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Empire Henri Claude Oyima (BGFIBANK) : Entre scandale de détournements distraction et dissimulation de fonds et corruption

Dans Le confidentiel d’Echos du nord paru hier vendredi 29 décembre 2023, le journal, sous le titre : « De Congo hold-up à Gabon hold-up », retrace la gestion peu orthodoxe de la gestion de la banque des Bongo par leur banquier de service, Henri Claude Oyima surnommé « Le Parrain ». L’homme a même réussi à faire de ses propres enfants, des milliardaires de sa banque. Voyage au coeur du scandale à BGFIBANK !

Les pratiques ont la peau dure. Et singulièrement les pratiques de détournements, distractions, et dissimulation de fonds au sein de BGFIBANK, l’institution du « meilleur banquier africain », détentrice de trois certificats ISO est loin des valeurs éthiques et de l’orthodoxie financière qu’elle revendique. Les faits révélés dans cet article laissent entrevoir un scandale d’une ampleur non négligeable, autour de procédés identiques à ceux du Congo hold-up. Aussi, se dessine-t-il des évidences de ce qui pourraient se conclure par un « Gabon hold-up » dans les mois à venir.

Piqûre de rappel. Le Congo Hold-up est une affaire rocambolesque. Basée sur l’analyse de millions de documents bancaires et de transactions financières fuités, cette vaste enquête internationale avait révélé en décembre 2021 les noms de ceux qui auraient participé au détournement des richesses de la République démocratique du Congo (RDC). Depuis lors, les tribunaux français, belges et suisses ont ouvert des enquêtes et procédé à des arrestations et perquisitions.

Les investigations menées par le Parquet national financier français (PNF) ont notamment révélé comment la lessiveuse BGFIBANK a servi à détourner des centaines de millions de dollars d’argent public et à piller les ressources naturelles de la RDC, avec la complicité de réseaux d’affaires internationaux et de banques, notamment en Suisse. Une alliance inédite entre médias et ONG d’investigation a permis la publication d’une série d’articles étayant l’enquête ouverte par le PNF sur des flux jugés « suspects » entre la filiale congolaise du groupe BGFIBANK et la France. Effet immédiat : BGFIBANK Europe, filiale parisienne du groupe BGFIBANK a fait l’objet de perquisitions en janvier 2023.

Il est donc inimaginable que de telles infractions aient pu avoir cours à l’insu de celui que nous appelions « Le Parrain » dans notre Confidentiel n°55 paru le 17 novembre 2023. Évidemment !

« Le Parrain », qui, ces derniers temps, se démène à lisser son image…en communiquant à outrance sur des distinctions pompeuses (certifications iso, Award Forbes du financier de l’année, etc.) et acquises (Nous y reviendrons), moyennant des contributions financières. Mais elles ne trompent plus personne sur sa vraie nature de « pègre » de la finance.

 

Fraude à la comptabilité, corruption, et violations en cascade

 

La perquisition de Paris a été le trait d’union entre le Congo Hold-up et la probabilité d’une histoire similaire s’agissant des opérations au sein de la BGFIBANK Gabon. Un fait a été la révélation par Le Confidentiel d’EDN N°016 du 26 octobre 2021 d’une enquête de la cour des comptes au sujet de l’existence dans les livres de la banque du « Parrain », d’un compte intitulé REPUBLIQUE GABONAISE–TRESOR PUBLIC, riche actuellement de plus de 50 milliards de FCFA. Et comment ne pas parler du Gabon Hold-up ? Des investigations minutieusement menées par nos soins des mois durant nous ont permis d’accéder à des documents bancaires et financiers, à l’instar de nos confrères congolais, français et belges.

