A travers vallées, ravins et ponts de fortune, Alexandre Barro Chambrier a sillonné ce samedi 17 juin 2023, les quartiers Bangos, Malaba et Melen Pk 11, dans le 5ème arrondissement de Libreville, faisant, comme c’est devenu son habitude, du porte-à-porte afin de recueillir les attentes de ses concitoyens. A l’occasion de la causerie qui a bouclé, à Bizango Bibéré Melen Rails, ces échanges de proximité, le patron du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), a insisté sur la limitation des mandats présidentielles à deux, car selon lui, le Gabon n’appartient ni à un clan, ni à une famille mais à tous les gabonais.
Après avoir parcouru Bangos, Malaba et Melen Pk 11 en faisant du porte-à-porte, réalisant au passage les risques d’électrocution et d’éboulement de terrain auxquels sont exposés les habitants de ces quartiers, du fait de la précarité des conditions de logement, Alexandre Barro Chambrier a demandé, dès sa prise parole à la causerie politique qu’il a animé par la suite à Bizango Bibéré Rails, une minute de silence à la mémoire des disparus de cette zone, notamment celle de l’épouse de l’ancien premier Ministre, Raymond Ndong Sima, décédée le même jour.
Revenu sur l’objet de sa visite, le patron du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), abordant plusieurs sujets d’actualité, n’a pas manqué d’évoquer la limitation des mandats, notamment présidentielles, une disposition que la dernière concertation politique de février dernier avait fait sauter dans le but, affirment certains gabonais, de pérenniser le régime d’Ali Bongo au pouvoir. « Tout est sens dessus dessous, tout a été désarticulé, tout a été cassé et aujourd’hui on vient pour demander encore cinq années. Mais cinq années pour faire quoi, cinq années pour aller où, quand on a échoué pendant quatorze ans ? », s’est interrogé Barro Chambrier, avant d’exposer la vision de sa formation politique sur la question. « Ce pays a besoin de plus de démocratie, dorénavant un chef d’Etat qui est élu est jugé sur ses résultats. Il fait un mandat de cinq ans, si le bilan est positif, on peut le reconduire une fois, si le bilan est négatif, on le change. (…) Quelqu’un ne doit pas s’éterniser au pouvoir, le Gabon est à nous tous, il n’appartient pas à une famille ou à un clan. », a ajouté ABC.
Par ailleurs, prenant lui aussi part au débat actuel sur la prétendue xénophobie des gabonais, le membre de la plateforme Alternance 2023 y voit un comportement de pyromane de la part de ceux-là qui, de par leur amateurisme, ont fini par faire le lit à la montée en puissance de ce sentiment. « Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, les gabonais se sentent étrangers dans leur propre pays. Ce n’est pas le pyromane qui doit venir se plaindre de l’incendie, ce n’est pas ceux qui allument le feu qui doivent venir dénoncer quoi que ce soit car ils sont à l’origine de cette situation », a martelé le natif d’Ossengué.
Notons que depuis l’affaire Ousman Cissé, lequel avait été promu par le pouvoir actuel à la tête de la société d’énergie et d’eau du Gabon (Seeg) et démis le lendemain par un soulèvement populaire des employés de cette entreprise en raison de ses origines sénégalaises, la dénonciation des nominations des gabonais d’adoption à des fonctions stratégiques de l’Etat, au détriment des gabonais d’origine, devient de plus en plus courante. Serait-ce là de la xénophobie ? Libre à chacun d’en juger.
Récemment, le gouvernement gabonais, la première Dame, Sylvia Bongo et le PDG se sont exprimés pour condamner cette supposée xénophobie grandissante. Hypocritement ?