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Gabon : les fondements de la transparence et de l’alternance en 2023

Par Guy Nang -Bekale, Docteur d’Etat en Sciences Politiques. Tél : 077 35 89 49
« J’ai choisi de twister les mots et de révéler certains faits pour qu’un jour nos enfants sachent ce que certains ont été ; ce que d’autres ont obtenu et ce que nous avons fait du Gabon ».

Si au terme de la présidentielle de 2023 (dans 7 mois) si elle se tient, et que le candidat du PDG, Ali ou quelqu’un d’autre, est déclaré vainqueur puis installé au pouvoir à la suite d’une élection frauduleuse ou même après une victoire « propre, net et sans bavure » ; le Gabon ne connaîtra point le calme de si tôt parce que la misère des populations gabonaises concrétise et confirme la grave crise sociopolitique en cours. Il faut que la gouvernance et les gouvernants du Gabon changent. Il faut une alternance du pouvoir étatique pour que le pays retrouve la sérénité indispensable à la tranquillité sociale. Seul un nouveau Président issu de l’opposition bénéficierait d’un « état de grâce » qui contribuerait à mettre en œuvre un processus de négociations sociales qui aboutirait à un début d’examen et de traitement des problématiques sociales et financières les plus anciennes, les plus conflictuelles, les plus injustes ; à l’exemple du paiement des retards de pensions, des services-rendus, des indemnités dues au titre des plans sociaux qui ont conduit aux licenciements collectifs.
Billy-bi-Nze, malgré son courage, est le Premier ministre d’un gouvernement boiteux qui ne réalisera rien de probant. A la demande et à l’exigence d’amélioration des infrastructures dans tous les domaines socio-économiques et dans toutes les provinces, les populations gabonaises ajoutent l’exigence de dignité, d’honneur et du respect de leur pays et de leurs us, coutumes et valeurs ancestrales. Le Gabon est actuellement la risée des peuples du monde entier qui se posent la question de savoir s’il y a encore des patriotes capables de sacrifices dans ce pays. Les gabonais veulent et doivent se réapproprier leur territoire pour coopérer avec les autres peuples dans des conditions acceptables.

Chers compatriotes !
Toutes les initiatives qui sont prises par les partis et les groupements politiques, de l’opposition et qui consistent, pour les uns à proposer au pouvoir les modalités d’une élection transparente et pour les autres une transition pour mettre à plat les Institutions, connaîtront le même malheureux sort que toutes les résolutions prises, par consensus depuis des lustres, entre l’opposition et le pouvoir qui n’ont jamais été exécutées. La réalité et la vérité sont qu’il n’y aura jamais de scrutin transparent tant que l’on ne remettra pas en question les juges électoraux en activité ; et point d’alternance tant que le PDG aura pour candidat Ali Bongo. Il faut être un véritable niais pour croire que les dispositions de l’armature électorale actuellement en vigueur et surtout la qualité des femmes et des hommes qui ont la charge de les appliquer peuvent déclarer Ali échoué à une élection présidentielle. Si Ali est candidat, ce ne sera certainement pas pour être déclaré battu. Posez la question à Jean Ping, le vainqueur de 2016, qui en sait long sur ce chapitre.
Si la France s’accommode des tricheries électorales dans l’espace francophone, nous verrons comment les nouveaux partenaires et amis d’Ali Bongo du Commonwealth qui sont de fervents adeptes et partisans de la démocratie vont réagir si le futur scrutin est entaché de fraudes et de violence.
Plus qu’avant 1990 et davantage depuis 1993, la quête, la volonté et le besoin d’alternance politique sont désormais les principales conditions de la paix sociale pour le développement et le progrès du Gabon et le bien vivre de sa population. L’alternance politique est solidement et intimement liée à la transparence électorale. Toutes deux sont tributaires de quelques faits majeurs qui sont :
– Que le PDG investisse un candidat qui n’est pas de la parentèle des Bongo ;
– Que la Cour constitutionnelle soit dirigée et constituée des juges qui n’ont pas d’affinités ou des relations, de près ou de loin, avec les candidats de l’opposition et du PDG ; en particulier ceux qui sont en fonction depuis la création de la Cour constitutionnelle (Je ne cite pas de noms parce qu’il ne s’agit pas d’une question de personnes mais d’Etat).
– Que les corps habillés : la gendarmerie, la police, l’armée et la garde républicaine observent un minimum de neutralité et ne s’immiscent pas brutalement dans les luttes et les joutes électorales ; sauf en cas de trouble à l’ordre public.
C’est l’absence de transparence, de justice et de vérité qui explique l’immobilisme politique et social, contrarie et bloque l’alternance politique au Gabon. Depuis l’avènement du multipartisme et du pluralisme de candidats aux élections présidentielles, les postulants de l’opposition n’ont toujours eu pour rôle qu’accompagner le candidat du pouvoir en servant de faire-valoir démocratique. En 2023, seule une organisation de la présidentielle, confiée à des responsables électoraux différents de ceux qui assurent les victoires des Bongo depuis 1993, peut déboucher sur « l’Alternance » grâce à la transparence et à la vérité des résultats sortis des urnes. Les mémorandums de l’opposition déposés à la Cour constitutionnelle et au ministère de l’Intérieur et la proposition de concertation d’Ali Bongo adressée aux opposants ne peuvent pas instaurer et garantir la transparence du scrutin présidentiel de 2023. Vivre un éternel recommencement, fait de douleur et de colère dans son pays, est un grand mal. Ça s’apparente à vivre en enfer. La réappropriation du Gabon par les gabonais doit commencer par l’alternance du pouvoir d’Etat.

C’est avec une réelle et profonde tristesse, qui m’a poussé aux larmes, que j’ai été informé de ta mort par les réseaux sociaux dont ceux de certains méprisables individus ont publié les violentes images de ta dépouille. Après le Pr Donatien Mavoungou, Guy François Mounguengui Koumba, le Commandant Mbina et d’autres valeureux compatriotes, tu as été, dit-on, assassiné : par qui et pourquoi ? Les salopards…qu’ils soient maudits. Trois ou quatre jours avant l’annonce de ta mort, je t’avais, en vain, téléphoné pour te présenter mes vœux pour la nouvelle année en espérant que tu m’appellerais en retour…. Repose en paix Professeur. Nous nous aimions bien. A bientôt.

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