Des images qui choquent et heurtent. Un père de famille, mis à genou par les hommes du général Oligui Nguema devant sa propre gamine d’à peine 3 ans et qui assiste médusée, à ce spectacle d’humiliation de son papa. Ailleurs, ce sont les mêmes éléments de la GR qui sont entrain de violemment brutaliser un jeune compatriote, le malmènent dans leur gros camion…Voilà ce à quoi nous avons droit ces derniers jours de la part de nos forces de l’insécurité. Des spectacles suivis en live sur les réseaux sociaux.
Ces images démontrent le mépris, l’arrogance et la violence aveugle avec laquelle, nos militaires s’adonnent à cœur joie. Nous sommes en temps de crise sanitaire, une guerre contre un virus qui est venu modifier totalement notre vivre ensemble. Exiger une bavette à une fillette de trois ans et en faire payer le prix de ce manquement à son papa en lui infligeant une humiliante punition est loin d’être tolérable et menace au plus haut point, notre vivre ensemble. Du côté de Port-Gentil, un adolescent tabassé à sang dans la ville par un militaire pour non port de bavette…Visiblement, le zèle amer des corps habillés depuis quelques temps conduit à des abus de tout genre.
Au vu de ces images, on observe comme si les forces de sécurité et de défense du Gabon n’avaient pour mission que d’exercer des violences contre leurs propres concitoyens. Sous d’autres cieux, le rôle d’un militaire aujourd’hui n’est plus uniquement coercitif, violent, mais pacifique, pédagogique voir humanitaire. Brimer et humilier le peuple que vous êtes censés protéger démontre clairement que nous n’avons pas d’armée républicaine, mais une milice au service d’un homme, d’un clan, d’une famille et des proches d’un régime.
Actuellement, circule sur les réseaux sociaux deux documents mettant en parallèle la façon dont les policiers sénégalais et gabonais traitent leurs concitoyens qui ont oublié de bien mettre leur masque ou bavette anti-covid. Au Sénégal, la police a un stock de masques et fournit gratuitement un masque à l’indélicat qui est prié de le mettre sur place. Au Gabon, ceux qui ne mettent pas le masquent ou le portent mal, sont soumis non pas à des amendes comme l’aurait voulu le régime, mais à des actes d’humiliation en public.
Tout homme a droit à la dignité et le port de l’uniforme ne devrait pas donner à ceux censés protéger les populations, une forme d’immunité et un droit à commettre des exactions sur des paisibles compatriotes. Lambert Noël Matha, ministre de l’Intérieur et Michaël Moussa Adamou, ministre de la Défense, ou le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda devraient rappeler leurs hommes à l’ordre et au respect de la dignité d’autrui.
Toutefois, il y a lieu de relever, le comportement appréciable des bérets rouge et des jeunes gendarmes qui eut, privilégient la sensibilisation, le rappel à l’ordre, ceci dans un climat de courtoisie qui surprend plus d’un. Tout le contraire de la GR, les pompiers et la marine dont le seul langage qu’ils affectionnent, est celui de la violence et des humiliations.
« Nul ne peut être torturé ou humilié, même lorsqu’il est en état d’arrestation ou d’emprisonnement », nous rappelle notre loi fondamentale.