Le dimanche 29 mars 2020 dernier, le ministre de l’éducation nationale, Patrick Mouguiama- Daouda, annonçait la prolongation sine die de la fermeture des établissements scolaires, renforçant ainsi la décision prise par arrêté ministériel du 15 mars 2020, qui fermait provisoirement tous les établissements scolaires, publics et privés, sur toute l’étendue du territoire national pour une période de 15 jours. Et pour essayer de sauver ce qui peut l’être encore, dans ce contexte de confinement partiel lié à la lutte contre le nouveau covid-19, le patron de l’Education envisagerait la mise en œuvre du projet pas très réaliste de l’enseignement à distance pour les élèves inscrits en classe d’examen d’ici à deux semaines.
Au moment où le nouveau Corona virus dicte sa loi à l’humanité tout entière, et singulièrement chez les gabonais, on comprend la volonté de nos gouvernants à être efficaces face aux attentes des compatriotes. Aussi, en mi-mars dernier, en prenant la mesure des dégâts causés par ce Corona virus parti de Chine et se propageant dans le monde entier, le président de la République, Ali Bongo Ondimba va donner des instructions à son gouvernement dans le but de contrer son entrée sur notre territoire. Et une de ces instructions sera la fermeture provisoire de tous les établissements scolaires, publics et privé, sur toute l’étendue du territoire national pendant deux semaines. Au terme de cette période de suspension des cours, le gouvernement gabonais, par la voix de son ministre de l’Education nationale, Patrick Mouguiama-Daouda, a dû prolonger pour une durée indéfinie, cette mesure le 29 mars dernier, au regard de l’évolution de cette maladie pour laquelle notre pays compte officiellement à ce jour 18 personnes infectées et un mort. Si cette prolongation a ébranlé les élèves et les parents d’élèves qui commencent à douter de l’issue de l’année scolaire en cours, Patrick Mouguiama-Daouda se voulu rassurant au cours du point de presse qu’il a fait en téléconférence le lundi 30 mars 2020, où il préconise la mise en place de l’enseignement à distance pour les élèves inscrits en classe d’examen, comptant sauver ainsi leur année scolaire.
Seulement, la question qui s’impose est celle de savoir si le Gabon peut à ce jour offrir réellement ces « méthodes d’enseignement alternatives et novatrices (télé-enseignement) », dont parle le ministre, au regard du niveau de développement des infrastructures inhérentes à la concrétisation d’un tel projet ? La réponse semble non. D’abord, parce que, comme le relève le journal l’Union dans sa publication du mardi 31 mars 2020, « combien de gabonais disposent d’un ordinateur ou d’une tablette à la maison et savent très bien s’en servir ? » Va-t-il falloir alors que chaque élève en classe d’examen se dote de ces appareils, en plus d’avoir les moyens de pouvoir se connecter régulièrement sur le Net ? Et qu’en sera-t-il du côté des enseignants censés dispenser ces télé-enseignements ? Quand bien même cela serait possible dans certaines familles, il se posera encore les problèmes liés à la couverture de l’internet et de l’électricité dans plusieurs localités de notre pays où on y trouve bien des élèves en classe d’examen. En effet, hormis la province de l’Estuaire et quelques rares capitales provinciales, dans beaucoup d’autres villes secondaires du Gabon, le réseau internet reste instable et manque de fluidité, de même, la couverture en électricité qui ne suit pas souvent le développement des villes se retrouve saturé et en permanence perturbé. Avec toutes ces réalités-là, comment le gouvernement compte-t-il rendre efficace le télé enseignement, d’ici à deux semaines ? Et comment fera-t-il pour que tous les élèves en classe d’examen du Gabon arrivent à ces examens, en ayant reçu les mêmes d’enseignement ? Réponse attendue de la part du ministre de l’éducation nationale dans les jours à venir.