Par Guy Nang -Bekale, Docteur d’Etat en Sciences Politiques. Tél : 077 35 89 49
« J’ai choisi de twister les mots et de révéler certains faits pour qu’un jour nos enfants sachent ce que certains ont été ; ce que d’autres ont obtenu et ce que nous avons fait du Gabon ».
Dans Le Mbandja n°708 du vendredi 2 juin 2023, j’ai annoncé « Qu’une atmosphère semblable à un regain d’espoir, à un air de gaieté se répand à travers le pays comme un signe prémonitoire de la chute à venir du régime PDG, qui a été mis en place par les Bongo et consorts… ». Il y a deux jours, Monsieur Ping Jean qui a été élu, Président de la République en 2016, par une très grande frange de l’électorat s’est rendu en France, après sept ans passés en « résidence semi-surveillée ». Durant toute cette période, le peuple gabonais et lui-même avaient juré et promis qu’ils iraient jusqu’au bout pour récupérer leur victoire qui a été usurpée et confisquée par le pouvoir PDG-Émergent de connivence avec la Cour constitutionnelle. Les oreilles tournées en France, tous les gabonais sont tout ouïe pour tenter d’obtenir la moindre bribe d’information sur le sens et le contenu du voyage de leur Président élu qui surprend, d’autant qu’il se produit dans un contexte marqué par les activités préparatoires des élections générales. Du côté du pouvoir PDG, sous l’inspiration et la dictée des hypocrites courtisans et flatteurs de son entourage qui se servent de lui pour se maintenir au pouvoir, Ali Bongo, qui est considéré comme le Président du Gabon, effectue depuis des semaines une tournée dite républicaine au cours de laquelle, se déplaçant péniblement, il apparaît malade, maigrelet et complètement avachi. Cependant, il s’évertue à affirmer, pour narguer les gabonais, qu’il est en pleine forme, qu’il a de l’énergie à revendre, pour se donner bonne contenance et pour ne pas perdre contenance sous l’effet des critiques, des quolibets et des railleries populaires.
Le voyage de Ping en France a quelque peu éclipsé l’engouement né de l’enrôlement des électeurs et des activités préparatoires de l’élection présidentielle (si elle se tient). Le temps a ceci de remarquable et de merveilleux qu’il finit par étaler au grand jour ce que l’on veut garder secret. Sept ans plus tard, Monsieur Jean Ping, ancien Ministre des Affaires Étrangères qui avait droit à un passeport diplomatique qui lui a été refusé, vient d’obtenir un passeport ordinaire pour quitter le Gabon et se rendre en France. « Le pays » se pose la question de savoir ce qu’il est allé faire précipitamment en France : y est-il pour s’acheter des costards ? Pour rencontrer des parents, amis et connaissances ? Pour se faire faire un check-up ? Pour s’approvisionner en caviar, beurre, fromage, saucisson, pâté impérial et jambon ? Ou simplement pour se reposer après tant d’années d’humiliation et de privation de liberté ? Dès que la rumeur du voyage de Ping a commencé à circuler, chaque patriote gabonais a cherché à connaître la raison réelle et cachée de ce déplacement. Aujourd’hui, par les méfaits, les bêtises et les grossiers agissements de certains gabonais et étrangers au pouvoir, la population gabonaise éprouve un profond ressentiment qui les pousse à la colère, à la tristesse, à l’indifférence, au mépris et surtout, hélas, à la xénophobie. Il est urgent de sortir, par tous les moyens, de la désolation du Gabon. Les populations en ont assez des clowneries et des fieffés mensonges des gouvernants gabonais qui les fatiguent en mettant en scène un Ali Bongo boitant et dansant sans canne, puis un autre Ali Bongo vieillissant et boitant en s’appuyant sur une canne. Ce pitoyable et lamentable lugubre spectacle qui n’a que trop duré écœure et attriste les gens aimants et sensibles du monde entier. Cette mise en scène doit certainement coûter une fortune à l’Etat gabonais…Tout peuple a des impératifs. Les gabonaises et les gabonais doivent se rassembler autour des valeurs patriotiques républicaines et ancestrales qui peuvent permettre d’amorcer la confection d’une véritable identité gabonaise durable.
En l’état actuel, le Gabon n’est pas en conditions d’organiser sereinement un scrutin. L’éclatante victoire de Ping et du peuple de 2016 a laissé des meurtrissures et de béantes blessures qui doivent être correctement traitées et soignées. Elles constituent des préalables incontournables avant l’organisation de toute élection présidentielle ; d’où la nécessité d’une période de transition dirigée par le dépositaire de la légitimité du mandat issu du vote populaire de 2016. Plus que d’habitude, en cette période cruciale de son évolution, le peuple gabonais a besoin de calme, de sérénité et de tranquillité pour une réconciliation nationale. Les peuples, les pays et les partenaires d’ailleurs peuvent aider à y parvenir, mais, ce sont les gabonais qui doivent d’abord organiser le redressement de leur pays afin de le sauver du nouvel esclavage qui se met insidieusement et progressivement en place, à travers les manœuvres et les pratiques brutales des scélérats. La préoccupation majeure des patriotes n’est pas d’aller à une élection gérée par les institutions en place ; mais de mettre à plat toutes les institutions républicaines en commençant par la Présidence de la République. La nation gabonaise naîtra des efforts désintéressés que chaque citoyen fournira pour se rendre disponible et servir la Nouvelle République dirigée par Monsieur Ping Jean.
Toute élection à laquelle participe ce mort-vivant ne saurait se tenir. Le préalable à toute élection partout ailleurs est regorger de santé et de facultés mentales.
On ne peut pas non plus accepter que celui qui a volé des élections à deux reprises se présente pour jouer le même coup. Beaucoup ont oublié que Mba Obame avait gagné en 2009, mais comme certains s’évertuent dans leur culte tribaliste du Tout Sauf les Fangs, personne n’en parle. Bref, des élections avec des Bongo n’ont aucun sens!