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République du Moyen-Ogooué : Le grand virage à Lambaréné ?

Le régime PDG s’apprête à connaître des nuits noires à Lambaréné avec des risques très élevés de perdre les deux sièges de la commune de Lambaréné lors des prochaines législatives. Au premier arrondissement, Paul Marie Gondjout viendra difficilement à bout de sa sœur Madeleine Berre, alors qu’au deuxième arrondissement, le Dr Séraphin Akoue Davain devra doucher les ambitions politiques du général à la retraite Mondjo Boukila.

En déboulonnant Rao de manière inamicale de la hiérarchie du parti à Lambaréné, le putschiste émergent ne s’était pas aperçu qu’il venait de commettre là l’une des plus graves erreurs de sa vie. Certes, il était dans une logique de déminer son parti des anciens serviteurs de son père, pour ne pas dire du PDG traditionnel, mais cette incorrection va lui valoir des conséquences incalculables dans certaines provinces et, particulièrement, dans le Moyen-Ogooué où l’on peut parier sans risque de se tromper que les deux sièges de la commune de Lambaréné vont basculer dans l’opposition. L’Union nationale de Zacharie Myboto, qui va investir Paul Marie Gondjout, et Les Démocrates, qui vont investir le Dr Séraphin Akoure Davain, deviendront bientôt les nouveaux maîtres de Lambaréné.
Au temps du règne de Georges Rawiri, le PDG avait une emprise indéniable sur le Moyen-Ogooué au point que, malgré son impopularité, ce parti faisait main basse sur les neuf sièges de députés que comptait la province à l’époque. Face à l’argent et à la fraude, les poids lourds de l’époque, à l’image de Madame Josiane Animbogo, Zéphirin Rayita (à l’époque sociétaire du PUP de Louis Gaston Mayila), Paul Marie Gondjout, Séraphin Akoure Davain butaient chaque fois sur le rocher Rao au siège unique de la commune de Lambaréné. Rawiri est mort, Omar Bongo aussi. Et depuis quelques années, Ali Bongo s’emploie à planter les derniers clous dans le cercueil du PDG. On n’en finit plus de compter les cadavres politiques de l’ère Omar Bongo. Rao, qui avait maintenu la province du Moyen-Ogooué dans le sillage tracé par Georges, fait partie de ces morts politiques de Boa. En outre, la commune de Lambaréné compte désormais deux sièges dans une ville où le parti présidentiel (PDG) est agonisant.
Conséquence, les proies d’hier ont pris conscience qu’elles peuvent désormais être de vrais jeunes prédateurs. Le terrain est prenable pour l’opposition qui voit là une aubaine, une sorte de clémence du ciel qui lui permet de glaner deux sièges de députés sans qu’elle ait à s’affronter. En effet, les deux jeunes loups de la commune de Lambaréné ont chacun son périmètre de prédilection. Paul Marie au premier arrondissement, Akoure au deuxième.

Au premier arrondissement on croit dur comme fer que l’heure de Paul Marie Gondjout a enfin sonné.

Au niveau du premier arrondissement, le PDG ne s’est pas encore prononcé ouvertement sur son candidat, au regard de l’âpre bagarre que se livrent Ogouma et sa cousine Madeleine Berre en ce moment avec un sérieux avantage pour Berre, membre du gouvernement qui a réussi à nommer un demi-ministre sous la barbe d’Ogouma alors que ce dernier vient de subir une énième humiliation via Boa qui l’a fait dégringoler du poste de directeur de cabinet adjoint I à simple conseiller spécial. On se demande si, par réalisme, il viendrait à l’idée de Boa de remettre Rao en orbite comme dernier recours. Pas sûr, au regard de l’avance prise par Madeleine sur le terrain. Lui dire aujourd’hui qu’elle n’est pas partante risque d’aggraver encore plus les choses aussi bien au PDG que dans la galaxie galoa de Lambaréné où on peine à porter le PDG en triomphe non seulement à cause du fait Jean Ping, mais aussi au regard des différents cas d’humiliation dont sont victimes les membres de cette communauté au sein du pouvoir émergent.
Au deuxième arrondissement, le général Mondjo Boukila aurait pu faire l’affaire, les « mwane-ngudji » étant majoritaires au deuxième arrondissement (Isaac). Mais l’homme non seulement est un parfait anonyme à Lambaréné et particulièrement chez lui à Isaac où il n’est connu que par son voisinage, pire, il va se présenter sous les couleurs du parti criminel, adepte des crimes rituels qui ont causés tant de deuils à ce pays, le PDG d’Ali Bongo. Et aujourd’hui, la simple vue d’hommes en uniforme fait tout de suite penser aux tueries du 31 août 2016 chez Jean Ping et les jours qui ont suivi. Le général n’y était certainement pas, mais dans la mémoire collective, les hommes en uniforme sont désormais assimilés aux principaux soutiens du régime en place. Et le fait pour le général Mondjo Boukila de porter les couleurs de ce parti tombe sous le sens. Il se fait prendre lui-même la main dans le sac et donne de facto des arguments à son adversaire qui n’aura pas trop besoin de forcer le talent pour dézinguer son adversaire.

 

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