La grève à Olam Bitam et Mouila passe sous silence. Si, à Bitam, la situation semble être sous contrôle, à Moula, en revanche, les gendarmes, venus au secours des Singapouriens, ne font pas de détail. Il faut étouffer le mouvement dans l’œuf, quitte à torturer leurs propres compatriotes et à les humilier. On parle de mort d’homme. Ce qui reste à confirmer.
La grève d’Olam Palm, à Mouila, dans la province de la Ngounié, se passe sous silence et dans l’indifférence des autorités gabonaises, enfin, s’il y en a encore dans ce pays. Depuis plus d’un mois, cette grève aurait déjà fait deux morts. En effet, suite à l’intervention musclée de la gendarmerie locale, un employé a perdu la vie sur la route de l’hôpital et une femme enceinte a perdu son enfant.
Même Olam se met à maltraiter des Gabonais. Chose qu’ils ne peuvent pas faire à Singapour. Mais bon, Ali Bongo et le PDG vous diront que c’est leur façon » d’accélérer le processus de transformation du Gabon « .
Les employés d’Olam se plaignent principalement de leurs conditions de vie et de travail jugées « exécrables et misérables. C’est quelle maison qui coûte 15 mille à Mouila ? Nous sommes des responsables de famille…». Ils font deux propositions : soit leur employeur « augmente les primes, soit il augmente les salaires de base. Olam a dit on n’aura rien. On accepte. Mais, mes frères, mes collègues, aucune manifestation ne s’est faite dans la facilité. Aucune revendication n’a été remportée facilement. On accepte qu’on n’aura rien, mais on va rester ici, même s’il faut qu’on meure ici… ».
Les employés en grève veulent aussi l’arrêt du recrutement des expatriés (Malaisiens et Indonesiens), l’arrêt des licenciements abusifs des Gabonais, etc.
En guise de réponse, Olam a réquisitionné les forces de l’insécurité du régime avec qui il collabore étroitement. A Mouila, les gendarmes n’attendaient que ça. Après avoir épuisé le stock de gaz lacrymogènes, ils ont procédé à des arrestations ciblées. On note actuellement 7 employés en détention dans les geôles de la prison centrale de Mouila et 3 autres en garde à vue à la police judiciaire. A Olam, on incarcère pour avoir simplement revendiqué son droit.
Ces travailleurs d’Olam-Mboukou, près de Mouila, dans la Ngounié, sont traités comme du bétail.