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PDG : un 51e anniversaire dans l’anonymat : Présage de la fin d’un cycle de règne…

Fondé le 12 mars 1968 à Koulamoutou par Omar Bongo, le Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir depuis lors, a célébré ces 51 ans d’existence et d’hégémonie dictatoriale sur l’Etat et la société gabonaise, et cela dans un climat d’incertitude et de doute autour de la santé d’Ali Bongo, officiellement en convalescence à Rabat.

Pour certains, Boa serait en soins intensifs, et, pour d’autres, comme Sanchez de la France Insoumise ou Luc Bengone Nsi du Morena, l’homme ne serait plus de ce monde.

De 1968 à 1990 : un bilan globalement catastrophique

La succession à Paris du père de l’indépendance Léon Mba qui s’apparente à un coup d’Etat médical s’est déroulée sous l’œil bienveillant de De Gaulle, président français de l’époque, et de Foccart, son conseiller Afrique. Il aurait été inadmissible que le Gabon accueille à sa tête un nationaliste, patriote et progressiste…du style Patrice Lumumba. Le choix fut porté sur l’agent des services secrets français au Gabon qu’était Omar Bongo. Sans légitimité quelconque, Bongo arrive au pouvoir, appuyé des services spéciaux extérieurs français et fait rentrer le Gabon dans ses années de plomb en installant une dictature civile et militaire dans le pays. Assassinats et disparitions politiques se multiplient. Germain Mba et bien d’autres. Musèlement des libertés démocratiques.
Ce régime est totalitaire avec le PDG comme Parti-Etat, en pratique au-dessus des institutions républicaines. Au plan économique, le clan Bongo se nourrit des rentes du bois, des mines et du pétrole, en alimente le PDG et clientélise la fonction publique afin de formater, contrôler et fidéliser, son personnel politique, ses relais partisans. Au cours de cette période, les décisions économiques, et les détournements massifs et pharaoniques plongent le pays dans une crise financière intenable entre 1985 et 1990. Malgré la répression, les Gabonais n’acceptent pas de voir les sociétés fermer l’une après l’autre. L’Etat opère même des ponctions sur les salaires des travailleurs du privé et des fonctionnaires pour rembourser les dettes qui avaient enrichi la mafia de copains-coquins bien installés dans les hautes sphères de l’Etat-Bongo.

Le rejet populaire du système Bongo-PDG

La dénonciation par le peuple de ces conditions sociales et l’aspiration au changement sont portées par les étudiants en janvier 1990. Bongo et le PDG qui clamaient haut et fort que « le multipartisme est mort et enterré à jamais » ont fini, face à la pression de la Jeunesse, par accepter, à la Conférence nationale de mars-avril 1990, le principe d’un « multipartisme immédiat ». La période 1990-2010 est marquée par l’obsession d’Omar Bongo de conserver le pouvoir. D’où achat et corruption des élites politiques, une culture administrative de non responsabilité (détournement, sans sanction).
Le pays qui n’avait pas décollé quand le pays avait de l’argent (1975-1985) va davantage reculer. L’argent finançait encore plus la politique et rien que la politique (les opposants, les associations, les courtisans, la françafrique). Dans le sang, il est déclaré plusieurs fois vainqueur dans des scrutins présidentiels bâclés avec le concours du système éponyme : PDG, Cour constitutionnelle, Commission nationale électorale, armée, ministère de l’Intérieur).

De division en division, le PDG à terre !

A sa disparition, le PDG est divisé en deux pour la première fois véritablement. En 2009, le vrai socle politique et stratégique du PDG quitte les rangs en signe de dénonciation d’une procédure pipée qui, normalement aurait dû permettre au parti de se donner un nouveau chef et de tourner la page d’un « Bongoïsme » très essoufflé et facteur bloquant pour le pays à tous les niveaux.
Mais les « monarchistes » du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo imposent Ali Bongo. De 2009 à 2019, Ali Bongo surprend tout le monde, à commencer par le PDG, en inaugurant un style politique qui échappe au parti. Il fait fi du parti dans la nomination des membres du gouvernement, de la haute fonction publique, crée des structures administratives parallèles (agences et autres commissions présidées depuis la présidence). Beaucoup d’argent public circule, sans contrôle parlementaire ni de la Cour des comptes, bien souvent en dehors des circuits officiels et transparents. Le trésor, dans tous les sens du terme, gît au palais du bord de mer de Libreville. Il a principalement enrichi le clan Bongo et tous les nouveaux riches depuis 2009.
Le PDG, composé, dans sa hiérarchie, de la vieille garde omarienne, est bien gênant et la méfiance que lui témoignent Abo et ses nouveaux amis est bien visible et palpable. Dès 2009, les barons du PDG qui émargeaient dans certaines structures sont remerciés sans ménagement. Au plan économique, le pays va connaitre la seconde grande période de gabegie de son histoire. La corruption, l’affairisme, l’arrogance des imposteurs dirigés par Ali Bongo met l’économie à terre : recours à un endettement astronomique, échec dans toutes les grandes promesses faites en 2009 (un minimum de 5 000 logements par an, 7 000 km de routes bitumées, emploi, accès à l’eau et à l’électricité, etc.).
En 2016, le débat sur la nationalité du candidat Abo à sa naissance s’empare du pays et des Gabonais. Le PDG refuse le débat interne sur le bilan de la gestion du pays par Abo. Ce qui va provoquer la seconde vague de divisions du PDG. De nombreux autres cadres et hiérarques du parti ont quitté le bateau pour rejoindre, comme Amo, sept (7) ans plus tôt, le peuple en lui demandant « pardon » pour leur complicité en tant que militants du PDG. Pour se maintenir au pouvoir à la présidentielle de 2016, Ali Bongo et le PDG s’imposent dans le sang : de centaines de Gabonais sont massacrés au QG de Jean Ping et au boulevard en face de l’Assemblée nationale et de la RTG. Mutisme de la France et Ali Bongo échappe à la Cour pénale internationale et à l’Union européenne. Plus de dossier accablant pouvant l’y envoyer, lui, ses complices civils et militaires, ainsi que des dignitaires du PDG.

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