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L’archevêque de Libreville appelle les curés à prier pour Ali Bongo

Monseigneur l’archevêque de Libreville, Basile Mve Engone décoré par Ali Bongo suite au dialogue d’Angondje.

Basile Mvé Engone, archevêque métropolitain de Libreville, par lettre adressée aux curés des paroisses de son diocèse, demande à ces derniers de prier pour l’état de santé du président de la République Ali Bongo Ondimba. Il n’en fallait pas plus pour susciter l’indignation, aussi bien sur les réseaux sociaux qu’au sein même du peuple de Dieu, d’aucuns estimant que Basile ne demande des prières que pour le riches. Mieux, le raïs Ali Bongo n’étant pas chrétien, on ne comprend pas trop bien l’empressement de l’Eglise catholique, par la voie de son archevêque, à demander des prières pour lui. Même le gouvernement, qui compte de nombreux catholiques, s’y abstient.

En demandant de prier pour Ali Bongo, victime d’une « fatigue sévère », selon le porte-parole de la présidence de la République Ike Ngouoni Aila Oyouomi, l’archevêque de Libreville a-t-il commis une faute ? De nombreux prêtres et fidèles le pensent. Même sans le dire ouvertement, beaucoup de prêtres critiquent de plus en plus la proximité de Monseigneur Basile Mvé Engone avec le pouvoir de Libreville et ce, depuis la mort d’Amo et la messe funéraire qu’a voulu célébrer l’archevêque de Libreville après une virée au palais en compagnie d’une partie de la famille du défunt.
Aujourd’hui, en demandant de prier pour Ali Bongo à une période assez difficile et où les rapports entre le peuple et les gouvernants sont assez tendus, l’archevêque de Libreville s’est visiblement fourvoyé. Pour, lui, la frontière entre Dieu et César est si mince qu’il ne s’empêcherait pas de faire allégeance à ce dernier.
Pour bon nombre de compatriotes, le régime en place a tué des Gabonais en 2016. Jamais Basile n’a ordonné à ses curés de célébrer des messes pour le repos de leurs âmes. Avait-il peur que le régime le réprimande ? En revanche, il s’est empressé d’aller jouer aux facilitateurs au dialogue d’Angondjé et a perçu les honneurs et le gain qui vont avec.
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La lettre qui a soulevé la polémique.

« Dieu me pardonne ! Notre papa-là a quel genre de problèmes ? Il ne demande la miséricorde de Dieu que pour les riches et les puissants. Notre Seigneur Jésus-Christ est pourtant venu annoncer aux captifs la libération. Les prisonniers de la misère, les prisonniers de la mal gouvernance, les prisonniers politiques les malades qui ne peuvent se soigner faute de moyens et de structures de santé ne méritent-ils pas notre amour, notre soutien et nos prières ? L’option préférentielle pour les pauvres que prêche l’Eglise catholique n’existe pas au Gabon ? Par le baptême nous sommes tous prêtres, prophètes et rois. Pourquoi notre archevêque veut-il faire de nous des sujets ? Mgr Kleda et le cardinal Tumi au Cameroun se lèvent contre l’oppression du peuple, allant jusqu’à déconseiller à Biya de se représenter. En RDC l’Eglise est debout contre Kabila. Au Gabon, je ne sais pas quel est notre problème. Mieux je ne dis pas tout ce que je pense. J’en garde un peu dans mon ventre… Je vais prier pour que Mgr Basile Mvé aie le courage de suivre l’exemple de Mgr Oscar Romero du Salvador qui a dénoncé publiquement l’oppression et les assassinats politiques en citant même les noms des victimes. Il y a laissé la vie. Pas de plus grand amour que celui de donner sa vie pour ceux qu’on aime. S’il nous aime, même un peu, Mgr Basile doit prendre la défense du peuple gabonais qui a soif de liberté », a écrit un internaute. Monseigneur Basile Mvé a encore le temps de se ressaisir. Le jugement de Dieu commence par les actes que nous posons sur terre.

 

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