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République du Moyen-Ogooué/Commune de Lambaréné : Délestages de dame SEEG, incendies et morts

Les dernières flammes de la maison totalement carbonisée.

Un incendie d’une rare violence a consumé une habitation avec mort d’un enfant sur le champ au quartier Adouma situé à la rive droite du premier arrondissement de la commune de Lambaréné le samedi 03 août 2018. Un autre enfant, brûlé au troisième degré dans la même maison, a finalement rendu l’âme le dimanche 04 août au soir. C’est le deuxième sinistre en moins d’un mois par incendie suite aux coupures de la SEEG à Lambaréné avec mort d’hommes.

Depuis quelques semaines, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) soumet joyeusement les populations de Lambaréné à des délestages qui poussent les populations à s’éclairer à l’aide des bougies. Le comble est que les responsables de la SEEG ne préviennent pas et ne font pas dans la sensibilisation en ce qui concerne leur mode inopiné de rationalisation de l’électricité.
« C’est toujours après la coupure de dame SEEG qu’il nous fait avaler dans le style délestage. Et c’est seulement dans nos bas quartiers que ces coupures intempestives se déroulent chaque nuit et, quelques fois, le jour. Il y a quelque mois, cet état de choses a disparu, mais voilà que cela reprend. Je regrette de dire que chaque fois que la SEEG coupe le courant, il y a toujours des incendies mortels. Alors je me pose la question de savoir pourquoi cette société ne fait pas d’efforts afin d’être correcte vis-à-vis de nous, ses clients ». C’est ainsi que s’est exprimé un riverain dans le quartier où cet incendie de rare violence s’est produit.
En effet, pour une ville frappée par la précarité comme Lambaréné, on compte encore de nombreuses bâtisses faites de matériaux de récupération ou de bois datant depuis plusieurs années déjà et facilement inflammables. Consciente de cela, la SEEG aurait dû non seulement procéder à l’établissement d’un programme de coupures, quartier par quartier, en ayant recours aux chefs de quartier, mais aussi lancer la sensibilisation en matière d’éclairage à la bougie, surtout après le premier drame. Mais, visiblement, ce qui s’était passé au quartier Petit-Paris III, dans le deuxième arrondissement de Lambaréné où le compatriote Florent Nziengui a perdu la vie dans sa maison des suites d’un incendie dans la nuit du 17 juillet dernier, là aussi à cause d’une bougie allumée à la suite d’une coupure d’électricité par la SEEG, a malheureusement été regardé comme un acte isolé.
Les morts d’Adouma, certainement des morts de trop, viennent rappeler à la face des autorités gabonaises et du monde que la vie n’a pas de prix. Chacun de nous paye à prix d’or les factures de la SEEG. La contrepartie devrait être l’amélioration du service aux clients. Cela passe par des investissements de qualité et non de la camelote achetée à moindre coût pour juste se faire du chiffre et qui cède le temps d’un matin. Rien n’explique que, pour une petite ville comme Lambaréné, les populations n’aient pas accès à l’eau potable et à l’électricité au quotidien. Trois (3) morts en moins d’un mois des suites d’incendies à la bougie liés aux délestages de la SEEG, c’est trop. Pire encore lorsqu’il s’agit des enfants.
Rappelons qu’à Adouma il y avait trois enfants dans la maison et leur grand-mère. L’une des mamans était allée à une prestation en qualité d’artiste dans un groupe socio-culturel du quartier. A Lambaréné, particulièrement en milieu fang, le temps de la saison sèche est le temps où l’on organise des retraits de deuil pour les parents défunts. Pour cela, on a recours à des groupes traditionnels qui, eux, recrutent des jeunes filles et garçons afin de perpétuer la tradition.
Lors de cette nuit, il ressort que madame Hélène Mamadjia est allée acheter des bougies. Une fois allumées, elle les a posées sur le congélateur au salon. Le sommeil étant plus fort que les humains, il a pris le dessus sur les habitants de cette maison et à pareille heure de la nuit, personne n’est restée éveillée pour surveiller. C’est ainsi que la flamme de la bougie a fait son bout de chemin jusqu’au matelas et les planches s’en sont mêlées. Le résultat, une fillette d’un an, au nom de Mengwa, a péri dans les flammes, sa grande sœur nommée Ibouanga Mihindou Princia, âgée de 5 ans, a été brûlée également. Conduit immédiatement au centre hospitalier régional Georges Rawiri de Lambaréné (CHGRL), les hommes en blouse blanche ont affirmé que la petite était atteinte au 3è degré. Malheureusement, dans l’après-midi du 04 août 2019, la petite Ibouanga Mihindou Princia a trouvé la mort. Alourdissant ainsi le nombre de victimes à deux personnes et des dégâts matériels très importants. Toute la maison s’est consumée entièrement avec tous les meubles et objets de valeur s’y trouvant.
GPA

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