La ville de Lambaréné, habituellement paisible, a été le théâtre d’un drame effroyable qui a coûté la vie à une mère de famille et secoué le quartier Abongo. Le jeudi 17 juillet dernier, Nana Gaël Awa Nguema, 43 ans et mère de neuf enfants, a été abattue d’un coup de feu. Son ex-compagnon, Arnaud Emane, principal suspect de ce meurtre, a été appréhendé ce lundi 28 juillet par la police judiciaire après une cavale de onze jours.
La traque et l’arrestation
Selon les informations rapportées par le quotidien L’Union dans son édition du 30 juillet, la traque a pris fin loin du lieu du crime. C’est au port d’Iguewe, dans la localité de Sindara (province de la Ngounié), que les enquêteurs de l’antenne provinciale de la police judiciaire du Moyen-Ogooué ont finalement mis la main sur le fugitif. L’arrestation met un terme à une chasse à l’homme qui a tenu en haleine les communautés locales, soulagées de voir le suspect interpellé.
Le mobile : une rupture non acceptée
Lors de son audition par les officiers de police judiciaire, Arnaud Emane, un chasseur de 30 ans connu sous le pseudonyme de « Manix », aurait livré les raisons de son acte. D’après les premiers éléments de l’enquête, il n’aurait pas supporté la décision de Nana Gaël de mettre fin à leur relation. Le fait Le fait qu’elle ait renoué avec le père de ses enfants aurait été l’élément déclencheur d’une spirale de violence.
Les témoignages recueillis indiquent qu’avant de passer à l’acte, le suspect aurait multiplié les menaces et les tentatives d’intimidation envers la victime, qui vivait dans la peur. La situation a tragiquement basculé dans la soirée du 17 juillet.
Le soir du drame
Aux environs de 21 heures, alors que la nuit était tombée sur le quartier Abongo, Nana Gaël prenait sa douche à l’extérieur du domicile familial, une configuration courante dans les habitats traditionnels. C’est à ce moment qu’une détonation a déchiré le calme nocturne. Touchée en pleine poitrine, la quadragénaire s’est effondrée. Malgré l’intervention rapide des secours et son transport en urgence, elle a succombé à la gravité de ses blessures, laissant derrière elle une famille dévastée.
Les soupçons se sont immédiatement portés sur Arnaud Emane, qui avait été aperçu rôdant près des lieux peu avant le coup de feu. Il avait ensuite disparu, déclenchant les recherches.
Un drame qui interpelle la société
Ce féminicide, d’une violence inouïe, vient tragiquement allonger la liste des crimes passionnels qui endeuillent le pays. Il soulève une fois de plus la question cruciale de la protection des victimes de violences conjugales et de la nécessité de mécanismes de prévention plus efficaces. Comment une série de menaces documentées peut-elle aboutir à une fin aussi tragique ?
Ce drame met en lumière l’urgence pour les autorités et la société civile de renforcer les dispositifs d’écoute, d’alerte et de prise en charge des victimes, afin que la fin d’une relation ne soit plus jamais synonyme d’une condamnation à mort.
Par Ornika BBM