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République du Moyen-Ogooué/Mairie de Lambaréné : Vente de la parcelle de la BGD au prix d’un kilo de carpe

Trente millions (30 000 000) francs cfa, c’est la coquette somme que vient de palper l’actuel président du Conseil municipal de Lambaréné, le camarade Jean Juste Maury. Somme que lui a aboulée, rubis sur l’ongle, le liquidateur de la Banque gabonaise de développement (BGD) suite à un pathétique deal de dupes.

Il y a quelques mois le régime PDG de Libreville décidait de la fermeture de certaines institutions bancaires étatiques. La Banque gabonaise de développement (BGD), plombée par une gestion digne d’une épicerie de quartier en fait partie. Un liquidateur est désigné, en la personne de Richard Lariot Ombeny. C’est ce sémillant beau gosse qui s’est alors chargé de gérer l’actif et le passif de la BGD.
Pour la petite histoire en lien avec ce qui vient de se passer à Lambaréné, dans les années 2000, l’ancien chef de l’Etat, Omar Bongo, avait décidé d’étendre la présence physique de la BGD à l’intérieur des provinces en y érigeant des directions provinciales. Mission est donnée aux municipalités de faciliter cette opération en y trouvant des parcelles à rétrocéder gratuitement à la BGD pour la construction de ces sièges. Toutes les municipalités se sont pliées à cette directive présidentielle et l’ont formalisée en acte administratif en dehors des municipalités du centre et du sud (Lambaréné, Mouila, Tchibanga).
Ainsi, lorsque le liquidateur passe au recensement de son patrimoine, il découvre effectivement qu’il ne détient aucun document administratif sur les sièges de Lambaréné, Mouila et Tchibanga. Il décide alors de formaliser les choses. Si, à Mouila et à Tchibanga, selon nos sources, les choses se sont faites dans les règles de l’art, à savoir sans bourse délier, à Lambaréné, comme gagné par une certaine cupidité, le maire central, Jean Juste Maury, jure la main sur le cœur qu’il a retourné toutes les archives de la municipalité de Lambaréné jusqu’à transpirer et il n’a pas trouvé un traitre document signé de la main et par la plume de Victor Afene (maire de Lambaréné à l’époque) cédant une partie du patrimoine municipal à la BGD. Autrement dit, pour Maury, administrativement, la parcelle sur laquelle est érigé le siège provincial de la BGD reste à ses yeux un bien de la municipalité de Lambaréné. Toutefois, il serait prêt à fermer les yeux, mais il faudrait une contrepartie. Maury ne voulant pas se montrer trop gourmand, il exige au liquidateur de lui verser une petite gâterie de trente millions (30 000 000) de Fcfa. De quoi susciter des envies du côté de Mouila et Tchibanga.
En réalité, Maury est tout, sauf idiot, parce que, comme nous l’avons dit plus haut, il s’agit en réalité d’un deal de dupes. Car si la BGD est effectivement propriétaire du site où est bâti son siège provincial à Lambaréné, il y a un handicap. Il ne dispose d’aucun document de propriété. Or, et c’est là où le bât blesse, dans son processus de liquidation, le liquidateur de la BGD a déjà trouvé un client pour l’achat de son bien de Lambaréné. Il s’agit de la toute puissante banque BGFIBank qui veut étendre et moderniser ses services sur les bords de l’Ogooué. Et il se trouve que Maury à l’info. Il est donc conscient que sans son imprimatur, le liquidateur de la BGD n’aura rien à vendre à la BGFI. Et le liquidateur sait que sans le document de Maury, il ne peut espérer les millions qu’il va engranger de la superbe vente de son bien situé sur les berges de l’Ogooué. Pour ceux qui ont visité Lambaréné et qui sont passés devant la BGD, trente millions, convenons-en, c’est véritablement une misère face à ce que va engranger la BGD.
Toutefois, ce qui surprend plus d’un ici, c’est que la vente non seulement s’est faite dans la plus grande confidentialité (sans consultation du Conseil municipal), mais mieux encore, le liquidateur de la BGD aurait payé les trente patates, tenez-vous bien, en espèces via un de ses hommes de main, à savoir l’argentier municipal.
La rumeur à Lambaréné dit que lorsque le grisbi est arrivé au cabinet du maire, 10 millions manquaient déjà à l’appel. De deux choses l’une. Soit ces gars-là ne savent pas compter l’argent, soit une grosse commission est tombée en route. Gageons que le moment venu, le maire de Lambaréné lui-même fera la lumière sur cette opération, car au moment où nous bouclons ce numéro, une source en poste à BGFI Libreville nous apprend qu’une somme de 10 millions aurait atterri dans le compte d’une grosse légume en poste à l’hôtel de ville de Lambaréné. Certainement rien à voir avec les 10 millions manquants du deal de la BGD.

 

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