Pour commémorer son 51ème anniversaire, le Parti démocratique gabonais (PDG) a, dans son programme, introduit la célébration des messes et cultes d’action de grâce en faveur de l’illustre inapte de Rabat. Une occasion pour ces adeptes de détournements, de crimes rituels et d’assassinats politiques pour aller exposer les signes distinctifs de leur parti dans les Eglises, notamment catholique, afin de rappeler certainement leur lien d’amitié avec Basile Mvé Engone qui, visiblement, cherche à s’en défaire.
Le mardi 12 mars 2019, en l’absence de son Distingué camarade président (DCP), désormais inapte, le Parti démocratique gabonais (PDG) a célébré son 51è anniversaire. Et pour marquer cet événement, ce parti ne s’est pas privé d’envahir certaines églises catholiques. Fait pathétique, les militants étaient tous, ou presque, vêtus du pagne de leur parti. Et dire qu’il y a quelques temps, le régime avait pris un texte préservant les lieux de culte de toute activité politique. Malheureusement, cela ne semble concerner que l’opposition. Au Gabon, l’Eglise et le régime PDG, c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Au moment où le PDG fait l’objet d’un véritable rejet de la part des populations, rejet qui a même déjà pris forme -fait inédit – dans le Haut-Ogooué, l’Eglise catholique au Gabon, elle, court le risque de jouir de sa disgrâce.
Rappelons qu’il y a trois ans, à la suite du dialogue du régime à Angondjé, dialogue auquel l’archevêque de Libreville, accessoirement militant d’honneur du PDG, le camarade Basile Mvé Engone, avait pris activement part, pour l’avoir vu à la télévision à côté du dictateur émergent, lors la cérémonie du sacrement de confirmation, de nombreux catéchumènes, cette année-là, avaient refusé que le patron de l’archidiocèse de Libreville les oignît d’huile sainte et leur imposât les mains. Des mains qu’ils jugeaient souillées. Ils avaient préféré recevoir ce sacrement, qui faisait d’eux des chrétiens adultes, des mains des prêtres qui officiaient avec le membre du PDG et patron de l’Eglise catholique à Libreville. Interrogés sur leur attitude, les enfants avaient clairement avoué qu’ils avaient « refusé que des mains souillées par des pactes diaboliques avec des gens qui adorent le diable et font dans les crimes rituels touchent leur tête. On pensait même qu’il voulait nous prendre les chances », disaient-ils. Sortant de la bouche des enfants, c’était tout de même osé et dévoilait l’impopularité et le rejet dont faisait l’objet Basile Mvé Engone de la part de ses propres fils dans la foi, nouvellement convertis.
Dernièrement, lors de la célébration d’une messe du jubilé de la mission catholique de Donguila, l’homme de Dieu avait publiquement demandé pardon au peuple gabonais et particulièrement au peuple de Dieu. De nombreux Gabonais s’étaient émus de voir cet homme de Dieu faire acte d’humilité et de contrition, lui qui, hier, affichait une humiliante marginalisation envers ceux qui critiquaient son positionnement politique. D’aucuns mirent d’ailleurs son acte dans le fait qu’Ali Bongo n’étant plus là et ne pouvant plus jamais revenir au pouvoir, saint Basile n’avait plus rien à craindre de personne et que lui, qu’on jugeait trouillard et moins courageux que ses propres prêtres, venait de trouver effectivement des vertus de courage.
Mais on a vite fait de parler en sa faveur. Depuis mardi dernier, ils sont nombreux, les chrétiens qui ne cachent plus leur gêne de voir que saint Basile qui ne s’est pas privé d’ouvrir grandes les portes de ses églises à ses camarades du PDG venus se moquer de Dieu sous la barbe du camarade Basile. Irrité par ce comportement, un camarade, visiblement lucide, ne se priva pas de dire son émotion en ces termes : « Vous amenez le parti à l’église ? Quid de la note du gouvernement rappelant que les lieux de culte devraient être préservés d’activités politiques et/ou politiciennes ? Où sont la cohérence et la crédibilité du pouvoir ? Pourquoi l’opposition devrait, seule, se soumettre à cette directive ? Le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba ne s’est jamais rendu à une église ou à la mosquée en tenue du parti ».
Sensible à cette réaction, le doyen André Dieudonné Berre Aboukou lui répondit : « Cette réaction mérite d’être prise au sérieux, car la valeur de la prière est dans la sincérité du cœur et, par conséquent, invisible à ‘’l’œil nu’’. ». Comme c’est touchant !
Malheureusement, ceux qui ont envahi les églises catholiques de l’archidiocèse avaient un seul but, prouver la proximité de l’Eglise, sinon de son chef, avec le pouvoir. En venant faire étalage, en ce temps de carême, de signes distinctifs de leur parti dans la maison de Dieu, pourtant dite apolitique, et à une période aussi sensible que le carême, le régime PDG n’était pas là pour la prière, si tant est qu’il sait ce qu’on appelle prière. Il était là pour sa bamboula.
Le comble c’est qu’à Sainte Marie, squattent, depuis quelques semaines déjà, des jeunes enseignants que le régime PDG affame en refusant de régler leur situation de solde. Ils ont dû apprécier.