Frileux et frustré de voir que son opération n’a pas produit les résultats escomptés, l’émergent bourgeois Ali Akbar Onanga y’Obeghe a menacé ses subordonnés, les soupçonnant soit d’avoir joué aux facilitateurs, soit en se faisant soudoyer pour signer les fameuses attestation de présence au poste. Et pour contourner cette situation, au-delà des fiches de présence qu’il vient d’inventer afin de désormais pointer les fonctionnaires (une nouvelle trouvaille sous le ciel émergent du Gabon), des espions, en réalité des délateurs, vont être mis à contribution afin de dénoncer ceux qui, au sein de l’administration, se sont amusés à ce jeu.
Une aventure périlleuse et dangereuse dans un pays où la jalousie, la haine, l’envie de nuire et de détruire peuvent effectivement conduire à la délation afin de briser la carrière d’un compatriote. Il faut le rappeler, au Gabon, le fait tribal, lié au fait politique, fait en sorte qu’à la moindre occasion, on soupçonne celui qui n’est ni de mon ethnie, encore moins de mon parti, d’être nuisible. Et à ce niveau, les militants du parti au pouvoir évoluent en première division du fait qu’ils ont la facilité de rencontrer les différentes autorités du pays dans un cadre purement militant afin de glisser un nuisible BR contre un cadre supérieur de son administration dont la bouille ne leur revient pas ou par simple jalousie, ou encore parce que la petite, plus gradée, n’aurait pas cédé à la demande d’une parade nuptiale… Nous savons tous comment des carrières ont été bousillées dans ce pays.
Comme on le voit, en se livrant à la fabrication de délateurs pour des objectifs inavoués, Ali Akbar Onanga entraîne le pays vers des lendemains incertains. Mais rien ne lui garantit que c’est à ce niveau qu’il aura les résultats escomptés. Il risque malheureusement d’y laisser des plumes lui-même.
Avant lui, Mabiala avait convaincu Ali Bongo d’étendre les fonds communs, à l’époque, uniquement limités aux seuls régies financières, à l’ensemble des fonctionnaires. Nous savons comment ça s’est terminé. Visiblement, le roi des Tékés serait en train de commettre la même erreur. Ali Bongo, qu’il le sache, est tout, sauf un enfant de choeur. S’il ne le sait pas, qu’il pose la question à son frère Jean Pierre Oyiba qui hurle actuellement au meurtre.