Fort du nouveau récépissé que leur a délivré le ministre de l’Intérieur à l’avant-veille du congrès organisé par Michel Menga et Serge Maurice Mabiala qui se réclament d’un RHM dont la tutelle a définitivement entériné le changement de nom, suite au congrès organisé à l’époque par ce qui est devenu aujourd’hui, le RPM, les membres du Bureau politique du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) ont entériné à l’unanimité, le 9 janvier, l’exclusion de Michel Menga M’Essone et de Serge Maurice Mabiala.
S’ils ne désirent pas perdre leur mandat vite et tout de suite, Michel Menga qui pourtant tenait le bon bout lors de l’organisation législative et locale, en réussissant à faire constater à la Cour constitutionnelle, une scission qui ne disait pas son nom, va finir par commettre une grosse bourde en allant assister au congrès organisé par la branche Chambrier et qui va consacrer le changement de dénomination du Rassemblement héritage et modernité (RHM) en Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM).
Aujourd’hui, les regards de Michel Menga et son alter ego Mabiala ne peuvent que s’orienter du côté de la justice, notamment en saisissant la Cour constitutionnelle afin de constater la scission, comme ce fut le cas jusqu’à présent pour de nombreux partis de l’opposition, notamment le Morena et le Rassemblement national des bûcherons (RNB) du père Paul Mba Abessole et Pierre André Kombila. Mais il est fort à parier que l’aventure en justice du RHM-Menga ne puisse pas prospérer, « car nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes », comme aime à le rappeler Marie Madeleine Mborantsuo, président de la Cour constitutionnelle. Autrement dit, la différence entre les cas RNB et RHM se situe au niveau du fait que Mba Abessole et Kombila, tout en ayant chacun des élus, avaient organisé chacun son congrès, sans que l’un n’aille assister au congrès de l’autre, y compris les élus des deux tendances. Si Mba Abessole avait décidé de procéder au changement de nom de sa tendance, Kombila, lui, va décider de maintenir pour sa tendance, la dénomination d’origine RNB. Ainsi, lorsque les deux protagonistes (Mba Abessole, Pierre André Kombila, tous deux membres fondateurs du RNB), vont se retrouver devant la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo ne se fera pas prier pour constater la scission du RNB en deux tendances, avec chacun ses élus et ses membres du directoire, à savoir le RNB-Kombila et le RNB-RPG Mba Abessole.
Par contre, ce qui est du cas Michel Menga, c’est que ce dernier, alors qu’il tenait le bon, car ayant été aux élections locales et législatives suite à une décision de la Cour, va commettre la bourde d’aller participer au congrès du changement de nom du RHM en RPM et non au congrès constitutif du RPM comme il tend à le faire passer. Précisons déjà que le RHM n’a acquis sa légalité qu’à la suite d’une fusion/absorption avec le FUNDU de Bourobou Epembiya. Ainsi, la présence de Menga au congrès de la « tendance » Barro vient remettre en cause la décision de la Cour en sa faveur et donne aux yeux du monde, le retour à l’unité du RHM et par conséquent, la souveraineté et la légitimité de ce congrès. Congrès auquel Maurice Mabiala a également pris une part très active, même s’il dit aujourd’hui qu’il n’était pas d’accord avec le changement de dénomination, peu importe, la majorité en a décidé ainsi. Il est donc de fait un élu dissident du RPM.
Mieux, au sortir du congrès, alors que les conclusions seront déposées au ministère de l’Intérieur, Menga restera tranquillement chez lui, au lieu de faire opposition devant la justice. Matha lui donnera même tout le temps nécessaire pour faire opposition. Mais Menga certainement trop pris par ses dossiers au gouvernement, va faire le mort. C’est quelques jours seulement après que la tutelle ait transmis le récépissé à Barro et où il prend acte de la légitimité du congrès du RHM ainsi que des changements intervenus, que Menga et Mabiala vont sortir du bois pour tenir à leur tour, le congrès d’un RHM dont son collègue Matha venait quelques jours avant, de signer l’acte de décès non sans entonner l’oraison funèbre.
Aujourd’hui, même en allant saisir la Cour, personne ne voit comment Menga et Mabiala arriveront à redonner vie à une structure dont l’existence légale a été dissoute. Il leur reste quoi ? Faire preuve d’humilité et introduire un recours en grâce auprès du RPM qui vient de prononcer leur exclusion et ainsi sauver leur mandat. Persister dans la bêtise et se voir retirer leur mandat. Ce qui va les conduire à leur tour, à lancer la procédure de la création d’un nouveau parti, dans la même logique que le RHM à l’époque, car on ne voit pas trop comment, Matha sans l’onction de Nourredin ou Ali, va leur délivrer un acte de naissance, alors que le régime porte encore en lui, la douleur du départ du clan Barro. Menga que l’on disait très futé en politique, se révèle finalement être un illustre analphabète politique.