En attendant leur publication intégrale, nous vous livrons quelques bonnes feuilles dans cette édition pour vous donner une idée des pratiques de manipulation qui y ont cours. Il en ressort notamment que :

En 2015, en pleine tourmente et en guerre frontale contre Christian KERANGALL, patron de La Compagnie du Komo (actionnaire de référence avec Delta Synergie), qui avait pour mission de l’évincer de son poste de Président-Directeur Général de BGFI Holding Corporation, « Le Parrain » met en branle un système mafieux d’achat en espèces sonnantes et trébuchantes de voix auprès de petits porteurs et de salariés actionnaires, pour se maintenir à la tête du groupe bancaire, au grand dam de son rival et du commanditaire Ali BONGO ONDIMBA, qui, concédons-le pour le noter, avait fait preuve de clairvoyance, ce qui a suffisamment été rare pendant ces 2 mandats ;

En 2017, Henri-Claude OYIMA, « Le Parrain », a dissipé 16,7 milliards  CFA d’un compte appartenant au despote déchu Ali BONGO ONDIMBA, en lien avec la nébuleuse Hestia INC S.A ; mais le despote exigera et obtiendra la restitution de ces sommes aux centimes près. Pris à défaut, « Le Parrain » n’a pas trouvé mieux que de recourir à la comptabilité en partie trouble.

Comme au début des années 2000 avec les retentissantes affaires mondiales de maquillage des états financiers par les sociétés ENRON, WORLDCOM ET TYCO, « Le Parrain » a cantonné dans un compte de régularisation la perte latente de 16,7 milliards FCFA que BGFIBANK Gabon devait comptabiliser « one shot » comme l’orthodoxie comptable le voudrait. Cette situation, a-t-on appris, avait régulièrement été dénoncée par les Commissaires aux comptes, notamment ceux de Price Waterhouse Gabon (PWC), qui rappelons-le, ont démissionné de leur mandat, avant terme, courant 2022. N’était-on pas là en face d’une fraude en règle ?

Et comment avec de telles pratiques de fraude comptable, « Le Parrain » ose-t-il se vanter d’être le roi de la finance, l’homme qui a la solution à tous les maux qui minent notre cher pays ? N’est-ce pas l’hôpital qui se fout de la charité ?

Le 7 janvier 2021, « Le Parrain » a usurpé l’identité des associés (Ali Bongo Ondimba et Pascaline Mferri Bongo) de la société BATECORE INVEST pour accorder 35 milliards FCFA d’avance en compte courant à BGFI Holding Corporation, maison-mère du groupe BGFIBANK, Présidée par « Le Parrain » himself. Dans quel environnement normal cela serait-il possible ?

 

Le célèbre Club de Libreville et la captation de l’État

 

En réalité cette nébuleuse n’a jamais eu qu’un seul véritable bénéficiaire le Holding de HCO. Et à regarder de près, aux moyens de la restructuration du « Club Libreville VII » en 2021, il a été procédé à l’organisation du surendettement de l’État gabonais, en y intégrant des créances qui ne concernaient en rien l’état gabonais :

Primo, Wali Hôtel & Resort S.A : nébuleuse créée pour exproprier l’État gabonais de son patrimoine hôtelier. Sauf erreur ou omission de notre part, les membres de la « Young team » de Nour-Ed-Dine n’étaient pas encore les maîtres de la République, contrairement aux révélations faites lors de la visite du Parc Hôtelier par le ministre du Tourisme.

Secundo, Foncière des Trois Rivières : une autre société civile immobilière dont « Le Parrain » était actionnaire et principal décideur. Pourrait-il expliquer comment cette entité s’est retrouvée propriétaire du titre foncier abritant le siège de la CEEAC ?

Tercio, Hestia INC S.A : une autre société civile immobilière nébuleuse dont nous avons déjà parlé plus haut et pilotée par « Le Parrain ». Le 6 septembre 2021, « Le Parrain » a organisé et ordonné un décaissement de 850 millions FCFA au moyen d’une fausse facture émise par ARTEMIS FINANCIAL S.A, société Camerounaise, dont les liens étroits avec Germaine Nanfa sont avérés. Cette dernière fut Directeur Financier de BGFI Holding Corporation avant d’être nommée Directeur Général ne concernaient en rien l’état gabonais :

Primo, Wali Hôtel & Resort S.A : nébuleuse créée pour exproprier l’État gabonais de son patrimoine hôtelier. Sauf erreur ou omission de notre part, les membres de la « Youngteam » de Nour-Ed-Dine n’étaient pas encore les maîtres de la République, contrairement aux révélations faites lors de la visite du Parc Hôtelier par le ministre du Tourisme.

