La 22ème édition du Forum Pharmaceutique International s’est e à Dakar du 01er au 04 juin 2023. Au cours de leur Assemblée générale ordinaire, les membres de cette organisation ont procédé au renouvellement des membres du bureau. C’est lors de cet exercice, que notre compatriote le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga, docteur en pharmacie, et présidente du Bureau national du syndicat des pharmaciens du Gabon (SYPHARGA) a été élu Vice-présidente a été élu au nom du Gabon, pour un mandat de trois ans.
Le FORUM de Dakar dont le thème général retenu était : « Souveraineté pharmaceutique pour l’Afrique : défis et opportunités » a permis aux participants de présenter et d’échanger sur la situation du secteur pharmaceutique dans chaque pays. Si dans le document final de présentation des résolutions et recommandations pour l’ISPHARMA, il n’est fait mention que de deux points à savoir la révision du modèle économique de I’officine pharmaceutique par la valorisation de l’acte pharmaceutique et la réflexion sur la mise en œuvre de l’e-pharmacie par la digitalisation des services, I’Assemblée générale a demandé au bureau nouvellement élu de porter une attention très particulière à la situation du tiers payant dans nos pays.
En effet, si le développement du tiers-payant à travers les assurances maladies obligatoires et les assurances privées est une très bonne chose pour l’accessibilité aux médicaments et aux soins médicaux pour toutes les couches de la population, le constat est que ces organes de prises en charge ont des difficultés, non négligeable, à régler régulièrement les prestataires de soins. Cette situation pour le secteur pharmaceutique officinal en particulier, a un effet domino sur les importateurs que sont les grossistes répartiteurs. Ces derniers qui ont des contraintes pour acheter à l’international, plus complexe après la crise sanitaire de la covid-19, ne peuvent pas toujours approvisionnement en produits innovants de qualité. Certes on peut parler du médicament garantir un générique et des productions locales mais là aussi, après la crise sanitaire, il y a de fortes tensions sur certaines matières premières.
Tout cela explique les tensions d’approvisionnement et les ruptures constatées par les professionnels mais surtout, pour le déplorer, par les malades dont ceux souffrants de maladies chroniques et/ou graves comme les cancers ont besoin de ne pas interrompre les traitements.
Si dans plusieurs pays, la suspension des prestations a été retenue pour décanter la situation lorsque les encours ne respectent plus les délais conventionnels, au Gabon, la profession a toujours privilégié le dialogue avec les autorités ministérielles et toutes les parties prenantes. D’où la gratitude du SYPHARGA envers le ministre en charge de la Santé et du Premier ministre. Ce dernier a permis, grâce à ses instructions que se retrouvent dans les prochains jours, toutes les parties prenantes pour travailler tous ensemble sur l’usage rationnel des médicaments et autres produits de santé (MAPS). Les prochains travaux doivent prendre en compte l’extrême urgence à trouver des solutions pérennes aux difficultés rencontrées, tant par les structures privées que publiques.
En tant qu’acteur de santé publique, les pharmaciens disent ne pas être des commerçants. Ils ne demandent qu’à faire toujours mieux et plus pour la qualité et le développement de l’offre en MAPS et service de santé de proximité. Pour ce faire il faut qu’on leur en donne les moyens. Aujourd’hui encore, si malheureusement trop de pharmacies ne servent pas certaines assurances, obligeant les malades à quitter leur quartier pour profiter du tiers-payant, c’est tout simplement à cause des risques d’endettement et difficultés que vivent plusieurs officines malgré le maintien du service mais pour combien de temps encore.