Crée en 1996 par Omar Bongo avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale, en application de l’article 7 de la loi n°1/96 et placé sous la tutelle du ministère de l’Economie et des finances, le Comité de privatisation du Gabon était chargé d’assister la commission interministérielle de privatisation dans l’exécution technique de l’ensemble des mesures relatives à la réalisation du programme de privatisation et de restructuration des entreprises étatiques. Il a été supprimé lors du dernier Conseil des ministres du 26 février 2019. Son ancien patron Félix Onkeya semble avoir sauvé sa tête en se maintenant à la direction d’une Cellule de veille.
Pourtant, sans même que ce processus ne soit allé complètement à son terme, au regard de toutes les affaires relatives aux déflatés de Gabon Poste et Gabon Telecom par exemple, pendantes au greffe social du Tribunal de Libreville, qu’en sa réunion du 26 février 2019, le Conseil de ministres consacrait la suppression du Comité de Privatisation. Envoyant par cette décision des dizaines de gabonais à aller s’inscrire à l’ONE. Une situation qui envoyait définitivement ces pères et mères de familles dans les abimes de la misère. Car, rappelons-le, depuis plus de trois ans déjà ces agents devaient user de grèves et de mouvements d’humeur pour quémander salaires et primes qui à ce jour ne sont d’ailleurs toujours pas soldés, le boss lui-même se tapait selon ses employés, la dolce vita.
Le 15 mars 2019, à la suite d’une rencontre entre le secrétaire général du ministère de l’Economie et l’ancien Secrétaire du Comité de Privatisation, Felix Onkeya, une Cellule de veille a été mise en place. Celle-ci, composée d’une quinzaine d’agents à peu près, a pour missions, le suivi des activités résiduelles de privatisation et de restructuration, le redéploiement des agents publics de l’ex-Comité de Privatisation et la mise à disposition des dossiers administratifs à traiter par la DCRH.
Cette Cellule de veille, qui curieusement a maintenu à sa tête le même responsable de l’ancien Comité de privatisation, le sieur Felix Onkeya, suscite aujourd’hui quelques interrogations tant du côté des ex-agents de ce Comité de Privatisation que du côté de l’opinion publique.
Sachant que, outre la privatisation d’entreprises publiques, ce comité s’occupe également de la liquidation des droits des salariés de l’administration publique, des sociétés d’Etat, des sociétés d’économies mixtes et des sociétés à participation financière de l’Etat remerciés par leur employeur, une cellule de quelques personnes sera-t-elle plus efficace pour accomplir toutes ces missions ?
Quel critère a prévalu aux choix des membres de cette cellule, objectif ou parental, comme le pensent certains agents déflatés ?
Qu’en est-il aujourd’hui du personnel mis en jachère et qui cumule des mois, voire des années de salaires impayés, allant jusqu’à accuser leur ancien patron d’actes de détournement ?
Au regard de la suspicion qui a alimenté la gestion du Comité de Privatisation, n’aurait-il pas été judicieux de désigner un cabinet d’audit afin non seulement de se faire une idée réelle sur la gestion financière de cette entité, mais également de savoir si pendant son existence elle a répondu aux attentes du Gouvernement ?
Des questions pour lesquelles nous espérons obtenir des réponses auprès du ministre de l’Economie ou de son Secrétaire général qui est d’ailleurs celui qui a piloté la mise en place de la fameuse Cellule de veille.