Secundo, Foncière des Trois Rivières : une autre société civile immobilière dont « Le Parrain » était actionnaire et principal décideur. Pourrait-il expliquer comment cette entité s’est retrouvée propriétaire du titre foncier abritant le siège de la CEEAC ?

Tercio, Hestia INC S.A : une autre société civile immobilière nébuleuse dont nous avons déjà parlé plus haut et pilotée par « Le Parrain ». Le 6 septembre 2021, « Le Parrain » a organisé et or- donné un décaissement de 850 millions FCFA au moyen d’une fausse facture émise par ARTEMIS FINANCIAL S.A, société Camerounaise, dont les liens étroits avec Germaine Nanfa sont avérés. Cette dernière fut Directeur Financier de BGFI Holding Corporation avant d’être nommée Directeur Général Adjoint de BGFIBANK Gabon, fonction qu’elle usurpe d’ailleurs car elle n’a pas été agréée (et ne devrait pas l’être) par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale, en raison, tenez-vous bien, de son fichage dans la centrale des risques comme « débiteur douteux ».

« Le Parrain » et sa « chère Germaine » ne devraient-ils pas expliquer aux actionnaires de BGFI Holding Corporation à qui cette coquette somme a-t-elle profité ? Car, à l’évidence, personne ne se laissera duper par les prétendus « honoraires liés à l’acquisition de CBC Bank Centrafrique » qui sont libellés sur, cette fausse facture. « Le Parrain » et sa coqueluche Ismaël LIBIZANGOMO (Directeur Général BGFI Capital) et accessoirement Directeur Général de l’Hôtel MANDJI, propriété de l’Etat gabonais, sont détenteurs de comptes offshores, notamment à Dubaï (Nous y reviendront très prochainement).

Ces comptes reçoivent essentiellement leurs quotes-parts respectives des sommes prélevées pour payer des « pot de vin » à des intermédiaires (dont eux-mêmes apparemment). Une sacrée organisation mafieuse ! Au moment où nous mettions sous presse, selon des sources bien informées, ils y étaient signalés en villégiature pour quelques jours. Des milliards de FCFA versés en pot de vin pour tuer la concurrence sur des opérations de financement des États de la sous-région (surtout au Congo) et/ou pour se soustraire aux obligations réglementaires. « Le parrain » ne se prive de rien pour démolir et mettre hors d’état de nuire des employés pour démontrer que le « boss » c’est lui. Cet acharnement n’a jamais reposé sur des faits probants.

Plus de 300 millions FCFA ont ainsi été versés en numéraire entre 2017 et 2019 aux enquêteurs des unités de police judiciaire et à des magistrats indélicats pour arrêter arbitrairement et maintenir en détention une trentaine d’agents de BGFIBANK Gabon dont Edgar Théophile ANON (Directeur

Général à ce moment-là), dans le cadre de la prétendue fraude à la carte prépayée, qui a d’ailleurs débouché sur un non-lieu pour 28 d’entre eux.

