Selon nos sources, le climat est devenu malsain au sein de la Commission nationale de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) où trône le sémillant Nestor Mbou. Au cœur de la controverse, la mise en jachère de la patronne de cette administration dont la présence dérangerait on ne sait trop qui, et dont les prérogatives auraient été cédées au Directeur financier, en violation flagrante de la loi, alors qu’elle toujours présente à son lieu de travail. Qu’est-ce qui se passe ?
L’on apprend et l’on constate qu’une crise sans précédent secoue la Commission nationale de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, cette autorité administrative indépendante ayant des missions très sensibles. Un comble, lorsqu’on sait que les populations attendent toujours des résultats probants de celle-ci, mais en vain !
Nos investigations ont permis de relever que le Secrétaire général, dame Aniamatsié Mbélé Clémence Éliane de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite n’a pas accès aux caisses de cette commission et ne gère pas non plus de ligne budgétaire. La loi lui permet pourtant de se retrouver dans la chaîne de dépense par des ordonnances de payement et de suivi desdits dossiers financiers, sous le contrôle du Président de la Commission, lequel est le seul ordinateur de crédits de l’institution. Autrement dit, seule la signature du Président conduit à décaisser des deniers publics après signature de l’Agent comptable. Par conséquent il est impossible d’accuser le Secrétaire général de détournement !
Là où le bât blesse, c’est que toutes les attributions du Secrétaire général sont exercées par le Directeur financier de cette Commission, lequel, semble-t-il, est un proche du Président.
Actuellement, c’est le tout-puissant et incontournable Directeur financier qui s’est arrogé les prérogatives du Secrétaire général. Ce dandy ne jure que par le Président de la Commission au point de signer des actes administratifs « Par ordre » du Secrétaire général, et pourtant présent à son poste de travail, tenez-vous bien…sans délégation de pouvoir. Le Directeur financier a-t-il le droit d’engager la responsabilité du Secrétaire général ? Qui l’autorise à agir ainsi, au mépris de la loi ? le fait-il de son propre chef ?
L’extraordinaire financier a osé rétorquer à l’huissier de Justice l’étude Edzo Obiang présenté à son bureau le 8 août 2024, que « le Secrétaire général n’avait qu’aller voir le président de la Commission si elle avait une plainte quelconque ». Vous conviendrez avec nous, que la violation de texte apparaît ici comme la norme et réclamer l’application des textes s’avère être un exercice périlleux au sein de cette institution. D’où la décision du Secrétaire général d’emprunter le couloir de la légalité en se faisant assister par un cabinet d’avocat pour une procédure au tribunal administratif.
En dépit de l’envoi d’une correspondance adressée à Monsieur le Président de la Commission en date du 25 juillet 2024, ce dernier n’a point daigné y répondre. Certaines personnes seraient-elles au-dessus de la loi et auraient-elles oublié que les anciennes habitudes ne passent plus en pleine Transition ?
Fais curieux, le Président de cette entité a plutôt décidé de couper une partie des avantages du Secrétaire général sans aucune notification. Cela s’apparente bien à une forme de sanction, si ce n’est de l’autoritarisme. Le Secrétaire général doit se taire et subir.
Nous avons appris que plus de 80 % des agents de la Commission ont vu une augmentation significative de leurs primes, y compris les techniciennes de surface, tout comme les agents retraités. Incroyable, mais vrai. Mais alors pourquoi réduire les avantages du Secrétaire général avec autant de liquidités qui semblent couler à flot ?
Notons que lorsqu’un avantage est octroyé sur une période suffisamment longue, un travailleur peut prétendre que l’avantage est devenu un droit acquis. L’usage est alors devenu pour ainsi dire, un élément fixe de la relation de travail. Comment peut-on couper les avantages d’un Secrétaire général qui constitue un droit acquis ? Est-ce une forme de menace à l’endroit du plus faible ? Pourquoi exercer de pression contre le Secrétaire général ? Que lui reproche-t-on ? A vrai dire…Absolument rien ! L’abus d’autorité est plus que manifeste.
Soulignons que des faits graves s’étaient déjà déroulés au sein de cette Commission considérée par les populations comme un gouffre à sous. A titre d’exemple, au mois d’août 2020, nous apprenons qu’un certain Monsieur B.JR, Rapporteur général adjoint avait… retenez votre souffle chers lecteurs…voulu infliger une bastille à Mme le Secrétaire général et le Chef de service en charge des Ressources humaines d’antan qui avait fait une petite erreur sur la date de départ en congés de ce dernier. L’erreur portait sur un seul et unique jour, et ce, alors que le Secrétaire général, informé de la situation avait plusieurs heures auparavant, apporté des modifications sur ladite décision de congés annuels, et qu’elle était allée recueillir la signature de Monsieur le Président pour pallier cette erreur qui ne bouleversait en rien le destin professionnel de ce Monsieur. Ladite scène s’est passée dans le bureau de Monsieur le Président de la Commission. C’est inédit.
