Comme il fallait s’y attendre, c’est suite « à des griefs de certains héritiers portant sur la gestion de Ndoye Louri » que, par une décision rendue le 20 août 2018, le tribunal a décidé de suspendre sa mission et lui a interdit de poser tout acte dans le cadre de cette succession, lui impartissant un délai d’un mois pour dresser un rapport à date de sa mission.
De sources proches du dossier, il se dit que fort de son impunité dans toutes les autres affaires qu’il traine au tribunal de Libreville, « Ndoye Louri agissait désormais comme si les biens de la famille Bongo Ondimba étaient les siens, tentant d’imposer ses volontés aux ayant-droits et manifestement soucieux de monétiser tout ce qui peut l’être et maximiser ses gains ».
La nouvelle avait stupéfié les observateurs, notamment dans le milieu des entreprises gabonaises et parmi la majorité des magistrats intègres du tribunal et même au-delà au sein de la chambre des notaires du Gabon. Par l’ordonnance n° 0125/16-17 en date du 06/04/2017, le président du tribunal de Libreville, on ne sait dans quelles circonstances et sur quels fondements juridiques, faisait du sulfureux syndic Athanase Ndoye Louri l’exécuteur testamentaire de la faramineuse et complexe succession de feu le président Omar Bongo.
Une consécration pour Ndoye Louri Athanase qui fut incarcéré en août 2014 suite aux multiples plaintes des actionnaires et des dirigeants des entreprises auprès desquelles il s’était vu confier une mission par le même président du tribunal .
En effet, il fut assigné en justice par les dirigeants desdites entreprises pour des faits de spoliation et d’enrichissement illicite et ne dut sa remise en liberté que grâce à d’évidentes complicités au sein du tribunal. En termes de spoliation, l’on se souviendra de l’affaire Félix Bongo et des fourgons blindés. Une affaire montée de toutes pièces où Ndoye Louri sétait ’illustré en seigneur de ces biens. C’est à cette personne au passé non reluisant que l’on confia une tâche aussi sensible légalement et exclusivement dévolue aux notaires.
En son temps, d’aucuns ont jugé inédit un tel contournement de la loi et interrogé l’ensemble des professionnels du droit. Tout comme il est surprenant qu’Ali Bongo, chef de l’Etat et président du Conseil supérieur de la magistrature, en sa qualité de principal légataire universel à ladite succession et, par ailleurs, garant de la bonne exécution des lois dans notre pays, ait pu permettre qu’un repris de justice, qui n’en a ni la qualité ni les compétences, puisse s’immiscer dans un dossier le concernant personnellement. Vraisemblablement les héritiers Bongo Ondimba viennent de rejoindre la cohorte de personnes délestées par Ndoye Louri avec des complicités qu’il faudra bien établir un jour.
A ce qui se dessine, cette éviction ne manquera pas d’ouvrir d’anciennes affaires au sujet du sulfureux syndic.