Démis de ses fonctions par la majorité des ligues provinciales réunies au sein d’un collectif du Gabon, à la suite de l’invalidation de l’assemblée générale élective de la Fégaboxe tenue le 25 mars 2017, Alfred Bongo Ondimba, à l’image de son frère Ali, battu dans les urnes par Ping, fait dans la résistance et le mauvais cœur.
Outrées par le mauvais cœur de leur mal élu de président, le nommé Alfred Bongo Ondimba, les ligues de boxe du Gabon (Huit sur neuf, soit les 2/3 des membres) se sont réunies en collectif pour le destituer. C’est ainsi qu’en date du 12 mai 2018, ils ont tenu une assemblée générale « destitutive » qui s’est vite muée en tribunal à l’hôtel Le Patriote situé au quartier Awendjé qui a fait office de salle d’audience ce jour-là.
Dans l’exploit d’huissier de justice qui nous est parvenu, l’audience a commencé à 11h 05 pour s’achever à 12h 30. On relève que ni la tutelle, encore moins la partie défenderesse n’étaient présente à l’audience où l’accusé a été reconnu coupable par jugement réputé contradictoire. Mais avant d’aller au fond, nous vous donnons la composition du tribunal :
Président : Monsieur Anaclet Mbouity Mbouity (doyen des présidents de ligues et président de la ligue de boxe de la Nyanga) ;
Procureur : Monsieur Simplice Morgant Mutsingue-me-Yle (président de la ligue de l’Estuaire).
Ouvrant l’audience, le président du tribunal a donné lecture des chefs d’accusation portés contre le prévenu Alfred Bongo Ondimba : « remaniement du bureau directeur, sans l’aval de l’assemblée générale ; changement de sigle, du logo et de la devise sans s’en référer à l’assemblée générale pour approbation ; réhabilitation des membres sanctionnés par la Fégaboxe et la Cab ; révocation sans notification et sans raison du directeur technique national, Monsieur Dieudonné Mefaghe, expert et coach AIBA trois étoiles ; renouvellement des ligues en faisant entorse au processus légal ; non organisation du championnat national ; organisation de compétitions non statutaires ; délocalisation du siège sans s’en référer ni à l’Assemblée générale ni à la tutelle ; non organisation de l’assemblée générale ordinaire ». Près de onze chefs d’accusation portés contre Alfred Bongo Ondimba. En l’absence du plaignant et de ses avocats, le président du tribunal a demandé aux assesseurs d’entrer en voie de délibération. Ces derniers devaient se prononcer à l’unanimité. Et, à l’unanimité, suite à un vote à main levée, ils ont reconnu Alfred Bongo Ondimba coupable des chefs d’accusation qui lui sont imputés. Ils ont tout de suite prononcé sa destitution avec effet immédiat et la mise en place d’un bureau intérimaire composé ainsi qu’il suit :
– Président : Pierre Anguinga Dickson
– Premier vice-président : Christian Mvou Kolongo
– Deuxième vice-président : Andréa Kassa Milebou
– Secrétaire général : Jeff-François Ellé Ngomo
– Secrétaire général adjoint : Jean Calvin Ikoumbou
– Trésorier général : Ernest Ndong Ekouaghe
– Trésorier général adjoint : Guy Serge Akono Essame
– Directeur technique : Dieudonné Mefaghe
– Coachs nationaux : Landry Dibangou et Nestor Boundoukou.
Pour rappel, une assemblée générale élective de la Fégaboxe s’était tenue le 25 mars 2017 à Libreville, ceci dans un désordre indescriptible, pire, sans respect des textes nationaux et internationaux qui régissent la pratique de la boxe. La preuve, la candidature d’un parfait inconnu du monde de la boxe a été retenue. Voilà comment Alfred Bongo Ondimba est devenu président de la Fédération gabonaise de boxe en violation des dispositions de l’article 61 des statuts de la Fégaboxe et de l’article 34 des statuts de l’AIBA.
Ne pouvant laisser passer pareille entourloupe, pour ne pas dire imposture, Achille Nziengui a porté plainte au Comité national olympique où trône le bien élu Léon Folquet. Le dossier est mis entre les mains de la commission juridique du Comité national olympique. Alfred Bongo Ondimba est convoqué à ladite commission pour s’expliquer. Huit jours francs lui sont donnés. Mais il a fait le mort. Normal ! Dans ce pays, n’importe qui ne porte pas le nom « Bongo Ondimba ».
Le 29 septembre 2017, la commission juridique rendait sa décision telle qu’ainsi libellée :
Article 1er : La requête de Monsieur Achille Nziengui est recevable en la forme.
Article 2 : A l’occasion de l’élection du 25 mars 2017, les dispositions des articles 61 et 62 des Statuts de la Fégaboxe, ainsi que celles des articles 34 et 35 des statuts de l’AIBA ont été violées. La candidature de Monsieur Alfred Bongo Ondimba ne remplit pas les conditions prévues par celles-ci.
Article 3 : L’élection du 25 mars 2017 est invalidée en ce qu’elle a été organisée en violation des dispositions des statuts de la Fégaboxe.
Article 4 : La présente décision sera notifiée à Monsieur Achille Nziengui, au secrétaire général de la Fegaboxe, à la Cab, au ministère en charge des Sports ainsi qu’à toute personne intéressée. Guy Martial Boucalt, président de la commission juridique du Comité national olympique a apposé sa précieuse signature au bas de cette décision.
Il semble que jusqu’à ce jour, Alfred Bongo Ondimba continue à se prévaloir du titre de président de la Fégaboxe.
Affaire à suivre.