Dans une précédente publication du mois de mai 2020, j’ai partagé mon point de vue sur la gestion du Coronavirus dans notre pays, espérant que cela allait susciter une réflexion et prise en compte au niveau des tenants du pouvoir. Malheureusement, à ce jour, « tout va dans tous les sens » avec son lot de désagréments et l’humiliation permanente du peuple gabonais.
En effet, je disais : « cette gestion m’apparaît, d’emblée, plus politique que sanitaire : une pâle photocopie de celle de la France avec cette différence que la photocopie en noir et blanc – selon les imprimantes – est quasi illisible. De plus, l’imprimante Gabon, qui peinait plusieurs années auparavant, est, depuis octobre 2018, hors-service. Les institutions habilitées, toujours enfermées dans le déni des réalités, recommandent son utilisation en dépit de l’analyse récente de Charlie Hebdo qui qualifie cette gestion de « désastre » en France. Qu’est-ce qu’il en sera pour la photocopie ? ».
J’ajoutais plus loin que « dans tout cela, sauf omission de ma part, je n’ai jamais suivi à la télévision gabonaise (ou autre média) un débat entre les sommités scientifiques et économiques dont regorge notre pays. Je n’ai pas, non plus, entendu dire que le Premier ministre a reçu nos chercheurs, pourtant nous en avons dans tous les domaines, pour s’enquérir de leurs avis ou propositions de solution à la crise aux plans sanitaire et économique, deux secteurs-clés dans sa gestion immédiate et future… ».
Après la publication de ce post, il m’a été signalé que le Premier ministre de l’époque aurait reçu « l’intelligentsia gabonaise », non pour discuter des questions essentielles d’actualité sur la Covid-19, mais pour leur faire remarquer qu’ils sont « bénéficiaires d’une indemnité de recherche et ne produisent rien » ; comme si l’indemnité de recherche était destinée à la construction de laboratoires et à l’équipement des hôpitaux en plateaux techniques !
Il s’ensuivit sans relâche ni trêve, des mesures de privation de libertés individuelles, (confinement, couvre-feu, etc.) Aujourd’hui, au mépris de nos lois et règlements, pleuvent d’autres mesures de plus en plus sévères, prétendues protéger (contre leur gré) les populations gabonaises. Elles sont confirmées et présentées par des textes, à la conférence de presse, au goût amer, des membres du gouvernement le 13 décembre 2021. Il s’agit, entre autres, de l’obligation vaccinale transformée en « pass sanitaire », expression qui ne se trouve nulle part dans notre législation en vigueur. Un pass sanitaire vanté comme impératif au retour à une vie normale.
Le citoyen lambda que je représente se pose cependant nombre de questions pour lesquelles des réponses appropriées apaiseraient les inquiétudes des tous les sceptiques. Dans notre jeunesse, les vaccins étaient quasi obligatoires (contre la variole, la fièvre jaune, la tuberculose, etc.). Ces vaccins conféraient une immunité de 3 à 5 ans, voire 10 ans pendant lesquels la personne vaccinée se sentait à l’abri de ces pathologies.
Contrairement à cela, nous dit-on, « le vaccin contre la Covid-19 » ne confère aucune immunité ; la personne vaccinée peut faire la maladie et contaminer les autres. Le vaccin empêcherait seulement de contracter les cas graves de la maladie. Avec quelles preuves à l’appui de cette assertion ? Nul ne saurait édifier les hésitants. Mieux, comment un chercheur sérieux peut-il s’arrêter à mi-chemin alors que la finalité de son travail consiste à trouver la molécule capable d’éradiquer la pandémie ?
Devant ces incertitudes, est-il sage d’imposer la vaccination aux Gabonais qui, par ce fait, deviendront à ciel ouvert « des cobayes » pour expérimenter une recherche inachevée ? Protéger son peuple n’exige-t-il pas un peu plus de discernement et attendre que les débats en Europe entre chercheurs pour ou contre le vaccin s’orientent vers un compromis ?
Nos biologistes, virologistes, spécialistes des maladies infectieuses, etc. de renom n’ont pas réussi à « investir leurs indemnités de recherches en équipements de laboratoire ». Ils sont muets à ce jour. Ils ont préféré ne pas s’interposer dans un débat monopolisé, comme en France, par les politiques. La France, les autres pays européens ou américains ont des raisons propres et maîtrisées pour imposer à leurs concitoyens des mesures profitables à leur environnement. Les contextes étant différents, évitons ce copier/coller qui ne cadre pas avec nos conditions de vie. Notre spécialiste en Covid-19 n’est pas seulement « technicien de la Croix-Rouge ». En ses qualités de médecin et de ministre de la Santé, il doit repenser sa communication qui peine à convaincre. Avoir ignoré nos scientifiques ne facilite pas, non plus, cette communication.
D’autres interrogations restent pendantes, à savoir : la différence entre un test PCR normal à 20 000 F et un test PCR VIP à 50 000 F. Doit-on s’attendre, dans les tout prochains jours, à trouver dans les pharmacies le même médicament avec un prix normal et un prix VIP ? Est-il prouvé, par ailleurs, qu’au marché de Mont-Bouët et dans les épiceries le virus ne circule pas, au regard des décisions du gouvernement qui sélectionne des lieux publics de contamination où la présentation du test PCR négatif, du pass sanitaire, est indispensable ? Autant d’incongruités qui peuvent faire croire que tous les Gabonais sont devenus fous.
Plus de deux années après la découverte du cas zéro de Coronavirus, les Gabonais sont fatigués des restrictions de leurs libertés fondamentales. Ils attendent du gouvernement une seule annonce : « leur président malade se fait soigner dans les structures sanitaires du Gabon » au lieu d’aller à Londres, Paris, au Maroc ou en Arabie Saoudite. C’est à partir de cette annonce que le peuple saura que les tenants du pouvoir se préoccupent de la santé de tous.
Eugène Revangue (Le Villageois)