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Platitude politique à Mitzic : Il était une fois un ministre vulgaire nommé Nkéa Nzigue

Francis Nkea, un amateur politique.

Après avoir été chassé comme un malpropre du ministère de la Justice en février dernier par les magistrats, Francis Nkéa Nzigue, ministre d’Etat de la junte chargé de l’Education nationale, a décidé de faire le buzz, mais négativement sur les réseaux sociaux et dans les conversations de bars mitoyens de Minvoul, Oyem et Libreville.

En cause, des propos tribalistes et rétrogrades sur la libération de Bertrand Zibi Abegue et les « grands ministères » que, pour un soi-disant avocat, docteur et prétendument homme d’Etat, qui ont choqué plus d’un alors qu’il était en tournée de précampagne pour les législatives dans son canton natal.

Retour sur les faits

D’après une vidéo qui circule sur Youtube, Nkéa Nzigue, en panne de popularité pour les législatives en vue et en manque d’inspiration, cherche à mieux se faire voir auprès des populations de Bolossoville afin d’avoir leur sympathie électorale. Il a donc cherché des sujets accrocheurs pour tromper la vigilance des populations locales au même endroit mythique où, en 2016, Bertrand Zibi Abegue avait remis Boa à sa juste valeur en démissionnant de ses fonctions de député du PDG.
Dans ses propos face aux populations, l’auxiliaire de justice Nkéa Nzigue a fait entendre aux populations venues l’écouteur, attirées par l’odeur de l’argent qu’il a ramené de Libreville et des cartons de dindons qu’il promettait, qu’il avait déjà tout fait pour que Bertrand Zibi, le chouchou des populations de Bolossoville par rapport à lui, soit libéré. Il a ajouté que Boa ne cesse de lui dire qu’il a pardonné à Zibi et qu’il est impatient de le voir sortir de prison. Mieux, que si Zibi est encore au gnouf, c’est parce que la justice connait des grèves en ce moment. Or, ancien député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) qui avait défié le président Ali Bongo Ondimba en démissionnant de manière spectaculaire durant la précampagne électorale pour la présidentielle de 2016, Bertrand Zibi a été incarcéré depuis le 1er septembre 2016. Par ses propos, Nkéa, sans le savoir et d’une certaine manière, n’a fait que trahir devant les caméras son mentor Boa qui a lui-même souvent nié être pour quelque chose dans la séquestration à la prison centrale de Libreville de Zibi, alors qu’un non lieu a déjà été prononcé pour sa libération. Une manière de montrer aussi qu’il n’y a pas de justice dans ce régime, mais des « instructions » qui sont données pour demander de maintenir tel ou tel en prison ou d’arrêter un tel en lui collant des motifs saugrenus comme ceux qui pèsent sur Zibi, à savoir : « crime contre la paix publique, association de malfaiteurs, instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat et instigation aux violences et voies et de fait, non-assistance à personne en danger et détention illégale d’armes à feu, coups et blessures volontaires aggravés, séquestration arbitraire ».
Le deuxième temps fort de sa causerie a été dominé par l’exaltation des ministères que Boa lui a confiés successivement depuis 2016 : d’abord ministère du Dialogue politique (2 directions générales). Boa aurait trouvé que Bolossoville mérite mieux et lui a été promu ministre d’Etat, ministre de la Justice pour « juger » tous les conflits du Gabon. Par la suite, Boa aurait estimé que Minvoul mérite un ministère encore plus grand, c’est-à-dire le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme (10 directions générales), puis l’Education nationale. Pour lui, toutes les provinces veulent tellement avoir ce poste qui est le plus grand ministère. Donc, les populations de Bolossoville et le Woleu-Ntem sont au sommet. Ainsi, pour Nkéa Nzigue, tous les ressortissants de Bolossoville auront des postes à l’éducation nationale. Ainsi estime-t-il qu’il est parti d’un « petit » ministère à de « grands » ministères.

Un discours démagogique et tribaliste sans réalisations politiques

A dire vrai cet être humain nommé Nkéa Nzigue ne surprend pas ceux qui le connaissent réellement. Moralité politique douteuse, opportuniste et arrogant pour masquer ses tares. Entre relents paysans et esprit d’arriviste, Nkéa Nzigue, qui siège au gouvernement de la junte depuis bientôt deux ans, n’ignore pas que les populations de Bolossoville vivent, d’après le rapport Mc Kinsey sur la pauvreté au Gabon, dans l’un des départements les plus retardés, pauvres et misérables du Gabon. Pour lui, la politique c’est la fierté d’être ou d’avoir un ministre. Mais pour quelle finalité ? Quel prolongement socio-économique au bénéfice des populations ? Combien d’écoles a-t-il construites à Bollosoville depuis lors avec ces « grands ministères » (Habitat et Education nationale) ? Combien de sociétés et d’enseignes commerciales a-t-il fait installer à Minvoul ? Combien de ponts, de routes a-t-il modernisés depuis lors ? Quid des questions plus sociales comme les emplois, les dispensaires, les bornes hydrauliques dans les quartiers de Minvoul, des filles-mères de Bolosoville ou de Minvoul en général ? En l’absence de ces arguments de fond valables, il a préféré faire des gesticulations qui le caractérisent. De surcroît, un soi-disant ministre de la République qui s’exprime avec vulgarité et un manque à la fois de culture politique et de reflexes attendus de lui par référence à ce que Léon Mba appelait « Gabon d’abord ».

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