Le dernier rapport de la Banque mondiale sur le Gabon confirme qu’il a été creusé un trou de 12,4 milliards de Fcfa dans les coffres de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Selon une source interne, si rien n’est fait pour justifier le trou dans les brefs délais, une grève générale des agents viendra paralyser les activités de la CNAMGS.
Pour un prétendu détournement de 338 millions, le maire de Libreville se trouve actuellement en difficulté, car poussé à la démission par les grands voleurs du bord de mer. Mais que fait-on du trou de 12,4 milliards de la CNAMGS ? Passe-t-il en pertes et profits ? Aujourd’hui, nous apprenons que le bord de mer cherche à étouffer par tous les moyens la manifestation de la vérité, car, selon notre source, le DG de la CNAMGS ne recevrait ses instructions que de son frère Théophile Ogandaga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo. Le ministre de tutelle n’aurait aucune emprise sur le DG de la CNAMGS.
Le comble est que pendant que l’opinion attend que le DG de la CNAMGS, Séverin Anguilet, et le DC du président de la République, Théophile Ogandaga, viennent justifier le trou de 12,4 milliards, le DG de la CNAMGS a organisé une journée festive hier, jeudi 09 juin, à l’hôtel Nomad à partir de 9 heures.
Comment comprendre que le DG de la CNAMGS détourne 12,4 milliards sans être inquiété ? A quel titre le dircab du PR a-t-il convoqué le PCA de la CNAMGS, Jean Pierre Boukila, le vendredi 04 juin 2021 ?
Rappelons que les salaires des cadres dirigeants ne sont toujours pas payés à cause d’une augmentation sauvage des salaires du DG Séverin Anguilet. De 5 000 000 de frs à 15 000 000 de frs ; du Daf, Henri Ogouamba, de 4 500 000 frs à 7 500 000 frs ; du DRH, Josiane Bivigou, de 2 800 000 frs à 4 500 000 frs.
L’agent comptable, Axel Ognagna, aurait refusé de payer et exige du DG une réquisition. Le DG ne veut pas la lui donner. D’où le bras de fer qui s’est engagé entre les deux. Et pourtant, les salaires des dirigeants des entreprises parapubliques et publiques sont bien encadrés par des décrets. Sur quelle base légale se sont opérées ces augmentations ?
L’agent comptable est passé effectivement mardi à 10 heures au bord de mer. Le DG du Trésor, Yann Koundje, a adressé une lettre le même mardi au DG de la CNAMGS dans laquelle il lui demande de donner une réquisition à l’agent comptable pour le paiement des salaires des cadres dirigeants. Jusqu’à présent, c’est le bras de fer entre le DG de la CNAMGS et l’agent comptable.
Toujours dans la journée de mardi, la DRH, Josiane Bivigou, a dit verbalement à tous les cadres dirigeants de la CNAMGS qu’ils ont jusqu’à aujourd’hui, vendredi 11 juin 2021, pour déposer à son secrétariat leurs demandes d’avance sur solde au titre du mois de juin 2021…
Aujourd’hui, les prestataires de soins ne sont toujours pas payés. Tout comme les institutions chargées de faire les audits sont soupçonnées de corruption… Renaud Allogo Akue est pourtant au gnouf pour les mêmes faits qui sont monnaie courant à la CNAMGS jusqu’à présent. Pourquoi deux poids deux mesures ? Comme par enchantement, le B2 et la CNAMGS, d’habitude prompts à ouvrir l’œil et à courir derrière les voleurs de la République dès la moindre dénonciation, semblent faire le mort en ce qui concerne le sensible dossier de détournement par la bande à Anguilet à la CNAMGS. Le B2 est pourtant très actif sur le dossier du vieux Eugène Mba à la mairie de Libreville… Mais on comprend tout de suite que les hésitations du B2 et de la DGR viennent du fait que, sur ce dossier, il existe un faisceau de preuves qui accablent le cabinet du bord de mer.
En face des journalistes du site i24Gabon, Séverin Anguillet s’est d’abord camouflé derrière son obligation de réserve, alors qu’il est désormais assis sur une chaise éjectable. « J’ai l’obligation de réserve. Je ne dois communiquer qu’avec ma hiérarchie à qui j’ai déjà communiqué toutes les informations à ce sujet [augmentation des salaires de certains cadres – ndlr] », a-t-il lancé. Quelques minutes ont suffi pour que sa langue se délie. Choisissant minutieusement les informations qu’il veut bien divulguer. Sans doute celles qui sont à son avantage. Normal…
Sur la question des salaires des cadres dirigeants retenus par l’agent comptable, le directeur général reconnaît d’emblée que l’information est exacte, mais affirme ignorer totalement les raisons qui motivent ce dernier : « S’il [l’agent comptable – ndlr] refuse de payer les cadres dirigeants au motif que les salaires ne respecteraient pas le décret 87 pris le 30 mars 2021, ça n’engage que lui », a-il-déclaré. « Il a payé les mêmes salaires depuis plusieurs mois. Maintenant, il dit qu’il ne paye plus », a-t-il poursuivi. Le décret 87 porte sur le plafonnement des rémunérations des cadres dirigeants des établissements parapublics et des sociétés d’Etat. Axel Ognagna avait été nommé lors du Conseil des ministres en sa séance du 13 octobre 2020. Le décret 87 a donc été signé un peu plus de 5 mois plus tard. L’on peut comprendre que c’est fort de ce nouveau texte qu’il a décidé de mettre un terme à ce qui pourrait s’apparenter au népotisme et qui se traduit par une attribution anarchique des salaires au sein de la CNAMGS.
Au sujet de ses proches qui bénéficieraient des salaires indûment doublés, en l’occurrence son directeur administratif et financier, Henry Ogouamba, et son conseiller juridique, Loïck Apanga, le directeur général n’a, à aucun moment, réfuté cette accusation. Il s’est plutôt réfugié derrière le conseil d’administration. « C’est le conseil d’administration qui fixe les rémunérations. Le directeur général exécute les décisions de ce conseil », a-t-il confié ».
Une chose est certaine, si Théophile Ogandaga tombe, Sans-famille pourrait recevoir de nouveaux pensionnaires made in CNAMGS.