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Affaire BLA/Nourredin Bongo Valentin : Le coup d’Etat médical !

Depuis la « maudite nuit du vendredi 13 » décembre 2019, Sans-famille a accueilli d’illustres pensionnaires. Il s’agit des anciens ministres Brice Laccruche Alihanga, Roger Owono Mba, Tony Ondo Mba et Noël Mboumba. Ils sont poursuivis pour «présomption de détournement de l’argent public, corruption et blanchiment de capitaux ».

Présumés innocents, ces anciens ministres feraient les frais de la brouille née entre Nourredin et son ancien « » BLA. Comme quoi, au Gabon, l’amitié peut conduire en prison et même au cimetière. D’ailleurs, il aura fallu cette brouille pour que les Gabonais, hébétés, apprennent que celui qu’Ali Bongo avait librement nommé comme son directeur de cabinet et qui a géré le pays pendant toute la durée de sa convalescence, n’était qu’un illustre délinquant. N’est-ce pas pathétique ?
Les charges qui pèsent sur le clan BLA peuvent se résumer à deux :
– détournement de fonds publics, corruption et blanchiment ;
– atteinte à la sûreté de l’Etat ; en français facile, cela signifie que le clan Ajev complotait et s’organisait pour la prise du pouvoir.
Les juridictions gabonaises préparent, pour d’aussi lourdes accusations, la Cour criminelle spéciale et la Cour de sûreté de l’Etat. Les deux principaux justiciables des deux crimes passibles des deux tribunaux spéciaux sont BLA et son plus fidèle lieutenant, Emmanuel Tony Ondo Mba, ou, encore, Tom 18 comme on le désigne à Bitam. Ils risquent la réclusion criminelle à vie.
Il semble que BLA, au lendemain du 24 octobre 2018, date de l’AVC d’Ali Bongo Ondimba, avait eu la certitude que le pronostic vital était engagé et que, dans tous les cas, le chef de l’Etat pourrait ne pas recouvrer la plénitude de ses facultés mentales pour se maintenir aux commandes du Gabon. Les 12 mois suivants ont vu la puissance du dircab d’Abo et de ses proches compagnons, Tony Ondo Mba, Noël Mboumba, Ndoudangoye, étendre son contrôle à plusieurs institutions comme l’Assemblée nationale, les exécutifs locaux, aux régies financières, aux forces de défense et aux services de renseignements. Avec la mainmise sur les ressources pétrolières, BLA, chef de ce quarteron d’aventuriers et d’ambitieux, ne rêvait plus que du pouvoir suprême. Seule la Cour constitutionnelle échappa à son diktat. BLA avait dû composer avec 3M pour le renouvèlement de cette institution, gardienne du temple, et la composition du gouvernement. Le PM Julien Nkoghe Bekale appartient à ce compromis. Les sénateurs dont le mandat s’achèvera en décembre 2020 faisaient déjà allégeance.
BLA, qui avait mis presque toutes les institutions à ses pieds, semble n’avoir partagé son projet de conquête du palais des Bongo primitivement qu’à un seul membre du clan : Tony Ondo Mba. Plus tard, il se serait confié au pôpô Fanou qui va se révéler être son Judas. Tom 18 devait, selon le complot, conduire la transition au poste le plus élevé. Le rétablissement progressif d’Abo, le marquage de Sylvia et de son fils Nourredin feront éventer ce projet. C’est ainsi que, recevant régulièrement BLA, Abo aurait fait croire à ce dernier que sa fragile santé ne lui permettrait plus de se projeter pour l’élection de 2023. Fort de ces confidences, BLA et l’Ajev passeront à la vitesse supérieure avec la tournée républicaine pour prouver aux Gabonais et à nos parents gaulois qu’il devenait, de facto, l’homme de la situation. C’est alors que nombreux sont ceux qui, parmi les notables de la République, les députés et les sénateurs, les hauts fonctionnaires et les officiers généraux, se transformèrent – système clientéliste oblige – en courtisans et vassaux. Le PDG n’avait d’autre option que de composer avec BLA qui avait pour objectif sa disparition. Tout était réglé sur un timing dont le compte à rebours devait s’égrainer dès 2020. A l’évidence, BLA, Tom 18 et l’Ajev avaient commencé à dérouler leur agenda comme on l’a vu au meeting du stade de Nzeng-Ayong. Toutes les pièces du puzzle devaient se réunir avant 2023 pour une déchéance d’Abo pour raison médicale. Un tel putsch …médical n’a été réussi qu’en Tunisie par Ben Ali, dans les années 1980, contre le père de l’indépendance, Habib Bourguiba.
BLA avait déjà pris attache avec certains leaders de l’opposition qui devaient soutenir cette alternance pacifique.

MK

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