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Lutte contre le Covid-19/Au-delà des kits alimentaires : Quid des filets sociaux promis par Ali Bongo depuis 2014 ?

L’élan de générosité provoqué par le Covid-19 a été matérialisé par des dons multiformes en faveur des plus vulnérables de la population. Le gouvernement s’est même réinvesti sur le plan social en mettant en place des bons alimentaires et kits d’un montant global « annoncé » de 5 milliards de Fcfa. Mais, après cette crise, que redeviendront ces familles gabonaises économiquement faibles ? Quid des filets sociaux et même des AGR attendus depuis 2014 ?

Une réponse que seule Dame Koho, épouse Nlend, ministre des Affaires sociales et des Solidarités nationales peut donner aujourd’hui au peuple gabonais.

Une crise qui a fait ressurgir le visage de la précarité

Réduites à la misère et logées dans des conditions indécentes et indignes, des milliers de familles gabonaises mènent dans ce pays une vie de « misérables ». Quand le FMI soutient que le Produit national brut par habitat (PND) équivaut à un peu plus de 4 millions de Fcfa, cela veut dire que le dernier ou la moyenne et la grande majorité des Gabonais touchent en une année l’équivalent de cette somme. On a vraiment envie de rire. Les Gabonais sont statistiquement perçus par le FMI et la Banque mondiale comme des gens « riches ». Probablement c’est leur élite dirigeante qui l’est, puisque le président Ali Bongo a une richesse cumulée de 500 milliards de Fcfa (valeur totale) et fait des dons de 2 milliards de Fcfa sortis de sa poche ! Où, bon Dieu, a-t-il travaillé autant d’argent ? Une question à laquelle seule une justice indépendante peut répondre (Commission de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, Parquet). Mais tout le système politique, judiciaire et sécuritaire du Gabon a pour mission de protéger et de défendre un individu.
Malgré les risques de contracter le Coronavirus, les files d’attente abondent dans et à l’extérieur des magasins CKDO parce que les Gabonais, privés des richesses de leur pays, épuisés par la pauvreté et la faim, n’ont pas d’autre choix que d’aller quémander sous le soleil des bons alimentaires envoyés par celui-là même qui est la cause de leur précarité, Ali Bongo Ondimba. Mais, pour une famille gabonaise qui a 5 personnes, par exemple dans Libreville (5 étant la moyenne pas le maximum), que vaut vraiment un kit alimentaire d’un petit sac de riz, quelques kilos de poisson et un petit bidon d’huile ? Selon l’entendement d’Ali Bongo, une famille peut-elle tenir deux (02) longues semaines de confinement avec ça ? On est en droit de dire qu’il se moque royalement des Gabonais. Comparé à son train de vie et les lignes de crédit budgétaires consacrés à son alimentation dans la loi de finances, on a envie de se demander où est la conscience humaine de Boa et de ses ministres.

Les filets sociaux sont-ils mort-nés ?

En 2014, l’épouse d’Ali Bongo a commandé un rapport d’une vingtaine de pages sur la lutte contre la pauvreté au Gabon. Ce rapport a coûté au Trésor public plus d’un (1) milliard de Fcfa et « son » gouvernement, distribue des bons alimentaires de 25 000 Fcfa à des familles gabonaises afin de se nourrir pendant 2 semaines de confinement sans aller se débrouiller dans un chantier ou marcher pour avoir un peu d’argent.
Dans son discours de clôture des assises sociales, le 26 avril 2014, Ali Bongo avait déclaré et promis des filets sociaux, c’est-à-dire des revenus mensuels fixes compris entre 25 et 60 000 Fcfa par mois cumulables entre eux selon la situation de chaque famille gabonaise économiquement faible : « J’ai décidé, par conséquent, que notre budget national consacrera, sur les trois prochaines années, une enveloppe globale de 250 milliards de francs cfa pour financer notre politique sociale à travers notamment des filets de protection économique et transferts solidaires, le développement des activités génératrices de revenus, la mise en place d’un fonds pour le micro-crédit et l’amélioration du service public de l’emploi. Bien entendu cet effort budgétaire vient compléter les autres politiques publiques déjà mises en œuvre pour l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes. Il faudra apporter ces aides aux populations gabonaises les plus vulnérables pour mieux les protéger, mieux les loger, mieux les nourrir et mieux les soigner afin de leur rendre leur dignité, mais aussi les rendre plus autonomes pour qu’elles deviennent de véritables acteurs du développement de notre pays ».
Ces filets sociaux sont répartis comme suit : les familles avec enfants (comprenant aussi les familles mono-parentales), les mères célibataires, les personnes âgées, les veuves, les personnes handicapées, les étudiants isolés et les orphelins et enfants de la rue. Chaque segment doit recevoir entre 25 000 et 60 000 Fcfa par mois et peut même cumuler un ou deux filets sociaux. Nkoghe Bekale, le Premier ministre de la junte putschiste, a reconnu lui-même, dans son adresse du 10 avril 2020, que les bons et kits alimentaires ne toucheront au maximum que 60 000 familles économiquement faibles. Et les autres 30 000 familles économiquement faibles, identifiées par la CNMAGS et le cabinet Mc Kinsey, qui les nourrit pendant le confinement du Covid-19 ? Et que deviendront toutes ces familles après le confinement ?

Un gouvernement qui réduit le peuple à la mendicité

Un gouvernement responsable n’agit pas par le rationnement de l’aide alimentaire, mais met en place une politique publique régalienne de lutte contre la pauvreté. Ali Bongo et sa femme Sylvia ont-ils fait dépenser à l’Etat gabonais 1 milliard de Fcfa (sans compter le budget pour l’organisation de ces assises sociales d’avril 2014) pour rien alors ?
Alors que dame Koho, ministre des Affaires sociales et des Solidarités nationales, était attendue pour prendre des textes pour activer simplement la mise en œuvre de ces filets sociaux et des activités génératrices de revenus (bloqués depuis la fermeture du Fonds national d’action sociale (FNAS), du Fodex, du Faga et de la BGD), elle retombe dans les mêmes travers qui consistent à refaire des études déjà effectuées par ses prédécesseurs pour perdre du temps et de l’argent au contribuable. Voilà comment le Gabon n’avance pas et n’avancera jamais sous ce régime. Au lieu de l’action, elle repart à la réflexion. Les filets sociaux et les AGR sont mieux que des kits et bons alimentaires qui ne peuvent pas durer plus de deux jours, voire un seul selon la taille des familles économiquement faibles.

 

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