exprimé des « réserves » (7ème recommandation) « quant au degré d’ouverture du dialogue national lancé par le gouvernement gabonais et, par conséquent, à sa crédibilité et à sa pertinence », a relevé que « Jean Ping et sa « Coalition pour la nouvelle République » ont refusé de prendre part à ce dialogue » et exhorté (13ème recommandation) « le gouvernement gabonais à apporter une réponse concrète aux inquiétudes de la Communauté internationale en organisant rapidement un forum consultatif pour un dialogue réellement ouvert à tous, transparent et impartial » tout en demandant « également à l’opposition d’évaluer la crédibilité de ce processus ».

 

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