Après un long moment de silence, l’ancien Premier ministre et homme politique Jean Eyeghe Ndong a tenu le mercredi 13 novembre 2024 à son siège politique de Nkembo, une déclaration de presse où il a invité les Gabonais et Gabonaises comme lui, à voter oui au référendum du samedi 16 novembre prochain.
C’est débarrassé de toute pesanteur partisane que l’ancien Premier ministre a pris la parole lors de sa déclaration de presse, après une longue période d’observation depuis les événements du 30 août 2023 qui ont mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba. Un fait dont, selon son analyse, le compte à rebours remonterait au décès du patriarche Omar Bongo.
En effet, la succession à la tête du Gabon a inéluctablement fragilisé le parti au pouvoir en le divisant en deux camps, un camp partisan d’une succession démocratique et un autre partisan effréné d’une évolution dynastique du pouvoir. Le choix qui l’a emporté à ce moment s’est caractérisé par une médiocre gouvernance, illustrée par une gabegie financière. Les détournements des finances publiques, l’enrichissement illicite, la modification d’un article de la Loi fondamentale portant sur la vacance du pouvoir, l’adoption d’un article sur la dépénalisation de l’homosexualité, entrave grave à nos mœurs, la modification de la loi électorale pendant l’année des élections, le choix du Président en ticket avec le député sont autant de lourdes dérives avérées qui ont justifié la survenue des événements du 30 août 2023, avec la prise du pouvoir par les militaires.
Aujourd’hui, en attendant l’instauration d’un régime politique démocratique élu et assis sur une constitution adoptée par référendum, étape essentielle de la transition, l’ancien Premier ministre et homme politique invite les citoyens à la sérénité, à rejeter les interprétations et les sous-entendus, à intégrer le contenu du projet de constitution, à prendre du recul et à accomplir leur devoir en tout état de cause, conscient qu’aucun texte ne fera jamais l’unanimité.
Sachant que « Dans son préambule, le projet de loi constitutionnel garantit clairement, dans son énoncé, le peuple gabonais, dès lors qu’il l’implique dans ses dispositions en prenant en compte les aspects politique, juridique, économique, culturel, social, environnemental, etc. Les articles du projet de la Constitution relatifs à la séparation des pouvoirs, n’excluent pas, dans le fonctionnement de l’État, leur collaboration. Il est à noter comme une importante avancée la limitation des mandats, de même que la prise en compte, dans le projet de texte, la décentralisation avec pour objectif de jeter les fondements d’un meilleur vivre ensemble au plan national ». C’est au regard de cette analyse que l’ancien Premier ministre Partisan du oui, invite également les Gabonais et Gabonaises à voter Oui le 16 novembre prochain « Car après l’étape de la transition, il s’agit de passer à autre chose dans le cadre de l’édification d’un Gabon Nouveau ».
Ornika Biloghe