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Peut-on réparer le système Bongo ?

En invitant les responsables des partis politiques de la majorité, Issoze Ngondet en donne impression. Le Gabon ne ferait que traverser une mauvaise passe, un peu comme l’économie japonaise qui a connu, selon des observateurs très très avertis, un reflux entre janvier et avril 2018.

Ces observateurs pointus estiment qu’après deux ans de croissance ininterrompue, ce n’est là qu’un contexte défavorable passager. Voici ce qu’en écrivait un journal français : « Le Produit intérieur brut (PIB) s’est contracté de 0,2 % entre janvier et mars 2018 sur fond de consommation des ménages morose et de repli surprise des investissements des entreprises, selon des données préliminaires publiées mercredi par le gouvernement. Ce chiffre « marque le premier déclin depuis le quatrième trimestre 2015 et met un terme à la plus longue période d’expansion depuis la fin des années 1980 », lors de la bulle immobilière et financière au temps d’un Japon tout puissant, a réagi Capital Economics dans une note. Le rythme de croissance s’était essoufflé au fil des derniers trimestres avec une hausse de 0,7 % début 2017, puis de 0,5 % aux deuxième et troisième trimestres et enfin de seulement 0,1 % en fin d’année. Pour autant, les économistes restent confiants, voyant là « une contraction temporaire ». »Il y a eu une conjonction de facteurs ponctuels, allant d’un recul des marchés boursiers à une hausse des prix des légumes du fait du mauvais temps », a commenté Takeshi Minami, de l’institut de recherche Norinchukin, interrogé par l’AFP».

Le Japon et le Gabon n’ont en commun que la presqu’homophonie des sonorités de leurs noms. Mais la comparaison entre les deux pays s’arrête là.
D’un côté, le Japon, nous parlons d’une économie qui, comme toutes les autres dignes de ce nom, peut connaître des phases de flux et de reflux, « recul des marchés boursiers » ou « une hausse des prix des légumes du fait du mauvais temps » – somme toute, des choses qui se rattrapent ou qui se « réparent » – tout en restant une économie de référence.
De l’autre, le Gabon, il s’agit d’un Etat rentier dirigé par les Bongo, l’Etat-Bongo, dont l’essence ne lui permet pas, ne lui permettra jamais, au grand jamais, de sortir le pays de la dépendance de la seule vente des matières premières, car c’est bien grâce à ce commerce-là (cf. « Complément d’enquête » sur France 2) que les Bongo et affidés procèdent à l’accumulation privée de cette part de richesses reversées par les multinationales présentes sur notre sol et que récupère une extrême minorité depuis maintenant 50 ans. L’Etat-Bongo a toujours servi, sert et servira toujours à cela.
Aujourd’hui, ce qui arrive au système Bongo n’a rien à avoir avec un phénomène conjoncturel comme dans le cas japonais. La remise en cause des capacités de l’Etat-Bongo à demeurer le principal employeur peut conduire à l’effondrement possible d’un des piliers des propres mécanismes bongoïstes d’équilibrismes clientélistes – qu’on appelle aussi « » dans le jargon politique omarien. Il consiste en un cadre consensuel non écrit entre Obo et les Gabonais visant à aménager l’administration civile et militaire comme un terrain pérenne d’entente où il pouvait déverser les demandeurs d’emplois de tous poils (jeunes diplômés, parents, affidés) et les élites contestataires.

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