Dans un pays où les problèmes de logement et d’habitat salubre continuent à se poser avec une particulière acuité, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) ne pouvait rester sans réaction. D’où cette idée de mise en place d’un partenariat public privé (PPP) qui commence à donner ses fruits. Igoumié en est un parfait exemple. Mais les autorités de la transition pourraient encore faire mieux…
Une parcelle de 500 m2 à 2 500 000 francs, c’est déjà bien. Mais à ce prix, combien de Gabonais pourraient s’en offrir ? C’est pourquoi il va falloir que le gouvernement envisage d’autres mécanismes susceptibles d’amoindrir les coûts d’acquisition de lopins de terre. Dans une de nos livraisons de ces derniers mois, nous avions parlé d’une initiative, prise en son temps par le ministre Adrien Nkoghe Essingone, pour tenter de mettre à la disposition de nos compatriotes de Libreville des terrains aménagés de 300 m2 à moindre coût.
Avec la création d’une petite régie au sein de son ministère et le financement disponible du FNH (Fonds national de l’habitat) des réserves foncières pouvaient être rapidement mises en valeur et faire le bonheur de ceux qui, faute d’espaces facilement constructibles, en sont réduits à construire à flanc de colline ou dans des zones dites non aedificandi à leurs risques et périls.
Nous pensons qu’il est tout à fait possible de descendre à moins de deux millions de francs cfa les 500 m2, pour autant qu’un jeune couple de travailleurs qui s’installe à peine n’a pas forcément besoin d’autant de superficie pour se construire son avenir immobilier, la possibilité lui étant donnée de gagner éventuellement en hauteur ce qu’il pourrait perdre en termes de superficie au sol.
Mais les économies, pour les populations, ne viendront pas seulement de la réduction des superficies constructibles. La mise à contribution du ministère des Travaux publics, qui dispose du matériel, et de celui de l’Habitat, qui dispose de l’expertise et de la technicité, pourrait aider à rendre plus facile et moins cher l’accès au foncier pour les Gabonaises et les Gabonais.
Il ne suffit pourtant pas de disposer d’un terrain, même si c’est la base pour avoir un abri pour soi et sa progéniture. Il faut aussi d’autres moyens d’accompagnement comme l’accès au crédit bancaire et aux matériaux de construction essentiels comme le ciment, le sable, le gravier, le bois et les tôles. Là aussi, l’Etat pourrait faire un effort substantiel, en jouant sur la fiscalité, pour amener les opérateurs économiques à baisser leurs marges bénéficiaires. Il faudrait aussi donner davantage de moyens à la Société nationale immobilière (SNI) pour soutenir ses efforts déjà remarqués dans la mise à disposition de parcelles prêtes à la construction.
Ngale Begh’Ango