Le délégué spécial de Libreville, Adrien Nguema Mba, a officiellement interdit la vente ambulante de café, invoquant la nécessité d’améliorer la propreté urbaine. Cette décision, entrée en vigueur le 4 juillet 2025, suscite la controverse. Si les autorités justifient la mesure par des impératifs d’hygiène, les vendeurs ambulants, et pour la plupart issus de milieux modestes, dénoncent une décision qui les prive de leur unique source de revenus.
Selon les autorités municipales, les vendeurs de café ambulants contribueraient à la dégradation de l’environnement urbain, notamment par l’abandon de gobelets, sachets et autres détritus dans les rues. Une situation que la municipalité juge incompatible avec les efforts en cours pour assainir la capitale.
Mais sur le terrain, la mesure est loin de faire l’unanimité. En effet, dans de nombreux quartiers populaires, cette interdiction est perçue comme une attaque directe contre les plus modestes, qui voient dans cette activité une source essentielle de revenus.
Mais on peut aussi constater que la tension monte déjà dans certains secteurs où des marchands dénoncent des interpellations musclées et la confiscation de leur matériel. La police municipale, chargée d’assurer l’exécution de cette mesure, risque de faire face à une résistance accrue dans les jours à venir.
Si la salubrité de la ville est un objectif légitime, les modalités de cette interdiction posent question. Une concertation préalable avec les concernés, ou la mise en place de solutions alternatives encadrées, aurait peut-être permis d’éviter l’escalade. Car en voulant nettoyer la ville, on risque d’éteindre aussi les petits espoirs de ceux qui y survivent au jour le jour.