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Province de l’Ogooué-Lolo et mal développement : la politique de partage d’ABO à l’épreuve des réalités

Le camarade Fernando Mawobo Lendoye

Considérée à tort ou à raison comme une province ayant offert un fort ancrage au Parti démocratique gabonais (PDG), l’Ogooué-Lolo reste, malgré tout, une localité qui enregistre une répartition très disproportionnée des prébendes aussi bien politiques qu’administratives, quoique cette province regorge d’une importante ressource humaine dévouée au PDG dans les différents départements et districts.
Cette province qui, à chaque échéance électorale, multiplie des génies et des stratagèmes pour porter très haut les couleurs de leur formation politique et ainsi trouver grâce aux yeux de leur DCP Ali, par ailleurs président de la République, chef de l’Etat, constate, à son corps défendant, que la moisson semble, au regard de la redistribution des postes administratifs et politiques actuelle, ne pas être équitable entre les différentes contrées que compte la “province-sœur». Sans remonter très loin, il suffit de partir de la composition de l’actuelle équipe gouvernementale pour cerner clairement que la politique de partage, pourtant prônée à cor et à cris par les différentes instances dirigeantes du parti au pouvoir, se heurte à des observations factuelles qui laisseraient penser que certaines localités sont privilégiées par rapport à d’autres. La preuve ?
Si, lors de la composition de la première équipe gouvernementale d’Alain Claude Bilie-By-Nze, la ville de Koula-Moutou reste la métronome en termes de bénéfices des largesses du pouvoir avec deux membres du gouvernement, Blaise Louembè Kouya et Hugues Mbadinga Madiya, grâce, sans doute, entre autres, au fait qu’elle est le chef-lieu de province, la réalité ailleurs est bien mitigée au point qu’on pourrait se demander à raison ce que tire tout ce beau monde comme avantage suite à autant d’activisme, de dévotion, de frénésie, de loyauté pour le parti de masse.

Tenez ! Lorsqu’on quitte Koula-Moutou, c’est Lastoursville qui trône avec deux membres du gouvernement, Brice Constant Paillat et Herman Immongault, en plus d’un conseiller spécial chargé des missions du président de la République, Benjamin Banguebé, sans oublier le nouveau président du CGE, Stéphane Bonda. Si, pour certains ressortissants de cette commune, cet état de choses est compréhensible et constitue un motif de fierté au motif que les plus hautes autorités les portent en haute estime, beaucoup, la situation cosmopolite de cette localité aidant, considèrent qu’en réalité seule une famille, depuis des lustres, tire vraiment son épingle du jeu des cartes qui s’y distribuent. D’ailleurs, il se susurre dans la ville du guerrier Wongo que les actuels deux membres du gouvernement que compte Lastoursville seraient des cousins, donc appartiendraient à la même famille. Si cela est fondé, on comprendrait pourquoi certains “camarades”, sous cape, se sentent floués par le pouvoir dans cette prétendue politique de partage.
Non loin de là, le district de Ndangui, pour la première fois de son histoire, peut se sentir rehaussé ou réhabilité, c’est selon, avec l’entrée de Huguette Ntsono au gouvernement. Une telle prouesse peut être perçue comme un réel motif de satisfaction. Reste à voir les réelles retombées de ce coup de force. La ministre Huguette Ntsono est d’ailleurs très au fait des attentes pressantes des populations de sa circonscription politique. Bref, pour continuer à faire des clins d’œil flatteurs à cette contrée, le ministre Hermann Immongault vient de promouvoir un de ses fils directeur de cabinet du ministre délégué aux Affaires étrangères.
Iboundji s’en sort aussi avec un modeste poste de président du conseil d’administration de la caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Matsatsa la mal aimée

Mais les laissés pour compte sont, malheureusement, le district de Matsatsa et celui de Popa. Le premier est aussi un vrai bastion du PDG tenu de main de maître par d’éminents cadres du PDG qui se sont succédé dans cette partie de l’Ogooué-Lolo. Aujourd’hui, il semble que ni le député Anatole Tsioukaka ni Fernando Mawobo Lendoye, tous deux pourtant membres du bureau politique, ainsi que d’innombrables autres figures de cette localité, ne semblent trouver grâce aux yeux de leur hiérarchie en dépit des scores staliniens engrangés par leur parti dans ce district à chaque échéance électorale. Au regard de ces différents résultats et au dynamisme, pragmatisme, la forte mobilisation d’actes de solidarité que n’a de cesse manifestés le MBP Fernando Mawobo Lendoye, pour ne citer que ce dernier dont les images récentes sur les médias achèvent de témoigner de la volonté de maintenir ce district dans le sillon du PDG, on peut se demander ce qui est reproché au district de Matsatsa pour ne pas voir un de ses fils ou une de ses filles hissé(e) à un strapontin administratif ou politique qui lui accorderait plus de coudées franches pour exposer davantage en plus haut lieu les attentes, certes bien connues de tous, des populations et surtout œuvrer avec plus de capacité à l’ancrage du PDG dans l’ensemble de Matsatsa. Partant du principe qu’une citadelle conquise ne doit pas être perdue, surtout à la veille des élections cruciales et particulières de cette année 2023. Ce qui est dit sur Matsatsa est tout aussi valable pour…Popa.
Il revient donc aux différentes hiérarchies du pouvoir de savoir où mettre un accent particulier pour ne pas laisser penser que la politique de partage dont ils sont les chantres au quotidien serait une simple vue d’esprit. Qu’on se le tienne pour dit ! Cinq membres du gouvernement pour une province comme l’Ogooué-Lolo est déjà un vrai motif de satisfaction et de fierté. Mais la répartition des ces forces à l’intérieur de la province demeure un sujet de débat qui pourrait, si on n’y prend garde, nuire à la cohésion d’ensemble.

Laurent Lekogo

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