 

Dissimulation des fonds ? Qui pourrait croire qu’en près de quatre décennies au sommet du groupe

 

BGFIBANK « le Parrain » n’ait même pas engrangé un milliard de FCFA d’avoirs nets ? Car ses comptes cumulés (compte pseudo compris) ne sont créditeurs que de quelques centaines de millions. Mais il y a un hic. L’on découvre que plus de 10 milliards FCFA sont portés au crédit des comptes de la progéniture du « Parrain ». Jugez-en vous-même :

Oyima Rohan Henri Claude, son fils de 19 ans à peine, étudiant au Royaume-Uni, est détenteur d’un compte bancaire créditeur de 1,7 milliards FCFA* ouvert dans les livres de BGFIBANK Gabon ; Oyima Claudia, sa fille, collégienne, détentrice d’un compte bancaire créditeur de 499 millions FCFA* ouvert dans les livres de BGFIBANK Gabon ; Oyima Fabiola Jeanne Myri : étudiante en France, est détentrice d’un compte bancaire créditeur de 1,8 milliards FCFA* ouvert dans les livres de BGFIBANK Gabon ; Oyima Ndzaba Glendora, une autre de ses filles, salariée certes, mais dans une agence immobilière, est détentrice d’un compte bancaire créditeur de près de 500 millions FCFA* ouvert dans les livres de BGFIBANK Gabon ; les agences immobilières sont-elles si généreuses en commissions sur les opérations de ventes ou de location, même s’il s’agit d’IMP Conseil dont « le Parrain » est également le principal actionnaire ? That’s the question. Oyima Ognaligui Brenda, une autre fille, sa fonction de Directeur Administratif et Financier de la Holding familiale NAHOR Capital. Comment saurait-elle justifier le solde créditeur de 1,5 milliards FCFA* de son compte bancaire ouvert dans les livres de BGFIBANK Gabon ? Pour la petite histoire, NAHOR est un subtil jeu de lettres, en somme du verlan d’un des prénoms de son fils ROHAN, ingénieux n’est-ce pas !

Oyima Sabrina, une autre de ses filles, à peine sortie des études et sans qualification spécifique, celle qui a été parachuté Directeur du Capital Humain de BGFIBANK Gabon en 2022, est détentrice d’un compte bancaire créditeur de 1,6 milliards FCFA* ouvert dans les livres de ladite banque. Le cynisme du « Parrain » est sans limite. Même une petite fille a été exposée. Par décence nous ne fixerons que ses initiales. Ils’agit de ABO âgé de moins de 10 ans encore, propre petite-fille du « Parrain » est détentrice de comptes bancaires créditeurs de 200 millions FCFA* ouverts dans les livres de BGFIBANK Gabon. La consolidation de tous ces comptes laisse apparaitre la coquette somme de 7 999 000 000 milliards de FCFA ; ceci, sans y adjoindre les masses planquées dans des paradis fiscaux, et sous diverses formes dans des banques du groupe disséminées dans environ 12 pays. Cette stratégie a un nom : la dissimulation des fonds.

Mais pour échapper au regard de qui et pour préparer quelle échéance ? Comment « Le Parrain » pourra-t-il nous justifier ce trésor de guerre ?

 

Pour mémoire, le slogan de ENRON était « Ask Why » ?

 

Les parties prenantes de BGFIBANK seraient donc bien inspirées d’y regarder de plus près car « Le Parrain » est complètement dépassé par l’évolution du métier et il se trouve en réalité « has been », basant sa gouvernance sur des pratiques peu recommandables : intrigues, controverses, trafic d’influence, corruption, etc.

D’aucuns, au sein du groupe, pensent qu’aujourd’hui, les bonnes décisions doivent être prises par les actionnaires et la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC). Sans quoi, « Le Parrain » continuera de faire peser un risque réel d’éclatement du système financier sous-régional et des conséquences dommageables sur les autres parties prenantes dont les salariés et les épargnants.

Pour fait, la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine avait assumé ses prérogatives en prenant à bras le corps les poursuites contre les dirigeants incriminés dont Kenneth Lay, Fondateur et PDG de Enron. Ce dernier fut condamné à 24 ans d’emprisonnement. Il y aurait pu finir ses jours, n’eût été son décès par crise cardiaque le 05 juillet 2006. Pour mémoire, le slogan de ENRON était : « Ask Why ? ».

* Au moment où nous consultions ces éléments.

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