Quelle sanction a reçu monsieur B.JR ? Aucune. Même pas une demande d’explication. Pourquoi deux poids, deux mesures ?
Aujourd’hui, nous apprenons que Monsieur B.JR, retraité depuis deux ans et demi, a quitté la Commission avec un véhicule de Toyota TX immatriculé, 129 X 330, flambant neuf, donc ne pouvant être reformé. la Dolce Vita !
De même au mois de mai 2021, des personnes malveillantes, tapis dans l’ombre, ont taillé les câbles d’alimentation en électricité du secrétariat particulier de Madame le Secrétaire général sans réaction de sa hiérarchie. Elle a dû payer de sa propre poche tous les frais de réparation sans bénéficier du soutien de l’institution. Tout cela s’apparenterait à bien de menaces, à peine voilées.
Au moment où notre pays vient de célébrer la première année du Coup de Libération et que la restauration des institutions ainsi qu’une nouvelle et bonne façon de faire sont prônées par Son Excellence le président de la République chef de l’État, président de la transition, mais encore par tous les gabonais épris de justice, nous demandons les raisons pour lesquelles une fonctionnaire gabonaise est victime d’autant d’injustice et de maltraitance du côté de London. Cette dernière n’a-t-elle pas le droit d’exercer au sein de ce vétuste bâtiment ?
L’article 2 nouveau de la loi n° 041/2020 du 22 mars 2021 modifiant certaines dispositions de la loi n° 002/2003 de 7 mai 2023 instituant un régime de prévention et de répression de l’enrichissement illicite et en République gabonaise dispose que « La présente loi a pour objet de prévenir et de réprimer les faits de corruption, d’enrichissement illicite et de toute autre infraction assimilée ou connexe ».
L’article 29 nouveau de la loi précité décline avec précision, les attributions du Secrétaire général de cette entité. Nous constatons, après avoir recueilli plusieurs témoignages que depuis près d’une année déjà les attributions dudit responsable lui ont été purement et simplement retirées sans aucune raison. Le comble c’est qu’étant la cheville ouvrière de cette administration, elle s’arrange à toujours être à son poste de travail. Oublié les mois de congés annuels depuis bientôt 10 ans.
L’opinion publique doit se rappeler de la bravoure dont fait preuve cette dame, lorsqu’elle a établi et délivré 5243 récépissés de déclaration de biens (manuscrits) à l’endroit des dépositaires de l’autorité de l’État, candidats aux élections présidentielles et législatives d’août 2023. Surtout lorsqu’à la suite de la requête de certains compatriotes, la Cour constitutionnelle avait annulé la décision prise par le gouvernement, concernant la mise en place des délégations spéciales devant recueillir les déclarations des biens des candidats aux élections politiques, ceci en violation flagrante des dispositions légales en la matière. Ordonnant ainsi, le respect des textes qui régissent qui régissent la Commission national de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, en matière de déclaration des biens : « Seul le Secrétaire général en charge de la déclaration des biens est habileté en République gabonaise à recueillir et conserver les déclarations des biens de toute personne nommée ou élue aux hautes fonctions publics et parapublics ».
Le Secrétaire général a alors travaillé d’arrache-pied, sept jours sur sept avec ses collaborateurs, afin de « réparer » les erreurs des autorités qui avaient souhaité mettre en place des délégations spéciales décriées par la majorité des gabonais.
On peut encore se souvenir de la grande influence des candidats à l’extérieur et dans l’enceinte de cette commission. Il fallait faire preuve de beaucoup de sang-froid pour gérer tout ce monde.
Pourquoi aujourd’hui, tous les documents administratifs sont soumis à la signature du Directeur financier en violation des textes ? Pourquoi appliquer contre le Secrétaire général, agent pourtant assermentée, l’humiliante politique de la mise au placard ?
Qui en veut au Secrétaire général au point de vouloir « l’effacer silencieusement » ? Pourquoi l’empêcher d’assister aux réunions des membres et personnalités de la Commission en l’ignorant ? Serait-elle trop regardante et refuserait-elle de « s’aligner » ? Pourquoi n’est-elle plus autorisée à viser les ordonnances de paiement ?