La très attendue adresse à la Nation d’Ali Bongo du jeudi 21 mai 2020 dernier pouvait se résumer à l’octroi de la prime exceptionnelle Covid-19 au personnel de la santé. Une récompense reconnue opportune par de nombreux gabonais au regard des les efforts et les sacrifices que consent cette corporation depuis le début de la pandémie du Corona virus et des stratégies mises en place pour aboutir à son éradication. Pourtant, le personnel des affaires sociales, tout aussi bien impliqué dans le combat contre la propagation de cette maladie, mais écarté de cette prime, dénonce une discrimination.
La prime exceptionnelle Covid-19 promise par Ali Bongo aux personnels de santé lors de son adresse à la Nation du jeudi 21 mai écoulé serait-elle l’ouverture de la boite de Pandore ? C’est ce qui pourrait s’avérer dans les jours à venir au regard des remous en gestation dans d’autres administrations, et singulièrement dans celles des Affaires sociales. Il faut dire que la promesse de la prime exceptionnelle Covid-19 a été faite au moment où les syndicats du secteur de la santé menaçaient de rentrer en grève. Et dans l’immédiat, la prime d’incitation à la performance (PIP) du 2ème trimestre 2015, contenue dans leurs revendications, leur a été payée cette fin du mois de mai.
Des avantages que le personnel des affaires sociales juge de discriminatoires. En effet, alors qu’ils sont depuis deux mois au front de la lutte contre la pandémie du Covid-19, tant dans la distribution des kits sur le terrain que dans la gestion de la banque alimentaire, les agents du ministère des Solidarités ne comprennent pas qu’ils soient totalement ignorés dans l’octroi de cette prime. Rodrigue Inguimba, président du Sytras, rappelle que « s’agissant des agents des Solidarités nationales, c’est pratiquement près de 1500 volontaires et travailleurs sociaux qui arpentent de jour comme de nuit les quartiers, qui passent de maison en maison affrontant les menaces, les humiliations et les séquestrations ».
S’il vrai que le personnel de santé se retrouve en première ligne de la lutte contre le Covid-19 et que pour cela il mérite la reconnaissance de tout le peuple gabonais au moment où nous atteignons les 2000 cas de contamination, il faut dire que la victoire finale contre cette pandémie viendra forcement de la conjonction de toutes les forces vives de notre pays. Aussi, les motivations octroyées par nos gouvernants dans cette lutte devraient en tenir compte. Sinon le risque est grand de voir plusieurs administrations lésées dans cette ‘’guerre’’ exhumer de vieilles revendications, à l’exemple des agents des Affaires sociales qui exigent dans l’immédiat le règlement de la dette de la PIP de 2015, comme cela vient d’être le cas pour les agents du secteur santé. « Sinon chacun prendra ses responsabilités ». Préviennent-ils.