Elle était égérie sur les réseaux sociaux lors de son séjour en France. Admirée lors de ses prises de parole dans la lutte pour la libération du Gabon. Au pays, elle inspirait de nombreux jeunes qui voyaient en elle, un modèle. C’est certainement cette image de femme combattante et “ intègre ” que l’ancienne camarade Laurence Ndong dégageait qui a poussé Brice Clotaire Oligui Nguema à la faire venir au pays et à lui taillé un ministère digne de sa lutte. Mais à l’usage on tôt fait de déchanter…
Dans une circulaire présidentielle datée du 08 mai 2025 dernier, et signée de la sainte main de Saint Brice Clotaire, et adressée aux membres du gouvernement, le chef de l’Etat leur trace sa feuille de route en leur rappelant que : “ La mise en place, le 5 mai 2025, du Gouvernement de la Ve République constitue une étape institutionnelle majeure de notre histoire politique contemporaine. Elle marque l’entrée de notre pays dans une nouvelle ère républicaine, caractérisée par l’exigence accrue de résultats, la restauration de la confiance publique et la modernisation de l’action de l’État.
Ce changement de cycle implique une transformation en profondeur de nos pratiques gouvernementales. Il nous impose de rompre avec les habitudes de fonctionnement passées, souvent marquées par l’indiscipline administrative, la dispersion des priorités, ou encore l’absence de mécanismes fiables de suivi de l’action publique….
À l’heure où la Nation attend des réponses concrètes, rapides et durables à ses préoccupations essentielles, nous devons établir une gouvernance fondée sur la rigueur, la méthode, la transparence et l’obligation de résultats.
En ma double qualité de Président de la République, Chef de l’État et Chef du Gouvernement, il m’appartient de fixer, dès à présent, les fondements d’une méthode de travail gouvernemental exigeante et cohérente. Cette méthode doit permettre de mobiliser de manière optimale l’appareil d’État, de renforcer la cohésion de l’action gouvernementale, et d’assurer l’alignement systématique de chaque ministère sur les objectifs définis dans mon projet de société, plébiscité par le suffrage universel.
La présente circulaire a pour objet de définir les principes, règles et dispositifs qui encadreront désormais l’action collective du Gouvernement. Elle s’organise autour des sept axes structurants suivants :
1. Une gouvernance fondée sur l’efficacité, la célérité et le professionnalisme, qui constitue la matrice opérationnelle de notre action collective ;
2. L’éthique gouvernementale comme socle d’exemplarité, condition indispensable pour rétablir la crédibilité de l’action publique ;
3. L’architecture de l’Exécutif de la Ve République, pensée comme un système cohérent au service des priorités présidentielles ;
4. L’organisation interne des ministères, selon un modèle fonctionnel standardisé garantissant la clarté, la réactivité et la performance administrative ;
5. Les règles de fonctionnement des instances gouvernementales, notamment le Conseil interministériel et le Conseil des ministres, lieux structurants de la collégialité et de la décision ;
6. La culture de la redevabilité et les mécanismes de suivi de l’action publique, outils de pilotage des engagements gouvernementaux et d’évaluation des performances ;
7. La discipline, la méthode et l’exemplarité, principes transversaux auxquels chaque membre du Gouvernement est appelé à se conformer avec rigueur.
Il s’agit là non seulement d’un cadre méthodologique, mais aussi d’un engagement collectif : celui de bâtir un Gouvernement efficace, crédible, solidaire et tourné vers les résultats, à la hauteur des attentes légitimes de notre peuple. ”
Ramené au gouvernement de la transition, on peut en redire. Et le cas Laurence Ndong mérite qu’on s’y arrête un peu, car entre elle et Zora Kassa par exemple, la dernière citée méritait meilleure saison.
En effet, Laurence Ndong jette le masque lorsque son mari rentre au Gabon. Elle décide de le caser en qualité de Directeur général adjoint de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN). Une nomination qui va soulevée une vague d’indignation dans le pays à cause de son caractère indécent, y compris à la présidence de la République. A l’époque, le porte-flingue de Brice Clotaire Oligui Nguema, Télesphore Obame Ngomo était sorti du bois et appeler la ministre Laurence Ndong à faire preuve de dignité.
De passage à l’émission Décryptage sur Gabon 24, le 26 janvier 2024, Télesphore Obame Ngomo avait souligné le manque de décence morale dans cette affaire, insinuant que dans d’autres contextes, une telle situation aurait conduit à des démissions. « Sous d’autres cieux, certains auraient rendu leurs tabliers avec dignité parce qu’effectivement ça paraît un peu trop grossier. Il revient à madame la ministre de tirer toutes les conclusions de cette situation », avait indiqué l’ancien Conseiller spécial, chef de département communication de la présidence de la République.
Mais Laurence Ndong va faire le dos rond et les propos de Télesphore vont passer sur elle, comme de l’eau sur le dos du canard. Sauf qu’au remaniement qui va suivre, la dame va se voir dépouiller du département juteux de son prestigieux ministère à l’époque, à savoir l’Economie numérique.
Puis arrive le dossier de la subvention à la presse écrite libre étendue à la presse en ligne, pour l’année 2024. L’augmentation de l’enveloppe va aiguiser les appétits voraces de tous les charognards du ministère de la Communication. Au lieu de prendre de la hauteur et jouer les arbitres, la ministre Laurence Ndong décide, par l’odeur alléchée de l’oseille, de se faire inviter au “ festin ”. Les éditeurs ayants droits ne verront que du feu à la fin des travaux de sa commission de répartition.
Non convaincu de l’impartialité du travail de Laurence Ndong et de son équipe, certains éditeurs floués vont lui demander de publier la liste des organes de presse retenus ainsi que les montants aboulés. Laurence Ndong refuse de s’y plier, invitant plutôt ceux des éditeurs qui avaient fait le déplacement de son ministère à oublier ce qui s’est passé et à faire des propositions pour la subvention 2025 qu’elle pensait encore distribuer. On va vite comprendre que non seulement elle y avait introduit des ayants droits frauduleux, mais qu’il ne serait pas exclu qu’elle-même se serait sucrée. La clameur va même affirmer que son chantier immobilier à Kango aurait des connu des avancés…
La mauvaise gestion de la subvention par Laurence Ndong va gêner aussi bien son Premier ministre de l’époque Raymond Ndong Sima, malheureusement se dernier, bien qu’informé de la situation ne s’y mêlera pas. Idem pour le chef de l’Etat qui pourtant lui avait apporté son soutien avant la mise en place de l’enveloppe.
D’aucuns avaient parié qu’elle allait être puni pour présomption de cupidité, mais Oligui lui a joyeusement renouvelé sa confiance en lui confiant le ministère de la Mer. Un ministère où dit-on, coule le lait et le miel. Arrivera-t-elle à s’abstenir, au moment où elle quitte le ministère de la Communication avec une réputation écornée ?
Oligui Nguema et Barro Chambrier ont du pain sur la planche. Ils devront comprendre qu’en politique et dans la gestion de l’Etat, la familiarité est un poison, car elle empêche toute sanction. Ils devront, pour leur propre image, faire en sorte que ceux qui ont été désignés pour siéger au premier gouvernement de la cinquième République, renvoie auprès du peuple, une image d’hommes et de femmes intègres. Et non une bande de cupides, d’économiquement faibles venus au gouvernement pour s’enrichir vite et tout de suite.
GPA