Il ne fait l’ombre d’aucun doute que bon nombre des Gabonais ont été destinataires d’une vidéo devenue virale mettant en scène le PDG et son appendice le CTRI qui humiliaient les populations de Tchibanga à travers leur appétence à se jeter sur les expédients que balancent au fil des années électorales le parti se prévalant de la main blanche depuis une soixantaine d’année.
La survivance de ces comportements que d’aucun pensait désormais révolue, notamment après le fameux coup de la libération par la junte se prévalant de la restauration des institutions et de la dignité des Gabonais, démontre à suffisance que rien, absolument rien n’a finalement été restauré. Les institutions et la mentalité des femmes et des hommes au pouvoir s’accrochent à leur statu quo ante. « Il est difficile pour un chien de changer la manière de s’asseoir ».
Après les humiliations infligées aux populations de Tchibanga à travers l’acte, grandeur nature, qui a consisté à balancer quelques « jetons de présence » aux populations précarisées de Tchibanga, que le PDG et son supplétif CTRI, les injuriologues et insultologues au service du pouvoir démontrent en quoi l’organe des militaires se distingue-t-il du parti des masses qu’il chante à cor et à cris avoir renversé.
Mais dans cette affaire de distribution de « jetons de présence » par le PDG et son CTRI, qui sont les ridicules et qui sont les ridiculisés ?
Les ridicules et les ridiculisés ne sont que les initiateurs et les exécutants subnormaux de cette opération de démolition de la dignité des populations. En l’entreprenant, ces derniers justifient les limites de leur épaisseur politique et de leur hauteur idéologique. Cela est d’autant plus regrettable que les exécutants de cette basse besogne sont les descendants du valeureux Nyonde-Ma-Kite. Celui-ci, ayant pris très tôt conscience de la dignité humaine, se sacrifia pour léguer l’œuvre d’émancipation à la prospérité.
Voilà ces descendants de Nyonde-Ma-Kite, incapables de poursuivre l’œuvre de leur ascendant, s’illustrent négativement en posant des actes forts d’indignité. Comme quoi, un enfant ne ressemble toujours pas à son père.
Cette province de la Nyanga, valeureuse par la qualité de son potentiel humain, de la richesse de son sol et de son sous-sol, mérite mieux que cette idiocratie caractérisée par une classe politique aplaventriste qui ne bouge que dans l’espoir d’obtenir une promotion en échange de leur servilité. Les personnages de cet acabit sont tout simplement des esclaves protéiformes. Avant-hier, au service du Père. Hier à celui du Fils. Aujourd’hui aux pieds du Saint-Esprit.
La scène ubuesque du duo infernal PDG-CTRI, à travers la petite oligarchie nynoise, serait comique si elle ne chosifiait pas les populations appauvries et précarisées par une politique impitoyable de dégradation et d’humiliation de l’espèce humaine par le système Bongo-PDG.
C’est ainsi qu’on gouverne facilement les idiots
Dans ce contexte le distributeur agrée Jonathan Ignoumba alias Doug Saga, pour ne pas le citer, s’employait avec une vantardise de collégien, une condescendance inégalée, à pincer le billet de banque avec délicatesse et minutie, à le retirer de l’épaisse liasse de billets de 500 FCFA (Franc des Colonies Françaises d’Afrique) avec un dédain et une arrogance de privilégié et le lâcher doucement pour intensifier le réflexe pavlovien des candidats à l’aumône qui s’y ruaient, en vue de se saisir au vol. Comme pour dire : soyez heureux avec les miettes qu’on vous donne. A cette occasion, le PDGiste de service interprétait fidèlement le principe du conditionnement pavlovien du physiologiste russe Ivan Pavlov mettant en évidence le chien et l’os. Aussi se rappelait-il que les populations appauvries salivent en présence d’un billet de banque, même frelaté. On a souvenance de l’arrogance des partisans de Brice Clotaire Oligui Nguema vis-à-vis des populations à la lutte pour un tee-shirt à l’effigie du Messie. Les plus zélés n’hésitaient pas de fouetter leurs « bœufs votants » avant de leur balancer cette fliperie bon marché. Ces scènes rappellent avec effroi l’histoire du fasciste allemand Adolf Hitler et la poule : Au cours d’une de ses réunions, le Führer allemand demanda qu’on lui apporte une poule. Il s’en saisit et entreprit de la déplumer. Se tordant de douleur, la poule tenta de de se libérer, sans succès. Hitler la dépluma alors entièrement, la jeta au sol et s’en éloigna. Puis, arpentant la pièce, il prit une poignée de grains de blé et la rependit sur toute la surface de la pièce. La poule, toute saignante, courait après son supplicier. Le Führer Hitler en conclut que c’est ainsi qu’on gouverne facilement les idiots. A la lumière de leur comportement et mode fonctionnement, les dictatures et idiocraties africaines se sont appropriées l’expérience hitlérienne.
A en croire la littérature, l’idiocratie procède du régime politique dont le pouvoir souverain est exercé par des personnes dont l’objectif est d’affaiblir l’intelligence des populations. Cela se concrétise par la ruine des intelligences dans le monde où le Gabon n’en fait pas exception.
La massification de la corruption
A l’instar de toutes les idiocraties africaines subsahariennes, le Gabon est géré comme une épicerie familiale. Le revenu national, qui découle de l’ensemble de l’exploitation des ressources est distribué à la hussarde, détourné, spolié, volé par une oligarchie compradore plutôt que de contribuer à la réduction provinciale et nationale des inégalités sociales criardes. Et, comme nous l’avons vu à la place des fêtes de Tchibanga et vécu tout au long de la campagne de la parodie électorale du 12 avril 2023, l’adhésion massive des populations justifie le fonctionnement national de la corruption des populations. La massification de la corruption par cette oligarchie compradore s’est résumée par l’adhésion spectaculaire des populations de la Nyanga en particulier et du Gabon en général à la politique socio-tribaliste exposée à la face du monde par le duo PDG-CTRI lors des campagnes pour le référendum d’abord et celle de l’élection présidentielle ensuite. La distribution des cadeaux électoraux, plusieurs fois plus élevée que sous Bongo Père et Fils, a fait passer les performances minables du PDG observées des années durant dans cette province à un score inédit de 98,32%, la plaçant parmi les meilleurs pourvoyeuses des voix au système PDG-CTRI, avec les provinces, paternelle et maternelle, de Brice Clotaire Oligui Nguema.
Les bœufs votants
Hormis la restauration du PDG, il n’est pas vain de rappeler qu’aucune institution n’a été restaurée durant la période de transition. Le rejet, sans motif apparent, du dossier de candidature du président du Parti national pour le travail et du progrès (PNTP), Jean Rémy, la mobilisation des moyens et ressources de l’Etat, l’accaparement des médias du service public, la caporalisation des forces de défense et sécurité par le seul candidat du système, sans omettre le transport de bœufs votants, démontrent cette affirmation.
Le danger de notre existence est marqué par l’effritement de la frontière entre la vérité et le mensonge. Pendant que les satisfactionnaires se réjouissent de la tenue transparente de cette élection présidentielle, force est de constatée qu’une une fois encore, le PDG est une grosse machine de magouille électorale et le CTRI ne s’en est pas privé en rebattant les mêmes cartes longtemps rejetées par les Gabonais dans leur majorité.